[oso] Mes critiques en 2012

[osorojo]

DUST DEVIL
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Richard Stanley (1993) | 7/10

En voilà un chouette film sensoriel qui va au bout de son sujet et s'en fout si pour cela il doit laisser certaines personnes sur le bas côté. Le moins qu'on puisse dire, c'est que Dust Devil n'est pas une oeuvre facile d'accès, les ambiances qui y sont dépeintes sont quelque peu éprouvantes mais surtout l'ensemble des thématiques abordées sont légions et le fil rouge de l'histoire pas des plus dynamiques. En effet Stanley préfère poser son propos et prendre son temps, avec son personnage apathique, en quête d'âmes au bout du rouleau à soulager.

La grande réussite de Dust Devil est indéniablement sa recherche plastique. Les décors naturels sont superbement mis en valeur et la plupart des scènes importantes, celles traitant de l'ésotérisme notamment, sont le témoin d'un sens du cadre hallucinant. Richard Stanley enchaîne les points de vue qui font mouche et composent ses images avec précision pour nous en mettre plein les rétines. De ce point de vue là, Dust Devil est magnifique, on regrettera juste le DVD qui ne lui rend pas hommage, mais même malgré ça, il parvient à nous bluffer.

Par contre, le film souffre d'une storyline qui jongle entre horreur, fantastique et critique sociale. Du coup, on se retrouve devant un brouillon qui voit le cinéaste multiplier ses pistes sans jamais les conclure. Le rythme en pâti et par moment le temps se fait un peu long. En outre, les différents acteurs sont assez limites niveau interprétation, si Robert Burke fait le taff et réussit à donner un peu de charisme à son personnage, ses collègues sont beaucoup plus en retrait, à commencer par Chelsea Field qu'on sent vraiment peu inspirée, délivrant le strict nécessaire pour donner la réplique à ce démon qui ne la surprend même pas.

Au final, on se retrouve devant une bobine très inégale. Terriblement réussie d'un point de vue formel, sa narration reste elle au stade de la réflexion. On finit donc la séance en restant sur sa faim, plutôt convaincu par son aspect davantage psychologique qu'horrifique, beaucoup moins par la façon dont tout est amené et par certains personnages secondaires qui parasitent l'histoire, alors qu'elle est déjà un peu fébrile. Cela étant dit, il reste quand même une ambiance hypnotique qui séduira les amateurs de films contemplatifs, ceux qui prennent leur temps pour composer de la belle image et des ambiances envoûtantes.

[Heatmann]

ben grave , ca pete bien dust devil , ambiance terrible , un perso classe et visuellement c'est fort , on dirait du bava en plus demoniaque . des passage lyrique , tripesque , le seul bemol c est un peu d acting

[osorojo]

LE FILLE QUI EN SAVAIT TROP
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Mario Bava (1963) | 6/10

Sentiment mitigé qui se profile à l'horizon lorsque le générique de fin de ce Bava apparaît. En effet, si le cinéaste prouve avec ce film qu'il est un petit génie de l'image en nous pétant les yeux à coup de plans magnifiques aux noirs et blancs bien denses (et pourtant le DVD est pas au top), on reste en retrait devant un script classique et poussif qui peine à nous passionner. Dès lors, malgré sa durée qui ne passe pas la barre des 90 minutes, on se prend à s'ennuyer beaucoup trop souvent devant cette chasse au tueur qui aurait pourtant pu être bien plus captivante.

C'est dommage, les ambiances sont au rendez-vous, Bava soigne ses plans et sculpte la lumière pour nous offrir une photo aux petits oignons. Mais cela ne suffit pas pour faire de cette fille qui en savait trop un film qui marque les esprits. Au fur et à mesure que le film avance, on se dit même que la seule chose à sauver est cette finesse graphique qui monopolise le film. Les acteurs sont très moyens, seule Leticia Roman parvient à trouver le ton juste, tous les autres sont dans un surjeu qui est par moment limite supportable, le pire étant l'énergumène qui joue le don juan épris de la demoiselle.

Reste donc un petit film sympa mais trop limité par son script et ce, même si Bava y insère de bonnes idées, qui déclencheront quelques sourires (le don juan qui se fait later la tronche en permanenCe par sa promise, c'est marrant ).

[osorojo]

SLICE
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Kongkiat Khomsiri (2012) | 5.5/10

Sur fond de critique sociale à propos d'un pays où le tourisme sexuel est un réel problème, Kongkiat Khomsiri signe avec Slice un film à la noirceur extrême qui malmène son public jusqu'au générique final. Si on peut saluer cette absence de concession à la fois dans le script et la mise en image de ce dernier, frontale et crasseuse, force est de constater qu'à vouloir trop en faire on finit assez souvent par essouffler celui que l'on veut impressionner. Du coup, après une bonne heure de film, j'ai commencé à soupirer devant cette histoire qui accumule les twist sordides histoire que la sauce ne retombe pas trop.

En outre, le film se révèle être tout sauf subtil, en général ça ne me dérange pas spécialement, mais dans Slice j'ai vraiment eu ce sentiment que le seul but du cinéaste était de me dégoutter de ce que je voyais, c'est plutôt réussi, mais ça se révèle être assez vain dans le sens où finalement l'image ne sert rien, l'histoire étant vide et peu intéressante. En s'attardant sur le trauma subit par le meurtrier pendant tout le film, on se désintéresse totalement de ce que l'on nous raconte et même si la fin est surprenante dans son genre, elle est tellement WTF qu'on n'y croit pas vraiment. Slice est en plus peu aidé par des acteurs sans cesse sur le fil, ne parvenant jamais à trouver le ton juste pour donner une peu de crédit aux personnages qu'ils incarnent.

En bref, un film pour les amateurs de cinéma barré, mais faut pas s'attendre à une merveille. Un amas de scènes plus ou moins chocs pour te remuer les tripes, sur fond de photographie saturée à l'extrème dans une mouvance trop tape à l'oeil pour que j'y adhère. C'est dommage parce qu'on sent chez Kongkiat Khomsiri un sens de l'esthétisme aiguisé qu'il n'a pas réussi à contenir pour le coup.

[Scalp]

Elle est très bien la fin

[osorojo]

Ah c'est sur qu'on se fait avoir, je l'ai pas vu venir ce gros retournement de situation ! Mais bon c'est quand même super gros vu tout ce qui est raconté avant et la relation qui existe entre Noi et Tai.

[osorojo]

DEAD MAN'S SHOES
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Shane Meadows (2009) | 6.5/10

Un bon petit revenge movie qui pour moi s'arrêtera là, quelques détails font que je n'ai pas totalement été conquis par ce dead man's shoes pourtant intelligent et pourvu de jolies qualités. Ses acteurs principalement sont à saluer, en particulier Paddy Considine qui prête avec fougue son énergie à ce frère vengeur qui ne fait pas du tricot. Les seconds rôles sont également assez justes et c'est appréciable dans un film du genre, toute la partie finale est remarquable en ce sens, les deux acteurs concernés sont au diapason pour achever le film sur une belle note de justesse. Mais la véritable force de ce Dead Man's shoes c'est à n'en pas douter son script qui pose son sujet sans se presser pour faire basculer le film dans sa dernière demie heure et finir de nous convaincre.

Malheureusement si on est aisément convaincu par l'histoire et les acteurs, la réalisation peine, elle, à sortir le grand jeu. Ainsi Meadows ne sait pas trop sur quel pied danser, poser sa caméra ou la plonger au coeur de l'action, à l'épaule ce qui occasionnent des cadres fébriles un peu disgracieux puisque pas totalement assumés. Même chose avec la photo qui alterne entre des prises de vues brutes de pomme pour coller au sujet et d'autres limite poétiques à coup de grands plans larges où l'on sent une recherche graphique. C'est certainement voulu pour coller au différents sentiments que tente d'illustrer le cinéaste mais ça m'a sorti du film plusieurs fois, j'aurais préféré une décision plus tranchée à ce milieu parce qu'on se retrouve avec une ambiance graphique trop changeante qui se fait trop ressentir.

C'est symptomatique de ce qui peut gêner dans le film ce sentiment de non décision. Cette volonté de parsemer une violence que l'on sent voulue sans concession mais qui finalement se voit juxtaposée à des scènes légères que l'on ne comprend pas trop. On sourit, c'est certainement leur but d'ailleurs, mais c'est hors de propos, le film perd en saveur et surtout en impact. Dommage parce que le reste c'est du tout bon, une réal plus assumée, une tonalité générale moins changeante et c'était carton plein.

[Jimmy Two Times]

Vu sur Canal il y a 2/3 ans et grosse tuerie pour ma part (9/10). Tu le gardes?

[zack_]

Ca vaut le coup de relire la critique de angel (bien cool de naviguer de l'une à l'autre, merci tyty) Ca me donne bien envie tiens!

Non de dieu d'bordel de merde de sa mère la pute de luxe en string à ptits pois, comment ça défonce !!!

[Jimmy Two Times]

Je n'en pense pas moins.

[osorojo]

Angel il va me lyncher c'est sur

Franchement, j'y ai vraiment pas vu le film de ouf que vous décrivez ! Et pourtant j'y allais avec beaucoup de motiv' après avoir lu la critique d'Angel ! :]

@angel : j'en profite pour te dire que tu peux tenter horseman, en terme de rythme il se rapproche de ce dead man's shoes et la violence y est bien plus percutante. Tu pourrais apprécier ^^

@Jimmy, ouais je vais le garder mais tu peux le trouver à pas cher sur PM

[angel.heart]

@angel : j'en profite pour te dire que tu peux tenter horseman, en terme de rythme il se rapproche de ce dead man's shoes et la violence y est bien plus percutante. Tu pourrais apprécier ^^

Ouais, justement je l'ai chopé la semaine dernière. ( mais il me tente pas du tout... )

De toute façon ça ne pourra pas être mieux que cette bonne grosse tuerie qu'est Dead man's shoes...

[osorojo]

NAVAJO JOE
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Sergio Corbucci (1966) | 6.5/10

Il est évident qu'on est loin du grand silence avec ce Navajo Joe mais le film se laisse regarder sans déplaisir. D'une part c'est intéressant de voir un indien voler la vedette aux habituels cow boys, d'autre part, c'est du Corbucci, du coup le bodycount s'envole, les duels sont généreux et inventifs en terme de mises à mort. C'est bien simple ce brave Joe est un dompteur de dernier souffle, partout où il passe les vilains trépassent. Il est bien dommage qu'il soit incarné par un Burt Lancaster peu convainquant, bien trop fadasse pour que son personnage ait une once de punch (l’apathie ça va un moment). Au final Joe nous laisse de marbre alors qu'on devrait être bien plus impliqué dans sa quête de vengeance. Heureusement, son homologue vilain est bien badass et nous file la banane. La haine est son seul mantra, il ne peut piffrer personne et a la gachette facile, un bon perso de western en somme.

Pour ce qui est du script, rien de bien fameux, l'histoire se laisse suivre mais en dehors de quelques duels et séquences meurtrières bien gaulées, pas grand chose à se mettre sous la dent. Sur fond d'une petite réflexion quant à la condition des indiens à cette époque ("My father was born here, in America. His father before him and his father before him and his father before him. Now which of us is American?") Corbucci se contente de narrer les prouesses d'un indien énervé, malheureusement la sauce ne prend jamais vraiment et on se contente de suivre l'histoire jusqu'à son dénouement sans jamais vraiment être passionné par ce qui nous est raconté. Heureusement la bande son envoutante, les sales gueules bien marquées, ainsi que quelques plans sympathiques font de ce Navajo Joe un petit western sympathique à défaut de nous offrir une oeuvre incontournable. Et puis le poster est cool, alors on va pas faire la fine bouche

[osorojo]

BLINDMAN, LE JUSTICIER AVEUGLE
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Fernando Baldi (1971) | 7/10

Un petit western spaghetti bien honnête avec lequel j'ai passé un bon petit moment. S'il est loin de l'excellence du dieu Leone, Baldi connait son affaire et nous gratifie d'ambiances bien torchées et de séquences assez badass. Certains passages du film ne font pas dans la dentelle, les femmes notamment ne sont pas épargnées dans ce Blindman et même si elles sont omniprésentes dans le récit, il y est en effet question de ""sauver"" pas moins de cinquantes jeunes filles bien jolies, c'est pour mieux leur donner le mauvais rôle. Entre marâtre sans scrupules ou objet de désir à monnayer, il n'y pas vraiment de nuance.

Au final, si Blindman peut paraître faiblard au niveau de son casting et plus précisément son premier rôle, Tony Anthony étant trop peu charismatique pour incarner cet aveugle habile de la carabine, il se laisse tout de même suivre le sourire aux lèvres de par son côté extrême, presque sans retenue, ses musiques qui fleurent bon les films sableux de cette époque et ses sales gueules qui en font beaucoup trop. Les décors y sont également réussis et les prises de vue soignées, même si elles ne sont jamais fantastiques, le boulot est bien fait. Perso, j'y ai trouvé mon compte, on sent une réelle envie de s'amuser à la réalisation et tout le côté too much m'a finalement bien amusé. A réserver aux amateur du cinoche de genre italien dont je fais partie, pour les autres, ça risque d'être trop léger pour convaincre

Et puis, pour ne rien gâcher, Wildside file avec le film la galette du masseur aveugle, le Zatoichi qui a inspiré Baldi. Je ne l'ai jamais vu, ce sera l'occase pour moi de découvrir la saga Zatoichi, et ça, c'est un belle surprise ! :]

[Dunandan]

DU SANG DANS LA POUSSIÈRE
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Richard Fleischer (1974) | 8/10

Un bon western crépusculaire qui joue avec les codes du genre sans rechigner et nous fait cadeau du quota standard niveau poudre et sang. Le film est très sombre malgré toute une première partie qui joue la fausse piste d'un bonheur qui ne peut qu'être éphémère. Trois ados sont pris sous l'aile d'un braqueur de banque affuté, rompu aux duels mortels avec les autorités et habitué à fréquenter la mort. Ses recrues sont elles encore innocentes et la vie qu'il leur promet va vite se révéler bien plus cruelle que jouissive. L'évolution des trois amis dans ce monde de malfrats agiles de la gachette est vraiment bien rendue, on se prend vite au jeu d'une course au bonheur, fut-il teinté de sang. Le leader des trois petits gars est pas mauvais et sa transformation progressive en exécuteur des grands chemins joliment mise en image et nuancée comme il faut pour qu'on y croit.

Au niveau du casting, Lee Marvin est charismatique comme jamais, idéal pour jouer le baroudeur à la conscience légère qui fait une petite pause dans sa vie d'enfoiré pour former trois jeunes chatons au métier de tueur. Comme ces derniers, on boit toutes ses paroles comme du petit lait, ses anecdotes sont croustillantes et la morale qu'il en retire souvent savoureuse. Les seconds rôles sont plus fébriles, mais finalement c'est dans la tonalité du film. Les trois garnements jouent moins facilement de la jactance que le père Marvin, mais c'est jamais plombant et ça donne un peu d'authenticité aux relations qui les lient tous.

Richard Fleischer avec ce sang dans la poussière signe un joli western aux ambiances asséchées plus que réussies et même si son film n'évolue jamais en une démonstration de savoir faire en terme de réalisation, il est suffisamment soigné pour donner une belle ampleur à son propos. En témoigne cette fin noire au possible, qui nous est apparue au fil des minutes comme l'unique dénouement possible à ce conte qui avait pourtant bien commencé.