L'ANGE IVRE
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Akira Kurosawa (1947) | 8/10
Avec l’Ange Ivre, je découvrais enfin un grand maître dont plusieurs films marquaient depuis trop longtemps mes étagères de leurs empreintes. De ce grand cinéaste japonais, je ne connaissais que RAN dont j’avais un bon souvenir, quoiqu’un peu émoussé. Il était alors temps pour moi de commencer un cycle pour appréhender l’univers de ce réalisateur qui vient immédiatement aux lèvres de bons nombres de cinéphiles dès qu’on leur demande d’énumérer les plus grands faiseurs d'images de tous les temps.
Et bien m'en prit, car l'Ange Ivre, que Kurosawa décrit lui même comme son premier film personnel, est une oeuvre envoûtante malgré les quelques maladresses qu'elle comporte. On y sent l'envie féroce d'un auteur de crier son tourment concernant un pays qui se perd dans une période d'après-guerre difficile à traverser. En guise de décors, Kurosawa dépeint un Japon crasseux en diable, symbolisé par un petit fief aride s’articulant autour d'une marre polluée, symbole omniprésent d'une terre peu hospitalière. Quant à ses habitants, ils sont fébriles et un peu perdus, à tel point que même les porteurs de sagesse noient leurs incertitudes à coup de Saké qu’ils remplacent sans hésitation par de l’alcool pur dilué lorsqu’il vient à manquer.
En opposant deux personnages bien différents de prime abord mais sensiblement identiques dans le fond, Kurosawa s'attaque à un milieu dont les codes sont purement illusoires et où seul le pouvoir est la finalité. Les yakusas, dont le terrible Mifune se fait le porte-étendard, en défendant ses codes moraux jusqu'à son dernier souffle, sont soumis à un code d'honneur bien volatile, semblant exister uniquement pour contrôler les premiers échelons du pouvoir. Les chefs de famille se moquent bien de ce qui peut arriver à ces derniers, du moment que « leurs ouailles les enrichissent », comme le dit si bien ce brave docteur Sanada.
Le seul point noir à relever, est cette équilibre peut être incertain entre fond social très présent et l’histoire qui permet de le mettre en exergue. L'Ange Ivre est en effet un peu fébrile en termes de rythme. : malgré sa tout juste heure et demie, l’ennui pointe parfois furtivement le bout de son nez. Une petite faiblesse vite rachetée par la justesse du reste, de la précision graphique dont fait preuve le cinéaste à la dynamique rafraichissante de ses deux acteurs principaux, et plus principalement Toshiro Mifune qui crame littéralement l'écran de son charisme rageur.
Et bien m'en prit, car l'Ange Ivre, que Kurosawa décrit lui même comme son premier film personnel, est une oeuvre envoûtante malgré les quelques maladresses qu'elle comporte. On y sent l'envie féroce d'un auteur de crier son tourment concernant un pays qui se perd dans une période d'après-guerre difficile à traverser. En guise de décors, Kurosawa dépeint un Japon crasseux en diable, symbolisé par un petit fief aride s’articulant autour d'une marre polluée, symbole omniprésent d'une terre peu hospitalière. Quant à ses habitants, ils sont fébriles et un peu perdus, à tel point que même les porteurs de sagesse noient leurs incertitudes à coup de Saké qu’ils remplacent sans hésitation par de l’alcool pur dilué lorsqu’il vient à manquer.
En opposant deux personnages bien différents de prime abord mais sensiblement identiques dans le fond, Kurosawa s'attaque à un milieu dont les codes sont purement illusoires et où seul le pouvoir est la finalité. Les yakusas, dont le terrible Mifune se fait le porte-étendard, en défendant ses codes moraux jusqu'à son dernier souffle, sont soumis à un code d'honneur bien volatile, semblant exister uniquement pour contrôler les premiers échelons du pouvoir. Les chefs de famille se moquent bien de ce qui peut arriver à ces derniers, du moment que « leurs ouailles les enrichissent », comme le dit si bien ce brave docteur Sanada.
Le seul point noir à relever, est cette équilibre peut être incertain entre fond social très présent et l’histoire qui permet de le mettre en exergue. L'Ange Ivre est en effet un peu fébrile en termes de rythme. : malgré sa tout juste heure et demie, l’ennui pointe parfois furtivement le bout de son nez. Une petite faiblesse vite rachetée par la justesse du reste, de la précision graphique dont fait preuve le cinéaste à la dynamique rafraichissante de ses deux acteurs principaux, et plus principalement Toshiro Mifune qui crame littéralement l'écran de son charisme rageur.