[Dunandan] Mes critiques en 2012

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar nicofromtheblock » Sam 25 Aoû 2012, 15:54

Tideland, c'est génial si on aime les films bien glauques ! 8)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar elpingos » Sam 25 Aoû 2012, 16:08

Ouaip Tideland ça se mérite. Bien mieux que Parnassius pour moi en tt cas.
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Messagepar francesco34 » Sam 25 Aoû 2012, 16:50

zack_ a écrit:Soit pas trop pressé de le voir c'est son plus mauvais film, même si c'est vrai que l'affiche donne envie


En fait avec zack_ on est d'accords sur rien :eheh:
Tideland c'est brillant, mais comme dit nico c'est très glauque, très différent des délires féériques de Parnassus ou Munchausen...
M'enfin mon top Gilliam ça reste Brazil et 12 monkeys...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Sam 25 Aoû 2012, 18:11

J'aime beaucoup Munchausen, mais dans Parnassus ça avance parfois trop lentement à force de charger la barque. On sent que Gilliam avait trop d'idées pour un seul film :?. Puis perso j'ai préféré Tideland ... (faudrait d'ailleurs que je fasse une "contre-critique", c'est quoi ça Zack :mrgreen: ?).

Par contre je pense qu'on est tous d'accord pour attribuer aux Frères Grimm la palme de son plus mauvais film, je n'ai même pas tenu jusqu'au bout.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar zack_ » Sam 25 Aoû 2012, 19:06

En fait avec zack_ on est d'accords sur rien

Mais si nos deux Gilliam préfèrés sont identiques. D'ailleurs bien envIe de revoir les 12 singes!
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Sam 25 Aoû 2012, 19:24

En même temps faut être aveugle pour ne pas voir que Brazil et 12 Monkeys sont bien les deux meilleurs films de Gilliam.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Sam 25 Aoû 2012, 19:29

Vous excluez la période Monty Python ?

Et j'aime bien Las Vegas Parano.
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Messagepar Waylander » Sam 25 Aoû 2012, 19:29

Bah non, Brazil c’est pas si ultime. Je le mets même pas dans mon top 5 Gilliam. :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Sam 25 Aoû 2012, 19:32

Alegas a écrit:En même temps faut être aveugle pour ne pas voir que Brazil et 12 Monkeys sont bien les deux meilleurs films de Gilliam.


Puis tu peux rajouter Le baron sur la liste amha :wink:

Monty Python, c'est autre chose quand même. Mon trio de tête, bah ce sont les plus connus : La vie de Brian, Sacrée Graal, puis enfin le sens de la vie.

A la seconde vision je pourrais mettre 7 à Parnassus, mais je ne suis pas pressé de le revoir :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar elpingos » Sam 25 Aoû 2012, 21:10

Ouais les 2 mêmes top 3 pour moi :super:
Münchausen c'est top.
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Messagepar Dunandan » Sam 25 Aoû 2012, 21:19

Belle critique d'ailleurs :super:

Faudrait que je me le remate pour poser mon 8.5-9, il manque cruellement de bonnes notes :(
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Kakemono » Dim 26 Aoû 2012, 14:01

Top 3 Gilliam : Munchausen, Brazil, 12 Monkeys. J'ai adoré Tideland et detesté Parnassus. Les Frères Grimm, c'est du foutage de gueule. J'ai quand même une affection particulière pour ses premiers films : Bandits, bandits, Fisher King... Y'a que Jabberwocky que je n'ai pas vu de lui...


dunandan a écrit:Monty Python, c'est autre chose quand même. Mon trio de tête, bah ce sont les plus connus : La vie de Brian, Sacrée Graal, puis enfin le sens de la vie.


Gilliam n'a réalisé que Sacré Graal. C'est Terry Jones quia réalisé les autres. :wink:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 26 Aoû 2012, 15:44

Ah ouais tu détestes carrément Parnassus ? Pour ma part, c'est justement le fait que ce film et Le baron soit des oeuvres jumelles qui m'a fait passer la pilule. Mais je trouve que ce dernier est vraiment plus talentueux au niveau de la qualité de narration, de conte, de la mise en scène de la folie du personnage principal, ...

Concernant les Monty, je savais qu'il n'avait que co-réalisé l'un de ces films, mais on nous demandait notre avis là-dessus, et malgré tout son style s'y retrouve en partie, ne serait-ce que par l'intermédiaire de certaines introductions graphiques.
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Fureur de vivre (La) - 7/10

Messagepar Dunandan » Dim 26 Aoû 2012, 19:58

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La fureur de vivre, Nicholas Ray (1956)

Film sur l'adolescence de classe moyenne de la génération après-guerre grimée en Travolta à la façon Grease, il est intéressant avant tout pour la peinture sociologique et psychologique qu'il présente, et ce, malgré une réalisation bien classique et sage, et un cadre qui n'est bien sûr plus le nôtre mais qui traite des questions encore actuelles. J'aime avant tout la façon dont les séquences sont sériées, d'une grande cohérence. L'histoire débute par la présentation en centre juvénile de trois modèles familiaux, tous dysfonctionnels : l'absence de tout référent ou d'un modèle moral et autoritaire (Platon, quasi orphelin) en quête de famille, l'absence d'un père "fort" sur lequel peut s'appuyer l'enfant (le personnage interprété par James Dean), et enfin une fille qui ne peut plus prendre son père comme modèle sexuel. Chacun est une variante du complexe d'Oedipe, passage obligé avant de devenir adulte. On sent dans ce cadre l'adolescent prêt à exploser, et la police est idéalisée comme père par substitution (mais qui va s'avérer tout aussi absente). Les séquences suivantes ne sont que la suite logique de ce point de départ, où l'adolescent est mis à l'épreuve par ses paires dans des jeux dangereux, rites de passages où la mort n'est jamais très loin (lutte au couteau et saut d'une voiture en marche). De leur côté, leurs parents sont dépassés par les événements car ils ne comprennent plus leurs enfants, et ne s'en donnent pas les moyens eux-mêmes pris dans une norme conjugale peu structurante pour eux et leur progéniture (le père humilié par sa femme, ou pris dans un jeu sexuel entre sa fille et sa femme, ou encore pas là du tout). Ainsi, le thème directeur, assez simple au fond, est le suivant : comment devenir un adulte face à l'adversité et le groupe (représenté ici par une bande de délinquants, pépinière d'enfants à problèmes pris par le mal de vivre, et influencés les uns les autres alors qu'ils sont inoffensifs lorsqu'ils sont livrés à eux-mêmes) lorsque les parents ne proposent plus de modèle ?

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Le cadre du dénouement final est intéressant par ce qu'il symbolise, un planétarium où se déroula plus tôt un cours sur l'éternité des constellations et l'insignifiance humaine, un modèle éducatif peu adapté à la génération actuelle en ébullition, qui se pose des questions matures (par exemple l'honneur) à un âge où on leur donne pas encore le crédit qu'ils méritent. Autre point intéressant, la différence des titres anglais et français, pour la manière dont elle représente cette rébellion. D'un côté, la version originale ("Rebel without a cause") insiste sur l'absence paradoxale de cause, comme si elle avançait sans soutien, sans idéal, et sans finalité, bien qu'on en présente les causes "objectives". De l'autre, la version française ("La fureur de vivre") insiste sur la ténacité du jeune à s'en sortir, prenant à contre-pied le nihilisme qui pourrait l'accaparer à tout moment, dénué comme il est de tout soutien.

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Malgré un profil assez précis de cette génération, de ses symptômes, et de la manière dont elle parvient à surmonter ses problèmes, c'est quand même bien surligné, et on pourrait reprocher au film une représentation unilatérale des personnages, des archétypes plus symboliques que réalistes et crédibles. Puis j'ai un peu de mal avec James Dean, que je trouve un peu faux bien qu'il développe une palette assez large de son jeu d'acteur (il passe assez bien du statut d'enfant-adolescent à celui d'adulte). On pourrait aussi chipoter sur la vraisemblance de certaines scènes, je pense surtout à l'après-accident, qui est pris d'abord de manière légère, mais heureusement repris de justesse pour la question de responsabilité, toujours rattachée à l'idée de devenir un homme. Pour ces petites raisons s'est instaurée une distance entre moi et le film assez documentaire. Quand même un classique à voir au moins une fois pour ceux qui sont intéressés par le thème de l'adolescence et le passage à l'âge adulte.
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Un classique du film d'adolescence, qui a vieilli d'un point de vue esthétique et dans sa représentation de la jeunesse, mais qui demeure toujours intéressant et actuel pour les thèmes qu'il aborde.
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Révoltés du Bounty (1962) (Les) - 9/10

Messagepar Dunandan » Lun 27 Aoû 2012, 17:54

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Les révoltés du Bounty, Lewis Milestone (1962)

Ce long début musical sans images qui rappelle fortement Lawrence d'Arabie, véritable condensé du drame à venir, laisse présager qu'il s'agira d'un film de la même tenue, et c'est bien le cas. Passé le générique de fin, on a la certitude qu'il s'agit bien là de l'un des meilleurs de sa catégorie.

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Pour ma part, la version de Milestone "efface" la précédente sur un point essentiel, l'ampleur du récit et la dimension épique, sans pour autant oublier la dimension psychologique que je trouve plus fine et intéressante. Il fallait bien 3h00 pour nous raconter cette histoire, et surtout pour nous la faire vivre et ressentir. Même les passages en studio ne m'ont pas dérangé, qui non seulement sont bien fichus, mais apportent un charme certain.

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Bien que basé sur la même histoire et le même découpage narratif (voyage aller, Tahiti, mutinerie), il y a de nombreuses petites différences entre le film de 1935 et celui de 1962, qui ainsi montrent que chaque version a sa patte bien à elle. Au lieu de tabler tout de suite sur la peur que représente le fameux capitaine de bateau William Bligh, le réalisateur préfère traiter d'un pied d'égalité toutes les recrues, volontaires et présentes sur le quai comme si de rien n'était, alors qu'elles étaient enrôlées de force dans l'autre version. Ainsi, nous avons tout le temps de voir la tension monter entre les hommes, et de participer à cette aventure qui ne tient pas uniquement sur cette discipline de fer comme son aîné, mais trouve toute la place qui lui faut dans une superbe mise en images avec couchers de soleil à gogo, agrémentée d'un vocabulaire marin qui rajoute à la jubilation du spectateur. Les enjeux me paraissent aussi plus clairs, à savoir acquérir une nouvelle plante consistant à renouveler l'économie anglaise. Par ailleurs, je trouve les caractères des personnages plus développés et moins tranchés qu'avant. Ainsi, le Capitaine ne paie pas de mine au départ, mais on verra que son absence d'humour et d'auto-dérision, que l'on devine d'une part enracinée dans un puritanisme anglais orthodoxe et un manque d'estime de soi, et dans part dans son désir de briller et de mener sa mission avec tout le zèle et l'efficacité dont il est capable, ce qui conduira tout droit vers les extrêmes. Sans oublier son manque de jugement et de justice vis à vis des autres que je trouve ici bien mis en évidence, sous le regard immobile mais non moins perspicace de son second, incarné par Marlon Brando (un élément déjà présent dans l'autre version). Autre point qui m'a plu : la dynamique du film tient non seulement sur ces deux hommes que tout oppose dans la manière, mais aussi sur le groupe qui lentement ne peut plus supporter les excès de leur commandant (l'un d'eux rappelle d'ailleurs à un moment opportun qu'il n'y a pas de place sur un tel bateau pour la colère, ce qui résume toute la première partie du film). D'un côté, l'insatiable homme de justice qui même en temps de fête ramène son fouet pour faire courber l'échine et rappeler qui est le maître, de l'autre, le dandy respectueux de la loi, mais qui intérieurement rumine sur l'inhumaine application de cette dernière, jusqu'à épuiser toute résistance. L'une des scènes majeures de ce chamboulement psychologique selon moi est celle de la tempête, maîtrisée par l'officier dandy en prenant le temps qu'il faut pour la vaincre, tandis que son supérieur sacrifie (sans le faire exprès) l'une de ses recrues en faisant accélérer le processus. Cet événement malheureux est d'autant plus tragique et pathétique que finalement le bateau a dû faire demi-tour. Pour terminer, l'opposition entre les deux hommes n'est jamais manichéenne, et il y a même quelques points où ils se ressemblent, comme lorsque le second devient Capitaine à son tour, et partage la même solitude, bien qu'il ne s'agisse pas de la même manière de la vivre (l'un par devoir, l'autre par dignité).

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Au niveau du casting, c'est du sans faute. Je pense particulièrement à Marlon Brando, qui met bien en avant l'arrogance de son personnage par l'attitude et l'accent, tout en faisant apparaître un jeu très intérieur pour faire naître toutes les contradictions qui le traversent, pris entre les ordres de Sa Majesté et son statut, et le désir de suivre son coeur contre la raison incarnée par son supérieur. Puis je trouve que son adversaire est loin d'être aussi manichéen que dans la version de 1935, nourri par de petits moments drôles qui viennent faire fondre son tempérament glacial comme la danse (alors qu'il est loin d'être bon) à Tahiti avec la fille du chef qu'il doit honorer sous la peine d'offenser ce dernier.

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Arrivés à l'île de Tahiti, ça écrase de nouveau la version précédente, avec ces percussions, cette procession de jeunes femmes peu farouches qui dévoilent toute leur beauté à la pêche et la danse traditionnelles, ces images dépaysantes et exotiques, et enfin ce code des conventions étranger à celui des occidentaux consistant à satisfaire la gente féminine, ce que les marins font avec beaucoup d'enthousiasme. Cette partie-là est juste magnifique, un vrai paradis terrestre, et on comprend après ça pourquoi ces hommes voulaient déserter avec toutes ces femmes à demi dénudées et ces denrées quasi infinies, d'autant plus avec l'attitude tyrannique du Capitaine. Au niveau du montage, j'aime beaucoup les fondus-enchaînés entre la plante et les indigènes, un procédé simple et poétique pour montrer le lien indéfectible entre l'arbre à pain et ses possesseurs, que le Capitaine aura à satisfaire par des moyens qui le dégoûtent (à savoir "ordonner" son second de répondre aux désirs sexuels de la fille du chef, une chose très ironique sachant qu'il mène cette mission comme une guerre).

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La dernière partie, celle de la mutinerie et de la fuite des déserteurs, va plus vite que dans la version de 1935. Le voyage du Capitaine est réduit au plus court, et le jugement final de la Cour Martiale est absent, évoquant seulement l'innocence légale et l'incapacité morale du Capitaine. L'intrigue se concentre avant tout sur les états d'âme du second, qui au lieu d'attendre qu'on le retrouve, veut, pour une question d'honneur, retourner en Angleterre pour confronter son ex-capitaine. Un point de vue très intéressant, qui au lieu d'insister sur la défaite morale et humaine du Capitaine ou sur l'excellence de la marine anglaise, met plutôt l'accent sur le goût amer d'être libre par la fuite, qui n'est rien sans l'honneur pour l'établir en toute conscience. Bref, ça ne se termine pas sur une note morale, mais sur un humanisme non idéaliste et responsable, une conquête articulée entre coeur et raison qui ne tient à presque rien.
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L'équivalent de Lawrence d'Arabie sur mers, ni plus ni moins. Une version qui écrase celle de 1935, tant sur le plan visuel, que sur le modèle psychologique, plus fin et intelligent que celui de son aîné, et proposant des rapports de force plus équilibrés et nuancés.
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