Au nom du père |
Réalisé par Jim Sheridan |
7.5/10 |
Synopsis
Critique
Inspiré de l'histoire vraie de Gerry Conlon victime d'une erreur judiciaire monumentale, ainsi que son père, condamnés pour l'exemple. Intéressant car c'est un savant mélange de styles, film sur l'incarcération, sur la relation père/fils, la culpabilité, la violence et sur les revendications politiques.
Porté par la prestation de Daniel Day Lewis qui incarne ce personnage complexe qui va subir une vraie évolution de caractère au cours du film, passant de petit malfrat maladroit fragile à un fervent défenseur des injustices. Au départ Gerry refuse de se battre contre son destin tragique mais au cours de son emprisonnement il a un déclic qui le force à se battre aux cotés de son père pour leur libération.
Day Lewis toujours aussi charismatique passant de babacool paumé naïf à rebelle respecté, qui sait à la fois montrer fragilité et une force de caractère qui ne peut que provoquer une empathie envers ce personnage. Une spirale judiciaire infernale exemplaire où une partie de sa famille est emportée avec lui.
Pete Postlethwaite incarne la figure paternelle de façon impeccable, un homme droit et fier qui est contre toute forme de violence mais qui garde une part de lâcheté en lui et entretient des relations difficiles avec son fils. Père ultra protecteur qui souhaite le mieux pour son fils qui lui au contraire cherche son envol et le rejette.
Ce sont surtout les scènes de confrontation père fils qu'on retiendra comme les plus touchantes du long métrage.
Heureusement que la partie procès reste limitée à l'essentiel. Et enfin un film où le réalisateur ne se sent pas obligé de teindre les acteurs Irlandais en roux.
On assiste à quelques scènes d'humiliations, de révoltes, d'interrogatoires qui offrent quelques scènes fortes émotionnellement. Forts contrastes d'ambiance entre les séquences décontractées chez les hippies dans le squat londonien et les scènes de détention qui génèrent beaucoup plus de tension dramatique.
La réalisation n'est pas extraordinaire en revanche, on retiendra la scène des papiers enflammés sur les murs de la prison en hommage au père de Gerry, et la libération de Gerry mais sinon rien de très spectaculaire techniquement parlant. Sinon, le travail sur la lumière et l'ambiance carcérale aurait pu être plus sombre.
Long métrage efficace poignant qui souffre de quelques moments moins passionnants mais qui globalement tient la route.