6.5/10
The Assignment de Christopher Duguay - 1997
Don't think of it as cheating on your wife. Think of it as... fuckin' for your flag. Duguay c'est un petit réal sympa qui jouit d'une étonnante notoriété au près des amateurs de série B, pourquoi ça reste quand même un sacré un mystère,
Planète Hurlante étant loin d'être très marquant (et je suis gentil en disant ça) et
l'Art de la Guerre étant tout au plus anecdotique (et là je suis encore gentil) mais quand je vois ce Contrat sur un Terroriste je me dis que son meilleur film est complètement oublié quand on parle du gars, ici c'est de loin son meilleur film et en le voyant on comprend pourquoi son nom avait été envisagé pour Terminator 3 tant il se révèle à l'aise pour mettre l'action en scène ( bien plus que dans Planète Hurlante en tout cas ).
Le film raconte donc l'histoire de la traque du terroriste Carlos, Aidan Quinn officier dans la navy est recruté par D.Sutherland car il ressemble à Carlos, s'en suit une longue partie entrainement pour que cette officier de la Navy devienne le parfait petit terroriste, la phase entrainement qui dure presque 30 minutes est vraiment excellente ( jamais originale clairement mais efficace ) et on comprend vraiment pourquoi le personnage va être amené à s'identifier clairement au bad guy, et le film filtre avec les 2 heures et on ne voit pas trop le temps passer, tant la narration se révèle vraiment carrée, la longue intro de près d'une heure est vraiment utile.
Comme tout bon film d'espionnage qui se respecte on se promène beaucoup ( France, EU, Libye, Allemagne ... ).
Bon après pour un film d'espionnage tout ce qui est faux semblant est pas spécialement bien traité ( l'année d'avant sortait MI de De Palma et pour le coup c'était plus réussit, mais bon les 2 films sont assez éloignés dans ce qu'il propose quand même ), la paranoïa inhérente à cette mission d'infiltration est plutôt pas mal ( on ressort 2 scènes très réussies : le rdv avec la fille en Libye et le passage à Londres ) et puis on a la petite cerise sur le gâteau avec d'excellentes séquence d'action, la scène central en Libye montre tout le talent de Duguay qui avec son petit budget emballe une séquence ample, énergique et marquante ( et hop le flic français qui se prend un headshot à bout portant ), on dirait presque du Bourne avant l'heure cette séquence.
Duguay est un formaliste et comme tout bon formaliste il a donc un plan signature, lui c'est à la De Palma stylz avec un plan séquence pour ouvrir le film, ici on a donc une caméra près du sol entrain de filmer des gamins pissant dans la rue ( why not ) puis la caméra s'élève doucement pour monter tout en haut d'un vieil immeuble, passé à travers une toile d'araignée et nous découvrir Carlos entrain de baiser, la suite du film est d'un excellent niveau technique, les scènes d'action sont véritablement efficaces avec une caméra toujours bien placée, et Duguay se révèle vraiment bon pour filmer tout ce qui explose et y a pas mal de chose qui explose dans le film.
Duguay se permet même quelque jolis plans ( et bizarrement ce sont à chaque fois ceux avec une meuf à poil ) par contre toute la mise en scène autour de la psychologie changeante de Quinn est pas spécialement génial, c'est un peu trop voyant.
Aidan Quinn en lead c'était pas gagné et il s'en sort pas trop mal mais le film aurait été meilleur avec un acteur plus solide, mais la transformation de son personnage est réussie et plus le film avance plus il gagne des points de charisme et plus on croit à son personnage, Donald Sutherland et Ben Kingsley font le boulot avec tout le talent qu'on leur connait, sans cabotinage excessif et il donne une certaine épaisseur à leur personnage au détour de quelques scènes sympathiques mais un perso comme Kingsley a pas vraiment l'occasion d'exister et Sutherland ne dépasse pas le stade du mentor/supérieur basique.
Un bon petit film d'espionnage avec ce qu'il faut d'action et de suspens pour qu'on ne s'ennuie pas.