Hairspray de Adam Shankman
(2007)
De mémoire, ça n'était déjà pas fameux. Le revoir me fait maintenant considérer le film comme l'une des pires choses qui soient arrivées au genre de la comédie musicale durant ces dernières années.
Hairspray représente ni plus ni moins que ce que j'exècre dans le changement de ton de la comédie musicale d'aujourd'hui. Film à la fois profondément niais, jamais intelligent ni subtil, et surtout clairement opportuniste, on est pas loin du navet de compétition. Réadapter l’œuvre originale de John Waters n'est pas un problème en soi, encore faut-il en sortir quelque chose en plus, ce que ne fait jamais le film de Adam Shankman, qui préfère se complaire dans la copie de son aîné en rajoutant seulement de quoi rendre l'ensemble plus hype aux yeux des jeunes qui seront persuadés de voir une comédie musicale originale. Le pire vient néanmoins du message que tente de délivrer le film, un propos dirigé directement vers les enfants de moins de douze ans et qui consiste à dire que le racisme c'est pas bien, que les noirs dansent et chantent bien, que la sexualité interraciale doit être encouragée et surtout que c'est super cool d'être obèse car il faut accepter les moindres défauts de son prochain. Bref, c'est juste à mourir de rire tellement c'est appuyé, notamment dans une séquence de marche de protestation qui essaye tant bien que mal de faire pleurer son public.
Hairspray est de ce genre de films peu inspirés, que ce soit par la mise en scène (qui n'arrive jamais à faire passer le rythme, un comble pour le genre) ou par sa bande-son de laquelle on ne sauvera qu'une seule chanson (I can hear the bells), la seule un tant soit peu intéressante dans son rapport entre la séquence musicale et la réalité. Enfin, difficile de comprendre comment des acteurs comme Christopher Walken et John Travolta se sont retrouvés dans un tel projet, et si le premier arrive à tirer son épingle du jeu via un personnage drôle et sincère, le second se ridicule totalement, non pas par le fait de se travestir (à vrai dire, ça passe même plutôt bien) mais plutôt par son rôle poussif et grossier dans sa façon d'évoluer. Le reste du casting ne mérite même pas d'être mentionné, de toute façon il suffit de voir que Zac Efron est inclus pour se donner une idée vis à vis du film. Bref, 0,5 pour Travolta et Walken, 0,5 pour Amanda Bynes et sa sucette, et 1 pour la seule chanson potable du métrage. C'est bien là tout ce que mérite cette abomination.
NOTE : 2/10