Les Moissons du Ciel de Terrence Malick: 6/10
J’ai commencé le cinéma de Malick avec
Tree of Life, film que j’avais particulièrement détesté mais poursuivi avec
Le Nouveau Monde qui m’avait enchanté. J’ai donc regardé ce
Days of Heaven en espérant retrouver le Malick qui me plait. Finalement je suis sorti de mon visionnage un peu sur ma faim.
Certains points comme la voix off féminine nonchalante (je préfère celle de Tree of Life c’est dire), le rythme particulièrement lent et quelques longueurs ont suffi pour me faire comprendre que je n’y verrai pas le chef d’œuvre que quelques-uns ont pu voir. J’ai trouvé le scénario particulièrement commun, avec cette histoire de triangle amoureux entre Gere (qui interprète le mari prêt à tout pour arriver à ses fins, comme tuer ou laisser sa femme dans les bras d’un autre afin de récupérer son argent une fois décédé), Adams et Shepard (qui interprète parfaitement un fermier atteint d’une maladie et dont le couple profite). Cette histoire finalement banale où l’on sait forcement que cela laissera des traces sur les protagonistes participe à ce manque d’émotion que j’ai pu ressentir.
En revanche, tout le travail sur la photographie est absolument magnifique. Ces grands espaces filmés quasiment tout le temps soit à l’aube soit au crépuscule de la journée participent à cette superbe esthétique. Les Moissons du ciel ressemble finalement plus à un magnifique tableau. Le monde rural est justement magnifié par cette photographie qui dépeint également le travail compliqué des saisonniers. On retrouve certaines références bibliques avec l’invasion de sauterelles détruisant le blé et dont la seule solution pour arrêter ce massacre est d’utiliser le pouvoir destructeur du feu. Ce blé, courbé par le vent que Malick prend tellement de plaisir à filmer se voit donc détruit en une fraction de seconde.