[Count Dooku] Mes Critiques en 2012

[Alegas]

Ça donne envie, je dois avouer que je ne sais pas du tout comment continuer ma découverte de la filmo de Carné car autant j'ai adoré Le Jour se lève, autant Quai des Brumes m'a franchement déçu vu sa réputation.
Et d'accord avec toi pour la préférence à Carné vis à vis de Renoir, ce dernier est bien plus "froid" pour ce qui est du traitement des personnages, il cherche beaucoup moins à les humaniser.

[Count Dooku]

Oui, chez Carné on sent une empathie pour les personnages, tandis que chez Renoir le traitement me semble plus distancié, voire même il se moque d'eux dans un film comme La Règle du Jeu.
Pour la filmo de Carné, moi j'ai justement commencé par Le Quai des Brumes que j'ai adoré, mais je pense que tu peux sans trop te risques te pencher sur Les Enfants du Paradis, sans doute le film le plus abouti du duo Carné/Prévert.

[Count Dooku]

Track of the Cat, William A. Wellman, 1954

Un film assez curieux, plus proche du drame familial que du western proprement dit. Lorsqu'il réalise ce Track of the Cat, William Wellman a déjà signé plusieurs perles du genre, parmi lesquelles L'Étrange Incident, La Ville abandonnée et Convoi de femmes, mais avec ce film, il a visiblement voulu réaliser quelque chose de différent, ce qui est évidemment louable même si le résultat à l'écran n'est pas totalement convaincant.

Track of the Cat est un film déséquilibré, qui navigue entre le bon (la traque dans la neige, avec Mitchum) et le moins bon (les scènes au ranch). Le problème, c'est que ces scènes plus faibles constituent la majeure partie du métrage. Elles ne sont toutefois pas inintéressantes : certains thèmes sont abordés de manière pertinentes, tels que la rivalité entre frères (y compris dans les relations amoureuses), le poids de l'autorité parentale incarnée par une mère castratrice (le personnage campé par Tab Hunter luttera tout au long du film pour s'en émanciper) et la question du deuil. La panthère dont il est question dans le titre (et que l'on ne verra jamais) va indirectement faire exploser cette famille gangrenée par l'attitude autoritaire d'un des fils (Robert Mitchum, charismatique comme à l’accoutumée). Malheureusement, toute la partie mélodrame du film est traitée de façon un peu pesante, la faute à une mise en scène assez statique et un travail pas toujours très subtil sur la psychologie des personnages (le père par exemple, est vraiment caricatural et taillé à la serpe). En outre, toutes les scènes au ranch sont tournées en studio, ce qui certes renforce la sensation d'étouffement bienvenue vu qu'il s'agit d'un huis-clos, mais qui crée en décalage avec les scènes d'errance dans la montagne, filmées en décor naturel. Celles-ci sont parmi les plus réussies du film, lorgnant un peu du côté du survival avec un Mitchum obsédé par sa proie et qui dans sa quête se voit obligé de se réfugier dans des grottes, de se faire un feu pour passer la nuit, etc.
Avec ce film, Wellman avait l'ambition de réaliser un film en couleur qui donnerait une impression de noir&blanc, et il faut dire que c'est réussi, qu'il s'agisse des scènes en extérieur (les arbres sombres se découpent sur la neige immaculée) ou en intérieur (les murs et le mobilier sont blancs, les tenues des personnages sont sombres à l'exception du manteau écarlate de Mitchum, une volonté évidente de faire sortir le personnage du lot).

Il se dégage toutefois de ce film une ambiance inédite, marquée par un certain pessimisme et par l'isolement dans lequel se trouve cette famille. Le cadre enneigé participe grandement à cette atmosphère si particulière, et renforce la froideur d'un film déjà particulièrement sombre par son scénario. Une curiosité certes bancale, mais non sans intérêt.

6/10

[Count Dooku]

Bad Boys 2, Michael Bay, 2003

C'est peu dire que je ne porte pas Michael Bay en haute estime, le considérant comme l'un des pires tâcherons du blockbuster hollywoodien d'aujourd'hui (seul The Rock trouve grâce à mes yeux, et encore il y a le facteur nostalgie et la présence de Sean Connery qui jouent beaucoup). Bad Boys premier du nom m'avait déjà bien saoulé, un buddy-movie lourdaud qui ne proposait même pas son quota de bonnes grosses scènes d'action. Cette suite a au moins le mérite d'être plus généreuse en terme de bourrinage, mais c'est toujours aussi con-con et surtout ça se paie le luxe de se vautrer sur plus de 2h20, alors que le script ne propose bien sûr pas de quoi tenir une telle durée. Du coup bah c'est long, y a des moments où on s'emmerde ferme (après la course-poursuite sur l'autoroute), ce qui est inacceptable dans ce genre de divertissement décérébré qui pour moi ne devrait pas dépasser les 1h40.

Alors concernant le film en lui-même bah c'est pas fameux, j'ai vraiment du mal avec la mise en scène clinquante de Bay qui se sent obligé pour dynamiser ses scènes d'action d'opter pour un montage haché, un découpage saccadé qui certes ne nuit pas à la lisibilité (on échappe aux délires shaky-cam de certains films du genre) mais se révèle vraiment pénible à la longue à force de subir 30 plans en 3 secondes. Le mec abuse également de certains effets tape-à-l'oeil genre des ralentis, des mouvements de caméra bien numérique (genre le plan-séquence dans la boite de nuit au début quand on part du tunnel d'aération pour venir se coller sur le postérieur des demoiselles courtement vêtues, ou alors quand la caméra tournoie autour de Will Smith et des rastas en traversant le mur) qui perso m'insupportent, même si heureusement c'est pas aussi infâme et gratuit que chez des gars comme Zack Snyder ou Guy Ritchie. La course-poursuite au milieu du film perso je la trouve vraiment pas terrible en terme de réalisation justement pour toutes ces raisons, par contre je suis plus convaincu par la grosse gunfight finale, bien mieux emballée (même si c'est précédé de scènes bien beauf et ridicule avec toute la troupe de gros durs qui viennent prêter main-forte à nos deux lascars) et puis l'explosion des favelas est bien spectaculaire même si complètement pompée sur Police Story. Au niveau du casting bah Will Smith fait du Will Smith, avec son habituel air poseur de beau gosse, tandis que Martin Lawrence est l'élément comique du duo, le Danny Glover en moins bien quoi (cela dit je trouve quand même qu'il s'en sort bien, il attire la sympathie). Jordi Mollà campe un méchant vraiment très méchant qui sur-couve sa morue de fille et qui coupe des gangsters en morceaux (là par contre c'est un truc sympa du film, la violence est assez crue et y a même des trucs limites gores, genre les cadavres explosés sur la route ou le bad guy tranché en deux à la fin). Pour couronner le tout, l'ensemble baigne dans un humour simplet, que perso je trouve complètement lourdingue excepté deux-trois bons gags.

Bon je ne m'étendrai pas plus sur ce film, j'ai détesté et c'est typiquement le genre de cinéma que je ne supporte pas. Je met 2 points pour le duo Smith/Lawrence qui fonctionne bien, 1 point pour les quelques scènes d'actions pas trop mal torchées et 0.5 point pour la nana qui joue la sœur de Lawrence. Si ça avait duré 40 minutes de moins ça aurait peut-être bien rempli son rôle de pop-corn movie bien con mais là c'est juste pas possible.

3.5/10

[Dunandan]

Perso je ne mettrais pas bien plus (souvenirs cinéma)

[pabelbaba]

Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhh! Bien sûr qu'il est trop long, trop beauf, trop bourrin, trop clinquant...

Mais justement, c'est trop BIEN!

[zack_]

Ahhhhhhhhhh fouettez le sur la place public!
C'est du film bourrin mais parce qu'il se veut être bourrin comme notre bourrin de Michael Bay!

C'est sur que si tu attendais un nouveau couple comme Riggs/Murtaugh c'est loupé Même la couleur est pas la bonne

[Dunandan]

Je l'ai vu à sa sortie, et à part certaines séquences d'action, je me suis fait chiiiier (d'ailleurs Transformers n'était pas très loin derrière chronologiquement, tout aussi chiant ).

[Mark Chopper]

Bourrin, c'est le synonyme de beauf et misogyne et pas foutu de mettre en scène correctement ?

[Scalp]

Oui le film est beauf et misogyne et bien plus encore, mais on s'en fout !!!

[Mark Chopper]

Je réutiliserai le "on s'en fout" dans une critique : ça peut toujours être utile.

En tout cas, j'ai arrêté Bay depuis longtemps. Pas eu besoin d'aller jusqu'à ce stade de sa filmo pour comprendre qu'elle n'était pas faite pour moi.

[Count Dooku]

Ahhhhhhhhhh fouettez le sur la place public!
C'est du film bourrin mais parce qu'il se veut être bourrin comme notre bourrin de Michael Bay!

Ah mais le bourrin c'est pas un défaut pour moi (je suis fan de Commando et Rambo II alors bon), d'ailleurs je dis bien dans mon premier paragraphe que sur ce point la le film est mieux que le premier.
Le truc c'est que justement entre deux scènes bourrines y a beaucoup de remplissage saoulant et que ces scènes sont de toute façon pas super bien mises en scène ('fin c'est du Michael Bay quoi, je sais qu'il faut pas demander du McTiernan mais y a des limites tout de même).

[Scalp]

Non mais là c'est carrément LA qualité du film, tout le monde en prend pour son grade : les grosses, les blacks, les gays, les rats, les triso, les gunfights sont over the top ( la séquence de la crackhouse filmé en 360 reste à ce jour un des meilleurs gunfight ricain de ces dernières années ) pis quand t'arrive à 1h40 de film, boum on part à Cuba pour une mission où on fait tout exploser.
Et pis bonus final y a Henry Rollins et ça tu peux pas test.

[Mark Chopper]

Et pis bonus final y a Henry Rollins et ça tu peux pas test.

Ça veut dire que Johnny Mnemonic est un bon film ?

Je sens l'argument final discutable...

[Scalp]

Un film avec Keanu Reeves faut des tas de bonus pour que ce soit bien, là le pauvre Rollins y suffit pas.