[Alegas] Mes Critiques en 2012

[osorojo]

Faut vraiment que je le voie celui-là, j'en ai marre d'attendre une sortie z2 T'avais un pote qui revenait d'Albanie ou tu l'as chopé en z1 ?

A chaque critique qui tombe à propos de ce film, j'ai encore plus envie de le voir !

[Scalp]

[osorojo]

Je suis peneur du site de la compagnie pour réserver un billet avec typographie lisible et hublot nettoyé pour profiter du paysage

[Scalp]

J'y connais rien en compagnie aérienne, j'ai toujours peur de tomber sur un avion sponso Al Quaïda.

[Heatmann]

pis le Z1 est pas si affreux que ca quoi et coute rien en plus

[Logan]

J'avais dis que le film perdrait 40 places je suis mauvaise langue, il n'en perd que 15

[John Lawrence]

Je pourrais presque copier/coller la critique d' Alegas, et même la note (allez, ptet 8,5). Faudrait aussi que je le revoie dans de meilleures conditions, vu sur mon écran d' ordi (mon lecteur de salon lit pas les Z1), assez mal installé sur une chaise de bureau. La scène du pont est en effet un des plus grands moments de tension que j' ai pu vivre devant un film.

[Dunandan]

Moi oui j'ai pu le voir sur une télé HD, et même si c'est regardable le format 4/3 a quand même joué dans mon appréciation, et devrait +/- être comparable à un visionnage sur un écran d'ordinateur.

Jolie critique en tous cas, la note on s'en fout Tu l'as vu en fait le Clouzot, je me rappelle plus, parce que justement ce dernier selon moi est mieux en termes de background ?

[Alegas]

Le Clouzot à l'origine je voulais le voir avant mais la durée m'a quelque peu freiné. Mais là du coup je suis vraiment curieux de le voir pour la comparaison, même si je sais déjà que ça me plaira moins au niveau du traitement.

[Alegas]

Killer Joe de William Friedkin

(2012)

N'ayant vu à sa sortie aucun des films contemporains de William Friedkin (si ce n'est le moyen Rules of Engagment qui se reposait beaucoup trop sur son duo d'acteurs), je n'attendais rien de spécial de Killer Joe au point d'avoir volontairement évité les trailers du film. Du coup, la surprise n'en a été que plus grande, le film de Friedkin s'imposant comme l'une des plus jolies surprises de cette année. D'entrée, Killer Joe étonne de par son parti-pris formel. A l'instar de son précédent Bug, Friedkin délaisse l'approche quasi-documentaire de sa grande période, préférant le cadre fixe pour mieux saisir le propos qu'il transpose à l'écran. Killer Joe est, tout comme Bug, une adaptation d'une pièce d'origine théâtrale, et si cela se ressent moins que dans ce dernier (les unités de lieux étant bien plus variées, le huit-clos faisant son apparition seulement dans la dernière demi-heure du métrage), le film dégage tout de même cette identique impression d'une image clôturée, rendant les personnages ainsi que le spectateur prisonnier de ce récit atypique. Fable tragique et terriblement glauque, Killer Joe dépeint ainsi la rencontre d'une famille autodestructrice qui s'ignore avec l'image contemporaine du Mal incarné en la personne de Joe Cooper, flic texan au charisme ténébreux permettant au commun des mortels de toucher du doigt le mythe du crime parfait. Si le synopsis peut faire penser d'entrée à un polar noir des frères Coen, Friedkin impose clairement sa patte en annihilant toute forme de pensée ludique (si ce n'est l'humour noir qui transparaît sur certaines situations et dialogues) mais aussi en traitant de ses thèmes fétiches. Ainsi, Killer Joe à l'instar de Sorcerer ou Bug, multiplie ses niveaux de lecture via son traitement sans concession d'une nature humaine vouée à la destruction. Difficile de ne pas voir en Joe Cooper le Diable fait homme, usant de la séduction aussi facilement que de l'ultra-violence, et difficile de ne pas établir de liens entre le final du film et celui de Bug qui se ressemblent bien plus qu'il n'y paraît.

Chose étonnante, le récit est loin d'être centré sur son personnage-titre, et c'est finalement le personnage de Dottie qui se révèle être le point central du métrage, au point de renverser complètement la balance dans les cinq dernières minutes qui réduiront à néant tout ce que le spectateur peut penser individuellement des différents protagonistes. Sur la forme, encore une fois, Killer Joe se rapproche évidemment de Bug, avec qui il partage cette diversité des placements de caméra, cette favorisation du plan fixe mais aussi cette folie ambiante qui fait constamment douter le spectateur sur la nature de ce qu'il a devant les yeux (on a tout de même deux scènes de viol qui n'en sont pas véritablement). Alors oui, l'expérimentation présente sur Bug a disparue, mais cela n'empêche pas au film de posséder une efficacité de premier ordre, en témoigne les premiers plans de Joe qui caractérisent rapidement le personnage. Quand au casting, Friedkin démontre une nouvelle fois sa capacité à diriger de main de maître ses acteurs. La totalité de la distribution est excellente, mentions spéciales à Matthew McConaughey qui trouve là ni plus ni moins que le rôle de sa vie ainsi qu'à Thomas Haden Church parfait en redneck constamment paumé. Œuvre au récit classique transcendé par la volonté de Friedkin de chambouler son public et ses personnages, Killer Joe s'impose d'emblée comme une réussite à tout les niveaux. Clairement l'un des meilleurs films de cette année 2012.

NOTE : 7,5/10

[comICS-soon]

en témoigne les premiers plans de Joe qui caractérisent rapidement le personnage

Tu parles des multiples gros plans sur son flingue, son chapeau, sa carte de flic ? Putain j'étais bouche bée quand j'ai vu ça, tellement intelligent et tellement original ! Oui j'aime bien titiller

[Alegas]

Y'a pas beaucoup de réalisateurs qui peuvent introduire le charisme d'un personnage dès les premières secondes de son apparition, Friedkin fait partie de ceux là.

[Scalp]

Y a Refn aussi

[comICS-soon]

Ah ba là oué il y est le charisme, il l'introduit à la Terminator. Gros plan sur les p'tites bottes de cowboys sisi t'as vu, gros plan sur le chapeau, gros plan sur les lunettes d'aviateur, gros plan sur la carte de flic, gros plan sur le flingue, plan large sur le mec habillé tout en noir. Franchement ça casse pas des briques. Avec la petite zik qui va bien par dessus et un acteur au physique généreux, hop c'est dans la boîte. Y a des réals qui cherchent à faire un peu plus original quand même.

[osorojo]

Il t'a grillé tes pogs préférés à la pause déjeuner Friedkin ou quoi ? Le film est peut être pas novateur en terme de mise en scène mais je vois pas en quoi c'est gênant. C'est un peu saoulant cette recherche constante de la prouesse technique. Dans Killer Joe la part belle est faite aux différents personnages et Billy joue la dessus à fond, à coup de gros plans bien léchés qui donnent du peps aux persos.

Et puis franchement, si c'est si simple, je me demande pourquoi on ne retrouve pas cette liberté de ton plus souvent au cinoche. Rien que cette scène d'intro, où Gina ouvre la porte du mobile-home à poil, avec un gros plan sur son intimité, c'est un coup à se faire emmerder direct, pour moi c'est couillu, et en plus ça fonctionne, tu captes direct que le film va pas y aller avec le dos de la cuillère.

Et sans faire le mec relou qui tape dans les vieux dossiers, je comprends pas que tu reproches ce côté posing à KJ alors que tu le surkiffes dans Drive où Goslin tape la pose Calvin Klein à chaque apparition.