Alors. Compte tenu que Rises va bientôt arriver, je me suis fait un petite soirée Batman pour me remettre dans le bain. Avant avant-hier soir, j’avais vu les deux premiers épisodes une seule fois chacun et il y assez longtemps (Begins à sa sortie DVD, The Dark Knight au cinoch). Et sachant que je suis en période de grande évolution cinéphilique, j’ai vraiment eu un regard neuf sur ses deux films, qui, regardés à la suite, sont vraiment intéressants (Nolan semble avoir vraiment soigné sa trilogie).
Bon. Begins donc. Ben c’est bon tout ça. Il n’y avait pas besoin de beaucoup se fouler pour faire mieux que les deux blagues qui avaient précédés en matière de Batman, mais Nolan fait carrément du bon travail. Le scénario est écrit bien comme il faut, ça revient aux origines, au traumatisme originel, ça réfléchit sur la justice et sur la légitimité d’être le Batman. Ca décide d’être noir et de faire de Wayne un milliardaire à la personnalité aussi complexe que le personnage dans son ensemble : ce n’est pas seulement Bruce Wayne/Batman ; dans chacune des deux facettes du personnage on sent la sous-dualité excentrique/responsable. D’un côté le Wayne qui se baigne dans un hôtel qu’il vient d’acheter, de l’autre le Wayne amoureux et sérieux. D’un côté le Batman qui prend plaisir à se mettre en scène et à balancer ses répliques avec sa voix couillue, de l’autre le pur héros. Un adulte aux élans de gamin, conséquence des figures paternelles et maternelles trop vite parties. Assez jeune dans sa tête pour devenir un super-héros, assez grand pour le faire bien.
Derrière tout ça le film concret suit comme il faut. Comme toujours chez Nolan il y a une vraie science du montage et du rythme ainsi qu’un aspect pictural chiadé qui donnent un souffle épique au film dans son ensemble.
Néanmoins, et même si on ne s’ennuie jamais, à la revoyure il apparaît assez clairement que Nolan avait prévu toute sa trilogie, et que Begins n’aurait pas de sens sans sa suite (ses suites). Je veux dire, le film ne va pas assez loin pour s’assurer une solide existence indépendante. On dirait une grosse ouverture, un avant-goût d’un nouvel univers, on est précisément dans le « begins ». Et j’aurais plutôt aimé que le film soit en lui-même une œuvre à part entière, ce que j’ai beaucoup de mal à considérer. Bref, j’aurais aimé quelque chose d’encore plus riche, avec une vraie fin, pas seulement sur la dimension des péripéties, mais des thématiques.
Toujours dans les réserves, c’est l’action qui pose problème. Nolan avait vraiment du mal. Ça envoie des voitures en l’air, ça fait sauter la Batmobile de toit en toit, ça fait même des grosses explosions, mais c’est pas foutu de nous donner un plan de plus de 2 secondes, ni un mouvement de caméra qui clashe. Pas grand-chose en fait. Sinon dans le détail il y a Katie Holmes qui ne joue pas toujours super bien et l’autre mec qu’arrête pas de nous répéter qu’il faut surtout pas que le métro arrive dans la tour Wayne sinon c’est le bordel pour tout Gotham. Eh c’est bon on a compris.
Et je kiffe (ouais kiffer c’est dans le dictionnaire,
) LA catchline du film, « It's not who I am underneath, but what I do that defines me. »