
Modérateur: Alegas
Indy 4 lève un grand coin du chapeau !
C'est dans le prochain « Vanity Fair », alors pas besoin de pincettes pour tourner les dix pages du dossier maousse costaud que le grand reporter Jim Windolf a amoureusement concocté, sur le plateau, puis en direct live des bureaux de Steven Spielberg et de George Lucas, qui lu ont livré (surtout le vieux George) de bien précieux indices sur Indiana Jones et le Royaume du Crâne de cristal.
D'abord il y a le soleil de Deming, Nouveau-Mexique, qui asperge de sa ferveur le plateau d'Indy IV. Avec au milieu Harrison Ford, tout fouet dehors, qui contemple, presque avec étonnement, son célèbre costume. « C'est un costume étrange, quand on y réfléchit. Indy se trimballe toujours avec sa veste en cuir alors qu'il fréquente majoritairement des endroits où on crève de chaud ! » Pourtant, la magie opère... Oh il a bien fallu deux jours pour se remettre dedans, mais une fois enfilé, « je retrouve immédiatement le ton du personnage, je suis en pleine confiance. » D'autant que cette fois, pas le moindre bobo alors que l'acteur a effectué la majorité de ses cascades. Il est loin le tendon déchiré des Aventuriers de l'Arche perdue et le dos brisé (avec intervention chirurgicale en plein milieu du tournage) du Temple maudit.
Pour Spielberg, la préparation du film, une fois le scénario inviolable en main et avant la construction des décors, a consisté en un revisionnage complet (et à la suite) des trois premiers épisodes, seul avec son nouveau chef op', Janusz Kaminski, dans une salle de projection de ses bureaux d'Amblin Entertainment. « Je ne voulais pas de modernisation abusive, il fallait que les éclairages et les couleurs soient dans le ton des trois premiers films. » Le grand Steven ne révélera pas grand-chose d'autre, sauf qu'il a retrouvé le « ton Indy », après 18 ans d'abstinence, comme par enchantement, alors qu'il vient de passer les quinze dernières années de sa vie à tourner film après film « comme si chacun l'avait été par un réalisateur différent ».
Il ne dira pas si le personnage joué par Shia LaBeouf est le produit des amours entre Indy et Marion (les spéculations vont bon train sur le net), juste qu'il a fait en sorte que le public reconnaisse immédiatement les bons et les méchants. Facile : le film se situant dans les années 50, c'est la guerre froide qui sert de fond historique à l'affaire, avec, dans le rôle de la prêtresse du Mal russe, une Cate Blanchett digne de Cruella.
Autre petite info technique : halte au montage « cut ». « Le montage rapide et haché colle peut-être à certains films, mais pas à un film comme Indy. C'est l'histoire qui donne son rythme au film, pas les coups de ciseaux des monteurs. »
Paradoxalement, c'est George Lucas, isolé dans son petit paradis de Skywalker Ranch, à 700 km de Hollywood, qui en dira le plus à « Vanity Fair ». Peut-être parce que c'est lui, le maître à penser du personnage. Et parce que c'est lui qui, douze ans plus tôt, en plein tournage des « Aventures du jeune Indiana Jones » dans le Wyoming, trouva le « McGuffin » d'un éventuel quatrième film. Le « McGuffin », c'est quoi ça ? Tout simplement l'objet après lequel les personnages courent pendant tout un film. L'Arche d'Alliance contenant les Dix Commandements dans le premier film (« ah, voilà un excellent McGuffin ! », dixit George), puis les Pierres de Shankara dans le second (« pas sûr que le public ait vraiment compris à quoi elles servaient vraiment ! ») et le classique Saint Graal dans le troisième opus.
C'est là que les yeux de Jim Windolf s'écarquillent et que sa langue se met à pendre... « Alors... ce crâne de cristal, c'est quoiiiiiiiiii ? », l'imagine-t-on être en train de crever d'envie de demander au petit Bouddha barbu. Lequel, évasif, raconte qu'il a donc découvert l'idée de ce McGuffin dans le Wyoming : «J 'étais là, assis, et puis je l'ai vu devant moi. Je me suis aussitôt demandé : 'Mais pourquoi je ne l'avais pas vu avant ?' » Frappé par la foudre de l'inspiration, Lucas fourgue l'idée dans les mains des scénaristes David Koepp, puis de Frank Darabont, sachant que ni Spielberg ni Harrison Ford ne sont très chauds ou très convaincus...
Pourtant, le scénario de Koepp ravit Spielberg. Mais pas Lucas. Qui reprend l'affaire en main quand il réalise que son McGuffin coïncide parfaitement avec les années 50, où l'histoire est forcément obligée de se situer vu le vieillissement des personnages. « Parfaitement ? » mais pourquoi donc, demande benoîtement le journaliste ? « Parce qu'avec ça, on sortait du serial des années 30, qui avaient inspiré la saga, pour entrer dans le film de SF des années 50, type Le Blob ou L'Etrange créature du lac noir. »
Le spoiler est lâché. Dans la tête de Jim Windolf, la vitesse du déplacement des neurones atteint immédiatement celle de la lumière. ***** ATTENTION, ALERTE SPOILERS EVENTUELS ! ***** Et si ce crâne de cristal était un objet qui arrivait d'un... autre monde ? Les accros au New Age savent que des crânes fossilisés faits de cristal de quartz ont été trouvés, mais sont-ils, comme certains le prétendent, des objets pré-colombiens d'origine maya ou aztèque ? Et possèdent-ils des propriétés surnaturelles ? Et le yéti, il est en poil de teckel ?
Pourtant, le journaliste tient une piste. Il constate que des crânes de cristal sont déjà apparus dans quatre novélisations pour ados des aventures d'Indiana Jones, et même que dans un épisode de « Stargate SG-1 », un de ces crânes de cristal avait des origines... extraterrestres. Comme par hasard, une grande partie d'Indiana Jones 4 a été tournée au Nouveau-Mexique, le pays de Roswell et de la célèbre Area 51.
Et le reporter de conclure, frétillant d'excitation : « Et si c'était l'Empereur Palpatine qui avait envoyé ce crâne de cristal sur Terre ? Ou bien un des petits bonshommes de la fin de Rencontres du troisième type ? Ou s'agit-il peut-être tout simplement du portable d'E.T. ? »
George Lucas, heureusement (?), n'entend pas les hypothèses qui rebondissent sous le crâne (pas du tout en cristal) de Jim Windolf. Le manitou conclura juste, un peu amer, mais pas trop : « Je sais que les critiques vont détester le film. De toute façon, ils le détestent déjà. Et les geeks vont comme d'habitude faire la tronche sur les forums. 'Mais pourquoi ils ont fait comme ça, et pas comme ça ?' Ils écrivent leur propre film dans leur tête et après ils sont toujours déçus. Mais ce n'est pas grave, je ferai juste bien attention à éviter les briques et les tartes à la crème qui vont voler autour de moi ! »
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