House of the dead 0/10 pour le film et 9/10 pour les barres de rire!
2003 voit l’arrivée sur la scène internationale d’un truculent réalisateur répondant au doux nom teutonique d’Uwe Böll. Après une carrière bien fournie dans une Allemagne dont il célèbre à tout bout de champ le système fiscal, le gentil Uwe se révèle à la face d’un monde artistique, visiblement, pas encore prêt à encaisser une telle révolution cinématographique.
L’œuvre du bonhomme se nomme donc House of the Dead qui n’est autre que l’adaptation du hit vidéoludique de Sega qui aura mis à mal nos Dreamcast, nos manettes et accessoirement nos nuits. Long métrage célébré par beaucoup comme le nanard des années 2000, le film déroule un parterre de séquences shootées en dépit du bon sens et ne cachant jamais ses ambitions on ne peut plus sérieuses. A coté de la plaque en permanence, Uwe Böll empaquete un produit dans lequel il injecte des références (wow, on y parle de Romero !), du second degré (wow, le capitaine Kirk !) et beaucoup d’action (wow, du Bullet time à foison !). Le film nous gratifie également d’une troupe d’acteurs encore plus mauvaise que la moyenne (je recommande absolument de regarder le film en VQ, le plaisir en sera décuplé) et surtout d’un (non) sens artistique global des plus troublants. La foret est éclairée façon boite de nuit, les dialogues ne dépassent jamais le stade du cours élémentaire et l’histoire rassemble des morceaux de pleins de films sans la moindre logique. Böll pousse même le concept nonsensique à son paroxysme en intégrant des séquences du jeu vidéo en guise de transition WTF. Fabriqué à la Underworld (genre je vais tout révolutionner), House of the Dead se plante dans les grandes largeurs mais offre, malgré lui, des moments à se tordre que l’on peinera à revoir de sitôt. Bien plus pourri qu’un Beowulf ou encore Vercingétorix, cette comédie involontaire enchaine à grande échelle les conneries. On y trouve pèle mêle du flashback sépia raté, des morts « bulletimesques », une rave Sega, des trampolines à peine dissimulées, des boobs refaits, des strings pas beaux, du vomi, des zombies qui nagent hyper vite, la mort de "Liberté" (la zik, le montage, le flash back accéléré ouch!
) et un gunfight célébrant et martelant les « bienfaits » de cette technique devenue vite obsolète qu’est le bullet time. J’en passe des tonnes et il faut vraiment avoir le courage d’aller au bout pour le croire. Evidemment, le film ne survit que grâce au regard moqueur que l’on peut avoir sur l’entreprise. Cependant, il distille de telles barres de rires (pour peu que l'on soit réceptif) qu'il est bien difficile de ne pas le terminer (et meme de ne pas y revenir...).
Böll avait pensé son film comme un actionner sérieux. A défaut (de talents !), il aura torché l’une des comédies involontaires les plus efficaces des années 2000. Je mets un zéro anecdotique. Car pour la grosse marrade occasionnée, ça mériterait presque un 4 ou un 5!
Et ouais la rave Sega, au cas ou on aurait pas compris le concept.