COTE 465
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Anthony Mann (1957) | 8/10
Oeuvre intelligente et sensible malgré les horreurs qu'elle dépeint, Cote 465 se trouve être un beau film sur la guerre et les hommes qui la font. Mann est d'ailleurs très clair quant au sujet de son film, il n'est ici aucunement question de traiter d'un événement historique précis mais de relater de la rudesse qu'éprouve les hommes en temps de guerre, à travers les mésaventures d'un peloton isolé en pleine arène (le titre original, " Men in War", est bien plus parlant que sa transposition française d'ailleurs).
Man use de moyens précis pour asseoir son propos. Il filme les hommes au plus près, abusant des gros plans sur leurs visages, les alternant avec des prises de vue de paysages bien vastes pour accentuer l'isolement quils subissent. La peur est omniprésente dans le récit, peur de ne pas s'en sortir, peur d'un ennemi qui peut être partout, dans un arbre, au sommet d'une colline, presque fantomatique il frappe quand on s'y attend le moins (le soldat mort sans que ses compagnons s'en rendent compte au début du film). La justesse de Cote 465, Mann la trouve dans sa façon de construire ses personnages et dans son intelligence quant au traitement de son sujet. Il n'est nullement question ici de rendre la guerre manichéenne, les hommes se battent pour survivre, non par conviction malsaine.
Ainsi chaque personnage du film est doté d'une grande humanité, que ce soit le lieutenant responsable, qui tient à ses hommes et compte sur sa justesse d'action pour les sortir d'un bourbier qui sent mauvais, ou bien les différents soldats, fraternels et apeurés ou encore l'homme de guerre, par définition, celui qui sait comment survivre sur le champ de bataille. Incarné avec classe par Aldo Ray, Montana est ce soldat, celui qui tue avant de prévenir, celui qui sent les ennemis sans les voir. Il a ça dans le sang, la guerre pour lui se fait de façon instinctive, être efficace lui est nécessaire. Encore une fois, Mann trouve avec ce personnage le ton juste en lui associant une autre entité forte, le colonnel qu'il protège et considère comme son père.
Cote 465 est un beau film sur la guerre, emprunt d'humanité et de réalisme. Mann signe ici une fresque à découvrir, tant pour sa beauté plastique - il orne son film de superbes portraits- que pour sa réflexion d'ensemble.
Man use de moyens précis pour asseoir son propos. Il filme les hommes au plus près, abusant des gros plans sur leurs visages, les alternant avec des prises de vue de paysages bien vastes pour accentuer l'isolement quils subissent. La peur est omniprésente dans le récit, peur de ne pas s'en sortir, peur d'un ennemi qui peut être partout, dans un arbre, au sommet d'une colline, presque fantomatique il frappe quand on s'y attend le moins (le soldat mort sans que ses compagnons s'en rendent compte au début du film). La justesse de Cote 465, Mann la trouve dans sa façon de construire ses personnages et dans son intelligence quant au traitement de son sujet. Il n'est nullement question ici de rendre la guerre manichéenne, les hommes se battent pour survivre, non par conviction malsaine.
Ainsi chaque personnage du film est doté d'une grande humanité, que ce soit le lieutenant responsable, qui tient à ses hommes et compte sur sa justesse d'action pour les sortir d'un bourbier qui sent mauvais, ou bien les différents soldats, fraternels et apeurés ou encore l'homme de guerre, par définition, celui qui sait comment survivre sur le champ de bataille. Incarné avec classe par Aldo Ray, Montana est ce soldat, celui qui tue avant de prévenir, celui qui sent les ennemis sans les voir. Il a ça dans le sang, la guerre pour lui se fait de façon instinctive, être efficace lui est nécessaire. Encore une fois, Mann trouve avec ce personnage le ton juste en lui associant une autre entité forte, le colonnel qu'il protège et considère comme son père.
Cote 465 est un beau film sur la guerre, emprunt d'humanité et de réalisme. Mann signe ici une fresque à découvrir, tant pour sa beauté plastique - il orne son film de superbes portraits- que pour sa réflexion d'ensemble.