Le pic de Dante
5/10Le Pic de Dante est avant tout un spectacle calibré respectant à la lettre la charte artistique imposée par le revival du genre catastrophe des années 90. Le spectaculaire mêlé à des romances écrites au marteau piqueur suffisent à monter un projet ou se succèderont, les volcans, les tornades, les volcans qui sortent de terre, les pluies diluviennes, les tempêtes, les tunnels qui s’effondrent et j’en passe.
Ces films nous auront été martelés par de multiples rediffusions télévisuelles créant une sorte de sympathie pour des produits montés à la chaine et vendu au moins regardant. Pourtant qui n’a jamais mis le Pic de Dante en fond un lundi soir sur M6 en faisant tout autre chose ? Qui n’a jamais bossé ses exams avec ce film derrière relevant la tête, avec un petit rictus moqueur, à chaque secousse ou explosions ? Malgré tout le mal que l’on peut penser du genre et de cette période, force est de constater un attrait presque incontrôlable pour ces productions « concons » alternant spectaculaire décérébré et naïveté déconcertante. Souvent écrit sur le coin d’une table et servis par des acteurs venus financer leur baraque, ce genre de film est généralement vendu comme un étalage et un terrain d’expérimentation pour les boites d’effets spéciaux. Respectant donc une structure cousue de fil blanc, Dante’s peak fait monter la pression dans la petite ville et dans le slip de Brosnan à l’aube d’un cataclysme inévitable. Fatalement, notre attention sera captée par les moindres toussotements du volcan plutôt que l’amourette poussive de nos deux héros. Et 45 minutes plus tard, le réalisateur lâche les chevaux proposant une grosse demi heure de destructions avec des SFX encore défendables et un mix nostalgique de CGI (la lame tout à fait honnête) et de jolies maquettes de majorette enfouies sous les décombres.
Beaucoup moins con qu’un Volcano de triste mémoire (quoique le coup du chien, la caisse qui roule sur la lave, la vieille qui se sacrifie
), le Pic de Dante démontre encore un gentil savoir faire technique visible seulement après trois bons quarts d’heures de roucoulades insipides et reste un divertissement tout à fait acceptable. Toutefois dans le même genre, il vaudra mieux se fader un bon Daylight efficace de la première à la dernière minute.