[Dunandan] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Lun 27 Aoû 2012, 17:58

petite erection a la lecture de cette critique :love:

bon allez , le 2em de la journer mais c'est obliger la , surtout au vue de la note

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putain pis ces screen :love: et j'aime bien quand tu dit " le lawrence d'arabie de la mer " ( meme si Lord jim avait deja recut cette etiquette a l'epoque )
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Lun 27 Aoû 2012, 18:30

Thanks ;)

J'avoue que ça m'est venu comme ça, avec l'introduction musicale, le découpage, l'ampleur, le sens épique, les couchers de soleil ... Un vrai régal. Puis en plus il y a de jolies indigènes :oops:

J'ai rajouté un petit paragraphe sur le duo d'acteurs qui le vaut bien.
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J'ai tué ma mère - 3/10

Messagepar Dunandan » Lun 27 Aoû 2012, 22:22

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J'ai tué ma mère, Xavier Dolan (2009)

J'ai reconnu en Xavier Dolan le Maïwenn québécois, en jouant à fond la carte auto-bio pédante et bavarde, et le cinéma-vérité filmé avec la caméra familiale. Les plans sont légèrement mieux cadrés que son alter-ego féminin, mais le déroulement est tout aussi énervant, criant haut et clair tout ce que le cinéaste pense à la gueule du spectateur (au sujet de sa mère), qui en a un peu rien à battre. J'aime bien le vide, lorsque c'est bien filmé, mais là faut se contenter d'inserts de poésie (la première phrase résume d'ailleurs très intelligemment le film, ce n'est pas de l'ironie, c'est vrai), de citations, de plans léchés représentant sa psyché, de ralentis à la Wong Kar Wai, ou encore de vidéos (il cumule) de ce que le personnage pense de sa mère. Le sujet pourrait être intéressant, à savoir la relation haine-amour d'un homosexuel avec sa mère (avec les questions attenantes de tout adolescent précoce à l'aube de son passage à l'âge adulte : expériences illicites, amitiés interdites ou ébauchées, explorations artistiques), mais ça joue trop la carte du réalisme brut, et ça me saoule. Ah oui j'oubliais le réalisateur joue son propre rôle, comme c'est humble et original. J'ai tenu jusqu'au bout grâce aux endroits familiers de Montréal et aux insultes/expressions québécoises qui partent dans tous les sens. Bref, je vais éviter le cinéma d'auteur québécois pendant quelques temps ...

Du cinéma-réalité digne d'un Truffaut, père spirituel de Maïwenn. Je ne le conseillerais pas à mes pires ennemis, ce film incarne tout ce que j'aime pas, sans être mauvais en soi, faut bien des amateurs.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mar 28 Aoû 2012, 03:47

Je viens de me mater les prologue et épilogue des Révoltés du Bounty, je peux vous dire qu'heureusement les versions actuelles ont été retenues, ça aurait été - 1 dans mon barême :mrgreen:
en gros ça surligne beaucoup trop le sacrifice vain du Second au lieu de laisser en suspens sa signification, puis ça termine avec quelque chose de gros et moraliste à la sauce Hollywood
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Fighter (The) - 8/10

Messagepar Dunandan » Jeu 30 Aoû 2012, 03:21

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The Fighter, David O. Russell (2010)

Film basé sur des faits réels, il s'agit davantage d'un drame familial ayant pour arrière-plan la boxe qu'un film spécifique sur la boxe, et s'adresse avant tout aux amateurs d'histoires entre frères. On pénètre donc d'abord dans l'intimité de ces deux boxeurs. Le premier est une légende locale tombée dans la déchéance, interprété par le caméléon Christian Bale qui fait une réelle performance ici dans ce corps chétif de junkie à moitié barjo. Et l'autre est un personnage en quête de confiance, évoluant dans l'ombre de son frère, et déchiré par les problèmes de son entourage proche. Il est incarné par un Mark Wahlberg qui joue au contraire tout en intériorité et que je n'avais pas trouvé aussi bon depuis La nuit nous appartient. Le reste du casting est très bon (Amy Adams en tête que je ne connaissais que dans des comédies romantiques), dont l'authenticité de jeu est bien rendue par une caméra quasi documentaire la plupart du temps, cette tonalité étant justifiée d'un point de vue narratif par l'idée brillante d'un documentaire centré sur le personnage controversé de Bale, personnage-pivot représentant à la fois la gloire et la défaite de cette famille unie auparavant, brisée à présent. A travers cette perspective "réaliste", il s'agit donc d'une belle mise en abîme, contribuant grandement à l'intensité et à la proximité du spectateur avec cette histoire poignante aux allures sociales, sans jamais tomber dans le pathos, ce qui est toujours bon de souligner (et le running-gag de la chute attendue de l'ex-boxeur dans les poubelles est drôle et allège le sujet sans tomber dans l'autre écueil de la minimisation).

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L'intrigue en elle-même est assez simple et classique, se concentrant sur les conflits divers entre ce boxeur et sa famille d'origine modeste à cause de qui il enchaîne les mauvais combats, et qui l'étouffe d'un amour toxique bien que sincère. Grâce à sa nouvelle relation amoureuse, il débutera son émancipation, mais la dynamique du film repose avant tout sur le passage progressif du point de vue du junkie à celui de son frère qui représentent tout l'espoir de cette famille à moitié brisée. En ce qui concerne les combats, ils sont parmi les plus réalistes du genre que j'ai vu depuis longtemps, que l'on croirait tout droit sortis d'un match à la télévision. Le seul petit bémol sur cet aspect-là est peut-être le manque de variété des techniques ou de la stratégie, mais ce n'est pas trop grave car le sujet central c'est plus la famille que la boxe. Autre point noir dans ce sens-là, peut-être la répétition des situations autour du frère ratant ses engagements ou de la famille qui prend en étau le petit-frère, une dimension dramatique qui progresse en escalade jusqu'à explosion.

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Par ailleurs, la qualité de la BO d'époque, les images d'archives, ainsi que l'image qui a un grain "spécial", sont un gros plus, instillant ce qu'il faut pour l'immersion du spectateur dans le contexte de ce récit fraternel. Enfin, le dénouement est magnifique, à la mesure de toute l'entreprise, qui montre que l'essentiel chez un boxeur est de se connaître soi-même et d'exprimer ses besoins, à savoir ici d'être entouré et soutenu par les bonnes personnes, dans une collaboration saine et sans équivoque, sans prendre pour soi une part du gâteau (que ce soit l'argent, la gloire, ou encore les problèmes personnels). Bref, le véritable combat ici dépasse le cadre de la simple boxe, il englobe les relations humaines elles-mêmes à un point rarement atteint dans ce genre-là (on ne se trouve pas loin de Rocky Balboa, mais sur un autre terrain, non pas celui du respect, mais celui de la satisfaction d'avoir fait quelque chose par soi-même tout en reconnaissant la place de chacun dans ce processus, ni plus ni moins). Bref, la victoire dépend de la résolution des conflits familiaux qui nuisent à l'unité et l'équilibre.

Comme un vagabond Je suis né pour marcher seul.


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Film de boxe intimiste qui puise toute sa force dans l'intensité d'un conflit fraternel et familial où tout se joue. Le point de vue docu apporte beaucoup d'authenticité et de sincérité à cette histoire poignante et sans pathos, portée par un duo d'acteurs très en forme.
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Aube Rouge (L') - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 31 Aoû 2012, 00:16

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L'aube rouge, John Milius (1984)

Je trouve L'aube rouge un peu au-dessous du Lion et le vent et de Conan tant au niveau du fond et de la forme, comme si Milius avait besoin d'un cadre exotique ou fantastique pour raconter son histoire et développer ses personnages héroïques. Ainsi, on retrouve moins de plans ou de scènes iconiques que d'habitude, mais on retrouve plus que jamais son style et ses obsessions. Il adapte ici un scénario de Kevin Reynolds (futur papa de Robin des bois et de Waterworld) qui a des allures de "La majesté des mouches" mais dans un cadre uchronique (les Etats-Unis envahis par tous ses ennemis de la guerre froide), à prendre au premier degré au vu du contexte. Et sans connaître la monture originale, on peut sans aucun doute attribuer le gros du travail au réalisateur-scénariste, dont l'auteur reniera la version.

Comme dans les deux autres films pré-cités, l'introduction met en place tout ce qui constitue le style de Milius (il y a même une allusion à Theodore Roosevelt Jr et à Gengis Khan, deux personnages historiques qui lui sont chers) : après un bref moment de quiétude, l'ennemi intervient brusquement dans l'enceinte d'une école. Pas de chi-chi, ça pétarade dans tous les coins et professeurs comme enfants ne sont pas épargnés. La violence était choquante pour l'époque ce qui le gratifiera d'une interdiction aux moins de 13 ans. Pas de morale à deux sous, la guerre est ici traitée comme une nécessité du point de vue des insurgés, et le communisme comme une plaie à éradiquer (sont évoqués les camps de rééducation/lavage de cerveau et les éliminations de civils innocents en guise d'avertissement). Le film est avant tout conçu comme une initiation de la jeunesse par le sang (avec un rituel autour de la chasse où on boit l'âme de sa proie), qui doit lever les armes lorsque sa liberté est en jeu, non par patriotisme mais par survie.

C'est par contre un peu dommage que le script, d'une profondeur plus riche qu'en apparence, ne soit pas mieux mis en valeur. Toute la dimension géopolitique est laissée dans le flou (et ça n'a jamais été une qualité de Milius), du côté des envahisseurs comme celui des rebelles. On enchaîne les séquences sans trop de repères dans la progression de leurs opérations. Et les personnages manquent de charisme dans l'ensemble (à part celui tenu par Patrick Schwayze), leur look années 80 jouant un peu en leur défaveur (cette tignasse pour les filles ...). Par contre, tous les archétypes sont là, et les amateurs de Milius pourraient s'en contenter : les femmes fortes qui réclament un statut égal aux hommes, le chef de guerre charismatique (Patrick Schwayze), les recrues innocentes devenues fous de guerre, ou encore le chef militaire ennemi qui réalisera à la toute fin l'impasse de son entreprise. Je note aussi certains échanges/dialogues dont Milius a le secret. Puis ça fait plaisir de voir certains acteurs tout jeunes tels que Charlie Sheen qui font ici leurs armes. D'un autre côté, la réalisation n'est pas aussi flamboyante que celle de ses deux aînés, mais on ne compte pas les moments de bravoure, ni l'illustration d'armes ou de véhicules militaires de tous genres (avions de chasse, tanks, hélicoptères russes), bien qu'on reste parfois dubitatif de la résistance de ce petit groupe de jeunes contre toute une armée qui a conquis l'Amérique. J'ai aussi beaucoup apprécié le vent de romantisme pessimiste qui souffle à travers le film : en ces temps de guerre, l'innocence s'en est allé, l'homme grandit au coeur de l'adolescent, et personne n'est à l'abri d'un coup dur. Bref, pas un grand film, mais pétri de sincérité, et puis des films couillus comme celui-ci ça fait plaisir en ces temps de formatage édulcoré.

Le teen-movie vu par Milius, ça s'écrit forcément avec du sang. Quelques défauts dans le script et la forme, mais une pure illustration de son cinéma teinté d'héroïsme.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 31 Aoû 2012, 01:43

Bilan du mois d'août


Films vus : 16
- USA : 10
- Canada : 2
- Israël : 1
- Japon : 1
- All : 1
=> Moyenne : 7.5/10


TOP 5 :

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Autres découvertes sympa : The fighter, L'aube rouge, Sideways

Purges du mois : Invictus & J'ai tué ma mère


Pin-up du mois : Tarita (Les révoltés du Bounty)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 31 Aoû 2012, 02:00

Je t'ai piqué quelques captures pour ma dernière critique Scalp, le DVD ne voulait pas fonctionner sur mon ordi :(.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Ven 31 Aoû 2012, 13:40

Pas de problème ;)
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Je suis un aventurier - 7/10

Messagepar Dunandan » Mar 04 Sep 2012, 17:03

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Je suis un aventurier, Anthony Mann (1954)

De tous les westerns de Mann que j'ai vu jusqu'à présent, il est celui qui m'a le moins convaincu à cause de son syndrome "deux histoires en une". Si j'ai bien aimé le bras de fer entre le personnage principal et les deux profiteurs du coin, le shérif et la patronne du bar, je ne peux pas en dire autant du triangle amoureux. Si la trame principale apparaît classique dans son fond (convoi + concession d'or), sa richesse revient avant tout à l'ambivalence morale de son personnage principal, préfigurant les personnages torturés/anti-héros des westerns '70-80 avec Eastwood.

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Apparemment homme de principes (je pense notamment à l'épisode hors-champ de l'élimination de ses coéquipiers pour avoir volé ses vaches), ce cow-boy agit en fait avant tout pour ses propres fesses, hors de la communauté humaine, enchaînant les occasions pour se faire de l'argent. Il a du mal à faire confiance aux autres, à s'intégrer et à s'établir. C'est ce que le titre original exprime, "toujours plus loin" dans le pays. Et même arrivé à l'endroit le plus éloigné dont il est capable, en Alaska, lorsqu'on l'embête un peu trop et que ses intérêts immédiats ne sont pas menacés (essentiellement ses possessions personnelles), il est prêt à repartir même si les autres, amis ou connaissances y compris, ont des ennuis. Sa transformation morale est l'un des enjeux du film, mais arrive seulement par à-coups, se réalisant enfin dans un duel final monté selon une certaine tension, et précédé par un son de petite cloche qui a toute son importance (rappelant entre-autre son rêve d'avoir un ranch).

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Face à lui se trouve d'abord le shérif du coin, qui n'est pas entièrement mauvais, mais profite avant tout de la situation, finalement un peu comme Stewart sauf que la loi est avec lui : à la fois juge et bourreau, et bon utilisateur de la gâchette, il prend simplement ce qui lui plaît lorsque la situation le permet ou en facilite l'acquisition. Avec le cow-boy, c'est le personnage le plus intéressant, et titille la conscience morale de ce dernier dans un jeu de défis assez jubilatoire, comme par exemple la petite scène de jugement improvisé par le shérif dans un bar, la pipe au bec et le verre à la main, rendant son double verdict tour à tour clément et fourbe. Vient se rajouter la patronne de bar qui par le charme et l'alcool, retire toute richesse des hommes qui passent par son territoire (sa ville est un passage obligé dans ce coin perdu). Sa force de volonté est tout ce qui plaît au cow-boy, lui reflétant sa propre perception de la vie, des vautours de "la bonne occasion" au détriment des relations humaines. Par contre la française avec qui elle constitue un triangle amoureux, miroir quasi obligé pour l'époque de "bonne volonté" (espérance, bonté, bravoure, débrouillardise, confiance mutuelle), est sérieusement énervante et vient parfois gâcher quelques scènes.

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Le cadre de l'action est aussi intéressant. Cette région reculée, terrain de prédilection à la fois pour les chercheurs d'or et pour les voleurs, est en pleine expansion humaine mais manque en même temps d'institution et d'ordre. Peu d'alternative pour les plus faibles, devant choisir entre deux amateurs de la gâchette qui sont chacun à leur manière des chantres de l'individualisme. Mais tandis que le cow-boy reste résolument dans son coin et ne demande pas son reste, le shérif se mêle à tous les problèmes lorsqu'il peut y trouver son compte. A travers ces personnages et les tensions qui les habitent en un tel endroit, Mann donne ici sa lecture de l'Ouest avec ses thèmes de prédilection : les frontières pas encore établies, le problème de la communauté humaine et de la propriété, les principes moraux acquis dans la violence et la douleur.

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Du côté de la forme, le master de mon DVD est d'un autre temps (Universal Z1), ce qui est dommage au vu des décors canadiens traversés que l'on devine de toute beauté. Je verrai peut-être légèrement le film à la hausse avec une copie rafraîchie. Mais je préfère personnellement les travaux effectués sur les westerns en N & B qui sont dotés de superbes contrastes. A part l'atmosphère du climax crépusculaire, je ne trouve pas la forme particulièrement bluffante (d'habitude les extérieurs sont animés par une certaine tension, mais ici ils sont une simple toile de fond) hormis le cadrage toujours impeccable. Pour terminer, le casting est très bon, les deux alter-ego masculins en tête (tous les deux de beaux salauds dans leur genre), mis à part le personnage féminin déjà mentionné tout droit sorti de La petite maison de la prairie, dont le caractère énervant est amplifié par le fait qu'il est interprété par une actrice de 30 ans qui doit en paraître 16, ce qui n'est bien sûr pas du tout crédible. Heureusement, comme indiqué précédemment, les ruptures de ton sont fréquentes, et donc la trame classique/bon enfant d'ensemble est souvent contrastée par un point de vue plus violent, et ce malgré un happy-end coïncidant avec la rédemption du personnage principal qui apparaît bien amère après tous les sacrifices occasionnés.
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Un western plus riche que ne laisse deviner sa trame narrative apparemment classique. Mais il m'a convaincu à moitié, la faute à un triangle amoureux un peu trop envahissant à la longue. Par contre le personnage principal est captivant par ses tourments moraux et ses problèmes d'intégrité dans la communauté.
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Convoi de la peur (Le) - 9/10

Messagepar Dunandan » Mer 05 Sep 2012, 19:10

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Le Convoi de la peur, William Friedkin (1978)

Voilà le genre de remake intelligent qui ne fait pas dans la redite et qui fait donc plaisir à voir. Mis à part le déroulement général (présentation des personnages + thriller routier), et la dynamique de la seconde partie, il est difficile de reconnaître le boulot de Clouzot qui a réalisé l'original. Dans les détails, ça n'a quasiment plus grand chose à voir comme je vais le montrer. Quant à dire quel est le meilleur des deux, difficile de répondre tant je les aime pour des raisons différentes, le premier pour sa longue introduction psychologique qui nous installe dans une sorte de torpeur nous préparant à la tension du lent périple de la seconde partie, et le second pour son atmosphère digne d'un Carpenter à l'aide de sa musique psychédélique et de séquences quasi fantastiques. Par contre la qualité du casting penche peut-être en faveur du second film tant cette fois-ci les deux équipes de camion sont équilibrées. Un petit mot sur le master (DVD Z1) que je trouve tout à fait regardable (malgré le recadrage) même si un rafraîchissement lui ferait du bien.

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Le début n'a en commun avec sa première monture que dans sa description de personnages fortement différents issus d'une communauté internationale. Ici, au lieu de les rencontrer dans le trou à rats où ils vont atterrir, on les retrouve comme dans une préquelle, détaillant les raisons ou fatalités subies à cause desquelles ils ont du tout quitter. Ainsi, comme un film-choral, on passe d'un personnage à l'autre jusqu'à les retrouver tous ensemble sur cette drôle terre d'accueil au bord de la misère totale. Mais malgré l'intérêt de placer ces personnages dans la réalité, donnant ainsi une bonne raison pour la suite d'être aussi individualistes (malfaiteurs, terroristes, tueurs à gage, fraudeur), j'ai une légère préférence pour le film de Clouzot qui opte pour la représentation/mise à l'épreuve plutôt que pour la démonstration pure et simple des caractères. On les comprend mieux mais ça fonctionne moins par allusions et symboles, ce qui faisait aussi le charme de l'original.

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Puis ensuite on les retrouve dans ce trou-du-cul perdu au milieu de nulle part, doté d'un contexte politique (la dictature militaire) qui était absent de l'autre version, accentuant encore le sentiment d'isolement du reste du monde. Cet endroit évoque le même type de pourriture et de crasse ambiantes, avec la grande différence qu'il n'y a aucun réel trait d'amitié entre les protagonistes, menés par l'unique désir égoïste de s'en sortir. D'autre part, il n'y a vraiment aucun charme ici-bas, alors que la population locale semblait dans l'autre version animée par une certaine joie de vivre. Bref, Friedkin accentue encore plus les raisons de chacun d'opter pour cette mission-suicide (qui est évoquée comme telle) qui va apparaître à eux, malgré la dangerosité de la mission. Le petit plus qui fait toute la différence, c'est la petite scène où on voit chaque conducteur s'affairer à son camion, le réviser méticuleusement, car c'est bien sûr leur outil de travail. Le look (peut-être influencé par Duel de Spielberg) des camions est dément, de vraies ruines qui semblent animer par une mauvaise âme (ne pas oublier le titre original du film, Le sorcier).

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J'en arrive au clou du film, la partie routière. La musique de synthé (Tangerine Dream) me faisant penser par exemple aux films de Carpenter, ou de manière plus proche, L'exorciste, apporte un véritable plus au cadre de l'action, qui prend une direction plus fantastique que jamais : on est réellement au coeur de la peur, ce qui est un peu le but du film. Les séquences d'obstacle n'ont rien à envier à celles du film de Clouzot. Elles sont moins nombreuses, mais sont d'autant plus intenses, je pense notamment à celle du pont suspendu, qui figure certainement parmi l'une des plus impressionnantes du genre dans l'histoire du cinéma. Suivant de près les mouvements du camion, des chemins étroits couverts par la pluie, et empruntant des virages serrés, la claustrophobie règne paradoxalement dans cette jungle immense. Puis il ne faut pas compter cette fois-ci seulement sur les imprévus du trajet, mais aussi sur l'incontrôlable population locale. Contrairement au film de Clouzot, les personnages sont plus antipathiques les uns que les autres, et malgré tout, ce qui est une grande réussite, durant ces scènes de bravoure on se prend à avoir de la peine pour eux quand ça tourne mal. Pour terminer, le dénouement final est assez différent de l'original, que je préfère dans cette version. Elle va encore plus loin dans le sens du désespoir, et ce zoom sur la figure du survivant résume en effet tous les dégâts psychologiques traversés pour "gagner", là où la folie dans l'autre film stoppait brusquement pour reprendre ensuite avec un simple détachement du danger routier.

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Un modèle de remake, qui fait monture quasi neuve avec un meilleur casting et une meilleure seconde partie, ainsi qu'une amorce complètement différente. Au-delà du simple exercice réussi de faire du neuf avec du vieux, une référence dans le thriller routier à l'atmosphère et la tension quasi fantastiques.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Val » Mer 05 Sep 2012, 19:29

:super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Pathfinder » Mer 05 Sep 2012, 19:46

Friedkin le king!
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Kakemono » Jeu 06 Sep 2012, 15:44

Je l'ai découvert il y'a quelques jours et c'est une grosse tuerie. :shock:
Je suis en tout pont d'accord avec ta critique. :super:
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Kung fu Panda - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 06 Sep 2012, 21:23

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Kung fu Panda, Mark Osborne, John Stevenson (2008)

L'un des meilleurs films d'animation que j'ai vu ces dernières années. Pour commencer, la réalisation est magnifique et possède son identité propre, une véritable série d'estampilles chinoises plongée dans une douce lumière rougeâtre ou bleuâtre selon le moment de la journée (dommage que je n'ai pas pu mettre de captures : je l'ai vu en BR). On s'en prend plein les mirettes dès l'introduction, et même la BO colle très bien avec le thème. Puis c'est drôle sans être trop poussif (ça joue beaucoup sur les particularités de chacun), rythmé, et on ne s'ennuie jamais. Les personnages sont tous attachants, et les doubleurs de la VO semblent avoir été choisis en fonction de leurs traits (donc VF à bannir), ce qui est assez drôle (par exemple, on ne peut éviter la comparaison entre le panda et Jack Black). Par contre, je regrette l'inégalité de développement (parmi les cinq maîtres, seule la tigresse a droit à un background).

L'histoire est une sorte de best-of des productions HK avec un mélange de destinée et de vengeance/rédemption, saupoudré d'un soupçon de sagesse zen. Chaque personnage est évidement choisi en fonction d'un art martial (la grue, le serpent, le tigre, le singe, et la mante religieuse), hormis la tortue et le panda qui contrastent par leur différence, plus précisément la lenteur et l'obésité. On retrouve ici justement la patte de la maison de production : on croirait se retrouver avec Shrek muté dans un nouveau cadre, ce gros maladroit apparemment incapable et apprenant à accepter ce qu'il est tout en faisant changer le regard autour de lui. Cela implique également une sorte de désenchantement du monde des arts martiaux que ses créateurs avaient déjà effectué avec le merveilleux.

Ce film s'adresse autant aux enfants qu'aux amateurs du genre grâce à plusieurs niveaux de lecture et références à d'autres films. C'est ce qui fait la force selon moi de Dreamworks qui représente un peu l'anti-disney en termes de traitement et de profondeur, amusant mais aussi intelligent en lâchant transversalement une réflexion sur la différence. L'une de mes séquences préférées est certainement celle de l'entraînement du panda qui rappelle celui du Maître chinois avec Jackie Chan en introduisant un aliment pour faire progresser. Et peut-être le seul point noir que j'adresserais est le dernier combat que je ne trouve pas assez iconique bien qu'il ne manque pas d'efficacité, et puis aussi on ne va pas assez chercher dans les spécialités de chacun hormis le combat d'équipe sur le pont.

Un DA très bien réalisé mixant les thèmes classiques du film de kung-fu tout en puisant dans la particularité du studio, qui plaira tout autant aux petits qu'aux grands.
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Dunandan
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