[Dunandan] Mes critiques en 2012

[Dunandan]

Ouais j'ai pas pu faire mieux

Pour le Mankiewicz, je trouve pas ça cul cul

je trouve qu'il trouve une autre manière, limite glauque à la fin, d'être "dur" avec le côté romantique de son histoire. Bon après c'est vrai que l'interprétation de l'acteur n'est pas au top et qu'elle peut faire sortir du film ...

[Moviewar]

Superbe critique d'Into the Wild

Et en bonus :

[Dunandan]

Merci, cette critique s'est écrite toute seule. Et je pense qu'il rentre dans mon TOP 20 voire 10 .

[Criminale]

pour Into the Wild et Incendies que je viens de me refaire hier. Même si l'histoire perd un peu de sa force en connaissant le dénouement, il en reste toujours un film magistral.

[Dunandan]

Polytechnique, Denis Villeneuve (2009)

J'ai un peu souffert avec ce film, ce qui me confirme après Maelstrom que seul Incendies mérite réellement le détour dans la filmo du bonhomme. Je note quand même un gros progrès par rapport au précédent. D'abord la réal' - bien qu'ayant des airs parfois maladroits de film de fin d'études avec des choix visuels pas toujours pertinentes - qui possède un style annonçant Incendies avec une caméra qui colle aux personnages, et un récit qui fait croiser leur route à la manière d'un film-choral. Et on retrouve aussi un jeu avec le montage déjà présent dans le précédent opus, que je trouve mieux utilisé ici, pour montrer un événement central selon différents points de vue, et ainsi découvrir différents destins à partir du même choc traumatique. Ensuite, la ville filmée (Montréal) a enfin une identité visuelle, une froideur et lourdeur hivernale qui se prêtent aux élans mélancoliques ou dépressifs des personnages principaux face à un avenir incertain. Enfin, le film dépasse son statut d'hommage aux victimes (d'ailleurs on n'apprend rien de neuf sur ce qu'il s'est passé, tout comme Elephant) pour interroger l'attitude des protagonistes, par leurs actions dans un premier temps, puis de manière plus verbale, permettant ainsi au réalisateur de préciser ce qui deviendra son thème phare : le cycle infernal de la haine et de la violence (victimes, bourreau, acteurs passifs, culpabilité ...).

Paradoxalement, le maillon faible du film porte sur toute la partie du massacre avec les motivations psychologiques du tueur, et son lien avec les autres personnages, alors que ça représente tout de même l'essentiel de l'histoire. D'abord, en forçant la mélancolie ambiante (par exemple en filmant un type qui reste figé sur place pour montrer son mal-être intérieur), l'ennui guète le spectateur, bien que la forme soit une réussite mais fonctionnant parfois à vide. Enfin, le fil directeur trouvé entre les personnages, basé sur l'obstacle sociologique de choisir sa vocation personnelle, me semble plutôt bancal et artificiel (j'aurais préféré qu'on ne trouve pas de lien du tout, qu'on rationalise moins un événement de cette ampleur), et le passage d'un personnage à l'autre n'est pas toujours bien senti car aucun n'est finalement très développé à part peut-être le tueur. Quant aux acteurs, le casting est très sympa, et on retrouve notamment le frère de Incendies qui joue ici le tueur avec intensité. Bref, Villeneuve devra confirmer dans son prochain film pour me convaincre totalement.

Un film assez moyen sur un fait divers qui a traumatisé Montréal, doté d'une esthétique assez réussie, mais qui n'est encore que le brouillon de Incendies tant leurs thématiques se répondent.

[Dunandan]

Ma vie pour la tienne, Nick Cassavetes (2009)

Lorsqu'on regarde la filmographie de Nick Cassavetes (fils de John C.), on ne peut qu'être étonné par sa cohérence : la vieillesse, la maladie, ou encore les hôpitaux, en occupent la majeure partie. L'intérêt de ce film réside avant tout dans le croisement des points de vue des personnages, venant interagir face à la question éthique soulevée par la cadette : peut-on élever un enfant-médicament uniquement pour en sauver un autre ? Les réactions sont diverses et justes : la mère mène un combat frontal de la vie de sa fille contre la mort en se voilant la face sur les problèmes familiaux occasionnés ; le père essaie d'apprécier le moment présent car il est incertain au sujet du futur ; la malade voit que toute l'attention repose sur elle ; la cadette (qui lance le procès contre ses parents) semble vouloir prendre contrôle de sa vie. Par le biais d'une narration légèrement éclatée, nous baladant entre passé et présent, on retrace les moments-clé de cette épopée familiale avec les calvaires tout comme les moments de joie. Transversalement, il s'agit aussi d'acceptation de la mort dans la vie.

Bref, l'histoire est assez bonne et pertinente dans sa présentation à défaut d'être originale (passer du droit aux motivations individuelles). Et le casting est juste, avec mentions spéciales à Cameron Diaz qui est crédible dans ce rôle de mère dépassée, et à Sofia Vassilieva qui joue la malade tenant ici une belle performance. Par contre, la réalisation, c'est autre chose. Elle n'est pas à la hauteur de son sujet, et par-dessus le marché, trop "smooth" et sirupeuse : elle caresse le spectateur dans le sens du poil avec par exemple une petite musique doucereuse (qui donne parfois envie de flinguer le compositeur) accompagnant les moments d'osmose familiale que l'on soupçonne plus riche dans le roman dont ce film est l'adaptation, lesquels ne parviennent ici qu'à un effet tire-larme épuisant. Puis ça enchaîne avec les différents passés des protagonistes qui viennent s'ajouter à la danse dramatique (le juge, l'avocat, ...), et la goutte en trop arrive avec ce happy-end qui sonne faux, trop américain. Par conséquent, un petit film sympa et mignon dans le fond, mais trop guimauve et pathétique dans le traitement.

Un point de vue juste et divers sur la maladie infantile, assez touchant, mais dont la pertinence et l'émotion s'enfoncent parfois dans le larmoyant.

[francesco34]

Ouais un peu trop en mode tire-larmes celui-là, il aurait mérité un traitement plus sobre et distant dans la réalisation.
Heureusement le cast est bon.

[Dunandan]

Sideways, Alexander Payne (2004)

Un bon film indépendant, qui commence comme un road-trip en Californie (Etat américain du vin, rappelons-le) en guise de dernière virée entre potes avant un mariage, et qui finalement se transforme, à travers dégustations de vin et bons restaurants, en véritable réflexion sur la crise de la quarantaine. Les deux amis, par leur caractère opposé, en sont le parfait exemple. L'un est très courtois et réservé, masquant beaucoup de négativité et frustration particulièrement autour du sexe. Son problème est de se lâcher un peu, de réaliser certaines occasions toutes simples. L'autre est beaucoup plus impulsif, opportuniste, manifestant une difficulté à se caser en multipliant les conquêtes. Le fil conducteur du film (des conversations, de l'action, ...) est le vin, véritable philosophie et religion dans ce film. Derrière des détails parfois assez pointus sur la question, il s'agit d'une mise en abîme sur la façon de percevoir et de vivre.

L'atmosphère du film est douce-amère, rythmée sur une sonorité blues et jazz. On accompagne le désir ou la retenue de ces deux amis-loosers qui expérimentent un "à-côté" - traduction littérale du titre du film, terme assez riche signifiant dérive et réorientation - de manière authentique, sans pathos, avec une certaine pudeur bien qu'on ait droit à quelques dialogues graveleux ou à des scènes assez amusantes (je pense notamment à la scène de la deuxième "conquête", ou encore à la façon très différente d'apprécier un vin, dans les règles de l'art ou pas) qui donnent la mesure du pathétisme de l'acteur-hédoniste ou de l'écrivain-dépressif. Ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est sa justesse de ton : ça ne se veut jamais moraliste, et se base avant tout sur l'utilisation équilibrée de ces deux personnages, qui ont ni tort ni raison, mais essaient juste de s'en sortir de manière différente. Côté casting, Paul Giamatti y trouve l'un de ses meilleurs rôles, et a un physique qui m'a beaucoup fait penser à l'écrivain d'Adaptation avec qui il partage la même difficulté de s'engager, et la coupure art-vie. Le reste des acteurs n'est pas en reste. Bref, un réalisateur à suivre, qui a réalisé notamment About Schmidt, autre lecture désabusée sur une tranche d'âge différente, les personnages âgées.

Belle représentation mélancolique de la crise de la quarantaine, symbolisée en filigrane par la dégustation de vins, contenant en substance une véritable perception de la vie.

[Kakemono]

Je grade un joli souvenir de ce film que je n'ai qu'au ciné lors de sa sortie. Je me le rematerais a l'occasion.

[Mark Chopper]

Même chose, très beau film qui m'avait agréablement surpris.

Je le reverrai sans doute d'ici quelques années.

[Dunandan]

Invictus, Clint Eastwood (2009)

Invictus est la preuve qu'un bon sujet ne suffit pas pour faire un bon film. Malgré toutes les bonnes intentions qui l'animent, et parmi elles, dépeindre le grand désir de réconciliation inter-ethnique de Mandela qui passera par le sport national (et avant ça les gardes du corps, montrant en filigrane que l'unité compte plus aux yeux de Mandela que sa sécurité personnelle), Clint Eastwood rate ici son coup, et amorce apparemment sa lente descente artistique (j'ai pas encore vu ses films d'après). Pour cause, il avait déjà réalisé ce voeu de réconciliation avec son précédent opus, Gran Torino, qui aurait du être en quelque sorte son adieu au cinéma tant il concentrait les démons de ses personnages passés pour enfin les exorciser. Au lieu de cela, il se répète sans transformer son essai. Cela se ressent aussi au niveau de la réalisation, qui est plate, sans envergure, accompagné de son fils pianiste qui signera désormais sa musique qui préfigure le tic-tic de son horloge biologique. Si le choix du piano avait un sens dans d'autres films, ici il ne fait qu'alourdir une mise en scène manquant déjà de rythme. Le pire est atteint avec toutes les séquences de rugby. Sens du rythme, de l'espace, de la stratégie (la clé de réussite pour l'Afrique du Sud, équipe au bas de l'échelle internationale à l'époque, semble être la forme physique, la bonne blague), du "point important", bref de la lisibilité de l'action, tout est éclipsé au nom du sujet. Vaut mieux pour cela se regarder la VHS de la vraie finale entre Afrique du Sud et Nouvelle-Zélande. Concernant la dimension politique qui est finalement première par rapport à celle du sport, elle est franchement mince, réduite au minimum, et ce n'est pas la fin digne de la première trilogie de la Guerre des étoiles qui viendra me le contredire. Enfin, les deux acteurs-star signent une prestation médiocre, ne semblant pas y croire, malgré la présence de Morgan Freeman à la production. Bref, Invictus est l'oeuvre d'un vieil homme, et cela s'en ressent dans la forme et dans le fond (Mandela c'est lui-même, et ses derniers mots le prouvent), malheureusement pour nous. Cela a pour effet de nous mettre à distance du film, digne d'un docu-fiction. RIP Clint ? Bon, je noircie volontairement le tableau d'un film qui se laisse regarder, mais qui n'est absolument pas à la hauteur des films précédents du bonhomme.

Un film octogénaire dans le fond et la forme. Utile pour palper la forme artistique du pauvre vieux Clint. Plus grave lorsque cela porte sur un sujet aussi passionnant que l'Apartheid, et sur un sport aussi dynamique que le rugby.

[Jimmy Two Times]

Sideways, c'est un vrai feel good movie pour ma part. Un film pour épicurien auquel je colle un bon 9. Et puis il me fait trop rire, c'est tellement rare. Meilleur film de son auteur. Red red Wine!

[maltese]

Invictus est assez naze, il faut le dire, mais J.Edgar vaut clairement le détour malgré qu'il ait été très critiqué

Bon, par contre, son projet de remake de A star is born avec Beyoncé, là ça fait peur ouais...

[Heatmann]

Sideways, c'est un vrai feel good movie pour ma part. Un film pour épicurien auquel je colle un bon 9. Et puis il me fait trop rire, c'est tellement rare. Meilleur film de son auteur. Red red Wine!

tout pareil +1 , un pti bijou , autant le coter road trip , film de pote , le sujet en background du vin et sa connaissance , les perso , giamatti ...... putain de merlot de merde ! vive le pinot noir

[Kakemono]

Un film octogénaire dans le fond et la forme. Utile pour palper la forme artistique du pauvre vieux Clint.