Expendables
8/10J’ai parfois la sensation de m’être mué en vieux con ressassant souvent les années 80 au travers de nombreuses péloches que je revois pour la énième fois avec un sourire béat. C’est pour cette raison que je prends le projet de Stallone comme un vrai cadeau.
Là ou beaucoup ont reproché une réalisation hasardeuse, des personnages sacrifiés et une entreprise vaine au final, j’y vois, avec le recul nécessaire (ou aveuglément peut être), un produit quasiment parfait dans ses intentions. J’ai bien pris le temps de le digérer, je l’ai revu une paire de fois et je reconnais l’efficacité du produit mais aussi et surtout sa sincérité. Rarement un projet de cette envergure aura été pensé pour satisfaire pleinement ses fans. La mise en place du casting aura été aussi haletante que de suivre le mercato estival de foot. Chaque jour avait sa rumeur et le père Stallone a toujours eu à cœur de réunir les noms les plus iconiques avec en ligne de mire son public (les purs et les durs qui l’auront toujours suivi même dans les pires âneries). Le film ne trompe pas son auditoire et offre donc un spectacle imposant renouant avec un état d’esprit so 80's ressuscité le temps d’un film et proposant également une interaction permanente entre les acteurs et le public. C’est peut être sur ce point là que j’y vois un maigre reproche à faire, le manque de punchlines et d'humour potache (cible hautement rectifiée dans le 2). De façon générale, les principaux griefs que l’on a pu lire ça et là incriminaient la réalisation. Et c’est un fait, les plans sont cut, ça tremble très souvent mais ça ne remet jamais en cause l’intensité des climax proposés. Sly a voulu régaler son public (et cette BO vraiment cool avec les Creedence!) et il l’a fait en respectant à merveille le cahier des charges du genre, même si l’on sent parfois que l’homme a bien eu du mal à cumuler toutes les casquettes. Néanmoins, il torche une grosse introduction bien bourrine pour enchainer sur des explosions aussi gratuites que démentielles (la destruction du port
), une solide poursuite de caisse (ça détruit beaucoup de choses et c’est bien ça que l’on attend), des combats autant furibards que purement nostalgiques (Dolph vs Jet même si on ne voit pas tout) et surtout un final o combien jouissif et pétaradant. On a également cloué au pilori l’histoire. Quelle connerie ! Stallone ne se renie justement pas et renoue avec tous ces projets basiques qui ont vu le jour dans la glorieuse décennie et qui ont été transcendé par l’envie et surtout les burnes des producteurs de l’époque. De toutes façons, je suis près à tout excuser rien que parce que Sly a tenu la promesse de son projet dément. L’espace de 90 minutes, on en finit avec la mascarade aseptisée des derniers blockbusters pour retrouver une furie sanguinaire ou ca mitraille de tous les cotés et ou ça pisse le sang en plein écran.
Expendables sonne donc comme des retrouvailles chaleureuses avec de vieux copains qui auront vécus des hauts et beaucoup de bas. Mais, ils ont finalement survécus et viennent nous raconter leur péripéties en nous martelant qu’ils ne sont certainement pas trop vieux pour ces conneries. En cela, la séquence de l’église avec les 3 icones et le monologue de Rourke entérinent totalement cette philosophie et se révèlent donc être beaucoup plus réussie que ce que l’on voudrait bien nous faire croire.