[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

X-Men Le Commencement - 7,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 08 Juil 2012, 11:46



Clairement le meilleur film de super-héros depuis The Dark Knight (et si on met de côté le jubilatoire Kick Ass, du même réalisateur), bien supérieur au récent Avengers et à tous ses stand alone. Ce préquel aux films de Bryan Synger (sympathiques mais loin d'être exceptionnels) nous conte donc l'origine de la clique de mutants à travers l'amitié naissante entre Charles Xavier et Erik Lehnsherr. Pas de mystère, les rôles de bad guy étant souvent les meilleurs, Michael Fassbender bouffe littéralement l'écran en Magneto et nous fait profiter d'une performance incandescente et peu commune dans un blockbuster de ce type. Il est clairement le maillon fort de l'entreprise et tire indéniablement l'ensemble vers le haut.

James McAvoy est naturellement un peu plus en retrait (l'utilisation fantaisiste de ses capacités en début de métrage sonnent un peu creux) mais c'est le personnage qui veut ça. Il profite tout de même de l'état de grâce de son partenaire de jeu et de leurs scènes communes pour se mettre en valeur et ainsi dépasser les contraintes inhérentes à ce type de personnage dont les décisions ne sont prises que dans un seul objectif: faire le bien.

La richesse narrative du film est surprenante, le discours de tolérance mais aussi d'indépendance toujours d'actualité et la petite histoire des X-Men s'incorpore brillamment dans la grande histoire du monde (WWII, guerre froide, crise de Cuba). Ah oui, et le bad guy officiel du film est plutôt réussi et bien interprété par un Kevin Bacon qui continue de relever un peu la tête depuis quelques années (on est bien loin des tâcherons style Loki, par exemple). La troupe de jeunes mutants envoyée au casse pipe est relativement supportable même si on peut regretter quelques erreurs de casting (Jennifer Lawrence un peu trop bouboule en Mystique ou Angel, personnage insipide et qui participe à une scène d'action particulièrement laide dans le climax final).

Enthousiasmant sur le fond, ce X-Men : First Class l'est malheureusement nettement moins sur la forme. Pourtant, Matthew Vaughn n'est pas le moins doué des réalisateurs (son jouissif Kick Ass en atteste) mais la faute incombe clairement à une production sûrement bâclée pour des raisons de délais. On le ressent surtout au niveau des CGI, loin des standards actuels et parfois franchement laids. On a tout de même le droit à une chouette séquence d'entraînement en split screen. La photo grisâtre et un peu tristounette se justifie par l'ambiance de guerre froide qui règne dans le background.

Dernier petit bémol concernant l'épilogue qui accélère un peu trop l'histoire et grille quelques cartouches qu'il aurait été intéressant de développer dans l'inévitable suite qui risque du coup d'en pâtir. Ce premier volet aurait dû se conclure 15 minutes plus tôt et la suite aurait eu tout le loisir de se recentrer encore plus sur le personnage de Magneto (une espèce d'Empire Strikes Back à la sauce X-Men, ça l'aurait fait). Mais pour une fois qu'un blockbuster Marvel se démarque nettement pour son fond plutôt que de sauver les meubles par sa seule forme, on ne va pa faire la fine bouche.

7.5/10
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Aigle de la Neuvième Légion (L') - 5,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 09 Juil 2012, 07:59



Le péplum se fait tellement rare au cinéma qu'il est difficile de cracher dans la soupe lorsqu'un essai potable pointe le bout de son nez. Pourtant, le film collectionne les tares mais la beauté des paysages, la photo, quelques scènes réussies font passer un agréable moment. Le scénario, qui opte pour une randonnée en territoire hostile et met de côté le potentiel épique du genre est sa principale qualité mais également son plus gros défaut.

L'aigle de la neuvième légion nous conte le périple d'un centurion et de son esclave (dont la tribu a été décimée par l'armée romaine) dans le Mordor, euh dans le Nord de l'Ecosse peuplé de barbares, en vue de récupérer une breloque qui fit la fierté de la famille du premier. Déjà, on comprend difficilement les motivations de l'esclave (Jamie Bell, convenable) vu le passé des siens. Quant au centurion incarné par Chaning Tatum (qui peine à convaincre, quelqu'un a oublié de lui expliquer que les piqûres d'anabolisants ne devaient pas se faire dans les pommettes car ça fige les expressions...), sa quête n'est régie que dans le seul but de redorer le blason de son illustre pater.

Passée une introduction conforme au genre, le film devient un trek doublé d'un jeu de pistes afin d'éviter les pièges innombrables tendus par les locaux. Maîtrisant la langue des barbares, l'esclave et le maître inversent leurs rôles, seul moyen de survivre. Le point de chute de leur voyage et la rencontre avec le Prince incarné par le frenchy Tahar Rihim (qui s'en sort bien) donnera lieu aux meilleures scènes du film. La suite (et fin) se résume à un jeu du chat et de la souris.

Au détour d'une veillée au coin du feu, la toute puissante Rome en prend pour son grade et s'apparente à une attaque dans les règles de la politique extérieure américaine. Kevin McDonald, réalisateur du Dernier Roi d'Ecosse met en parallèle le danger représenté par les dictatures mais aussi celui représenté par ceux qui les bannissent. A défaut de proposer un film complètement convainquant, il soigne la cohérence de sa filmographie. Malgré le peu d'empathie que le spectateur éprouve pour les deux voyageurs, le voyage du retour (dont l'issue est connue d'avance) se suit avec intérêt, bien aidé par la sublime photo du film. Pas mémorable et non dénué de défauts (c'est un euphémisme), l'Aigle de la Neuvième Légion intrigue cependant par son refus de la surenchère et par sa thématique sous-jacente.

5.5/10
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Lun 09 Juil 2012, 08:02

Alegas te remercie de mettre la moyenne.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 09 Juil 2012, 08:05

Malgré les défauts collector, je ne me suis pas fait chier, ça joue donc dans la note.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Lun 09 Juil 2012, 08:28

suffit pas d'avoir une arene avec 2 estrade et 4 legionaire pour en faire un peplum :nono: la on s'approche plus du brokeback promenade avec encore l'histoire de la 9em legion , je parlerai pas du marshall mais sinon last legion c'est deja plus dans l 'esprit peplum old school et se regarde bien :wink:
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Tomboy - 6,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Mar 10 Juil 2012, 06:15



Un petit film indé français comme il en sort des dizaines tous les ans sauf que là c'est toujours juste, bien interprété et qu'il parle de manière subtile et jamais pompeuse des troubles de l'identité sexuelle au cours de l'enfance. On suit la jeune Laure, 10 ans, qui vient d'emménager avec ses parents et sa petite soeur dans un nouveau quartier. Elle décide de se faire passer pour un garçon auprès des autres enfants du voisinage...

On ne connaîtra jamais les motivations exactes de son choix (l'enfance se caractérise principalement par une spontanéité de tous les instants dans les choix de vie) et la réalisatrice ne cherche jamais à moraliser son propos. La seule contrainte majeure liée à l'obligation de révéler la supercherie est purement administrative en raison de l'approche de la rentrée scolaire.

Le film est très pudique et évoque avec tendresse les rapports sincères qui peuvent s'établir entre des enfants au détour de l'activité principale des vacances de l'été, le jeu. Les jeunes acteurs sont désarmants de naturel et jamais agaçants, ce qui s'avère être un exploit. La jolie photo ensoleillée du film irradie leurs sourires et atténue les quelques scènes plus graves au cours desquelles les questionnements s'intensifient.

Dommage que le film s'achève un peu trop vite et ne nous dévoile pas quelques instants de vie supplémentaires après le rétablissement de la vérité. Tomboy est donc un film touchant et dénué de toute niaiserie, chose suffisamment rare quand le sujet de l'enfance est abordé pour y jeter un oeil.

6.5/10
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Safe - 7,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 11 Juil 2012, 13:24



C'est clairement un excellent film d'action, bourrin à souhait, et qui fait grimper le bodycount de manière hallucinante. Sans l'esthétique forcément ancrée dans son époque, on se croirait parachuté tant dans les 70's, à une époque où un certain Clint Eastwood défouraillait à tout va avec son Magnum 357 sans se soucier des dommages collatéraux ou du degré de culpabilité de ses victimes que dans les 90's pour le caractère fun et décomplexé de l'entreprise. Les pains et les balles (perdues ou non) pleuvent comme à la Saint Glinglin. Ça donne une idée de l'empilement de cadavres qui attend les spectateurs.

Le scénario fait dans l'épure et se présente comme un joyeux bordel entre mafia russe, chinoise, flics corrompus et donc notre ami Jason (dépressif suite à la mort de sa femme) qui décident de tous se tirer la bourre pour s'accaparer une gamine (chinoise), véritable disque dur sur pattes qui enregistre les combinaisons de coffre fort mais sert aussi d'expert comptable pour ses congénères venus d'Orient. On vous laisse deviner comment tout ça va finir...à coups de trahisons, meurtres, petits arrangements et grosses bastons.On pourrait avoir tendance à dire qu'on se fout des tenants et des aboutissants de cette histoire (ce qui n'est pas faux) mais heureusement, le bon Jason va simplifier à sa manière cet imbroglio en dessoudant tout ce qui ressemble de près ou de loin à une menace et c'est peu dire qu'il s'en donne ici à coeur joie.


Ravalement de façade dans...3...2...1...Impact!


Bien aidé par un parti pris punchy, nerveux et sans esbroufe (une droite, une balle, un mort), il distribue les pains et les headshots à un rythme infernal et bénéficie pour une des premières fois d'un réalisateur un peu plus doué que la moyenne. Il y a de la bonne shaky cam dans ce Safe (chez la concurrence, c'est souvent de la mauvaise, finalement c'est comme avec les chasseurs il y a les bons et les mauvais :mrgreen: ), l'action est toujours lisible et certaines scènes qui mettent parfaitement son action hero en valeur (quand il débarque dans le resto et défonce tout le monde comme un sauvage, c'est priceless) . Entre la scène du métro, l'excellente fuite en bagnole vue du rétroviseur et les deux gros morceaux de bravoure dans l'hôtel et dans le casino, l'amateur de testostérones en a pour son argent. Sans compter quelques punchlines que n'auraient pas renié Sly ou Schwarzy en leur temps.

Dans les seconds rôles, pas de grands noms mais des bonnes trognes idéalement castés (surtout du côté des ripoux). La gamine est tout à fait supportable, par contre la pauvre n'est pas gâtée par la maquilleuse qui n'y est pas aller de main morte sur le fond de teint. Sa relation avec Statham fonctionne bien même si elle s'interrompt brutalement à mi parcours le temps que Jason fasse le ménage parmi les figurants :mrgreen: . On a donc au final un gros morceau de bravoure bien jouissif, qui emporte l'adhésion malgré une histoire purement fonctionnelle. Qu'est ce qui cloche? Certaines scènes sont tellement jouissives qu'on en redemande et mettent sous l'éteignoir d'autres séquences un peu plus convenues, sasn être désagréables pour autant. C'est clairement dans cette direction que Jason doit s'orienter pendant les quelques années qu'il lui reste avant de commencer à rouiller. Je ne cracherai pas sur une petite suite avec la même équipe qui enfoncerait le clou. Best Tatane movie ever!


7.5/10
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Mer 11 Juil 2012, 13:26

Non mais c'est simple l'histoire, je sais pas pourquoi tu trouves ça compliquer.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 11 Juil 2012, 13:32

Comme je te l'ai dit, le mal de crâne ne m'a pas aidé mais j'ai trouvé ça un peu bordélique l'axe autour du maire et des pots de vins négociés par les ripoux. Y avait moyen de passer outre ces éléments qui alourdissent un peu le récit. Vu que je ne suis pas piquousé aux films de ce genre comme toi ou d'autres peuvent l'être sur le forum, y a pas de point de bonus chez moi. :mrgreen: Mais ça pourrait grimper un chouille tout de même quand je le reverrai trankilou à la maison. :wink:
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Killbush » Mer 11 Juil 2012, 18:26

Bah en fait le souci c'est qu'il y énormément de persos et qu'on te les présente vraiment vite fait, donc c'est vrai que ça aide pas. Mais niveau scénar, on peut guère faire plus simple à mon goût :wink:
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No Country for Old Men - 10/10

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 15 Juil 2012, 11:03



No Country for Old Men est sûrement le dernier film à mériter haut la main ses oscars. Après nous avoir fait craindre le pire avec deux comédies médiocres (Intolérable Cruauté et Ladykillers), les frères Coen reviennent avec panache par la grande porte en adaptant le formidable roman de Cormac McCarthy. Pourtant habitués jusque là à être les seuls à bord du bateau de l'écriture (à deux ou trois exceptions près et comme par hasard, on y retrouve les deux ratages cités plus haut), ils bénéficient ici d'une exceptionnelle matière première apte à recycler leurs thémes et obsessions et même à nous offrir la quintessence de leur art.

Texas, 1980. Alors qu'il chasse près de la frontière du Mexique, Llewelyn Moss (Josh Brolin) découvre par hasard les cadavres d'une bande de trafiquants de drogue et une mallette contenant deux millions de dollars dont il s'empare. Il se retrouve poursuivi par Anton Chigurh (Javier Bardem), un tueur psychopathe engagé initialement pour récupérer l'argent, et le shérif Bell (Tommy Lee Jones), un homme vieillissant et désemparé...



Porté par son trio d'acteurs en état de grâce et par la photo à couper le souffle du fidèle compagnon de route Roger Deakins (lui aussi au diapason des forces en présence, rarement le Texas n'aura été si brillamment shooté dans le cinéma contemporain), on pense inévitablement au Bon, la Brute et le Truand du grand Sergio. No Country for Old Men vous happe dès les premières images et ne vous relâche que deux heures plus tard, à l'issue d'une chasse à l'homme haletante, désabusée et qui cristallise tous les maux de l'Amérique d'hier et d'aujourd'hui et notamment son rapport avec la violence. Cette thématique, véritable fil rouge de l'intrigue, se traduit à l'écran par des scènes tendues, littéralement asphyxiantes, comme en atteste le puissant morceau de bravoure de plus de trente minutes que le spectateur se prend en pleine face à mi parcours (la scène qui débute dans le premier motel où Josh Brolin se planque, suivie de la course poursuite en pleine rue et qui nous abandonne avec les deux ennemis renvoyés dos à dos, balle au centre ou plutôt balle dans la chair, personne ne sortant indemne de ce duel épique). Les Coen Bros sont ici au sommet de leur art et livrent les meilleures séquences d'action de leur riche filmographie

Mais la puissance des scènes proposées ne seraient rien sans la qualité d'écriture dont ont fait l'objet les trois acteurs principaux (qui ne se parlent jamais), Josh Brolin (impeccable et dont le look texan lui sied à merveille, indéniablement son plus grand rôle) et le terrifiant Javier Bardem, tueur à gages d'une froideur implacable dont on pourrait penser que de l'azote liquide coule dans ses veines. Déterminé et increvable, il poursuit sa proie tel un Terminator de l'Ouest. Un des plus grand bad guy de tous les temps, tout simplement.



Entre ses deux coqs de combat, le shérif Tommy Lee Jones erre comme une âme en peine, à la fois fasciné et désemparé par les cadavres qui jonchent la piste de son enquête. Ayant toujours un métro de retard, il ne peut que constater l'ampleur des dégâts et se prend un méchant uppercut quand il comprend que plus rien ne sera comme avant. Son regard triste est le symbole d'une profonde incompréhension. Il se rend tout simplement compte qu'il est définitivement trop vieux pour ces conneries. Un désaveu doublé d'une impuissance de tout les instants qui apporte au récit une touche mélancolique mais aussi des pistes de réflexion passionnantes, à la fois simples et inépuisables sur l'état de notre civilisation (si on peut l’appeler ainsi).



L'absence quasi totale de partition musicale n'affecte en rien le rythme parfaitement maîtrisé du film et apporte même un surplus de tension (comme s'il n'y en avait pas déjà assez) achevant d'enfoncer le récit dans une noirceur moribonde et véritable ode aux westerns crépusculaires d'antan. Les frangins ne se déparent pas de leur traditionnel humour, il est certes moins présent qu'à l'accoutumée, et forcément emprunt d'une noirceur qui atteint ici des sommets. Enfin l'épilogue, qui a laissé plus d'un spectateur lambda sur le carreau, est pourtant une brillante idée, courte respiration entre cette histoire macabre et d'autres faits divers en devenir, qui enfonceront peut être le clou des horreurs commises par l'homme, sous couvert d'un objectif cupide, idéologique, religieux...Il y a tant de maux à soigner... Chef d'oeuvre absolu.

10/10
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Dim 15 Juil 2012, 15:35

:super:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 15 Juil 2012, 16:09

En faisant abstraction des autres perles de la filmo des frangins, c'était déjà un énorme coup de coeur mais le revoir avec tous leurs précédents films bien en tête, une évidence s'impose. C'est tout simplement leur meilleur film. La maîtrise narrative et formelle est sidérante. J'aime tellement le style Coen que je ne pouvais achever ce cycle en continuant à empiler quelques 8.5/9/9.5. Il fallait un 10. Il est tombé.
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Hell Driver - 5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 15 Juil 2012, 21:26



Dans un esprit série B qui tâche tendance Z, Hell Driver nous conte l’échappée d’un Nicolas Cage (paré d’une nouvelle coupe de cheveux improbable et pour une fois monoexpressif, lui l’adepte du cabotinage outrancier),fuyant le purgatoire pour aller venger sa fille assassinée par une secte et qui a également kidnappée sa petite fille. Il est également poursuivi par un personnage mystérieux, le comptable (William Fichtner dont le personnage est particulièrement fendart et qui s’octroie toutes les meilleures scènes du film), maton de l’enfer qui veut le ramener dans sa prison surchauffée.

Véritable nanar 3 étoiles, le film débute plutôt bien avec une première demie-heure plutôt jouissive pour les amateurs de trip déviant et de scènes d’action qui déboîtent. Entre deux exécutions punitives gores à souhait au cours desquelles les pieds, jambes et têtes des bad guys volent en éclat et de sympathiques poursuites survitaminées à bord de gros muscle cars, on rit grassement. Ce prélude correct prend malheureusement une tournure plus balourde passée la tordante et nanaresque scène de gunfight fucking.

La trame, forcément convenue, fait son office mais l’interprétation boursoufflée complètement à côté de la plaque de Billy Burke (en gourou pathétique) pourrit l’ambiance et du coup le caractère fun de l’entreprise. Heureusement, quelques saillies sanguinolentes (mais souvent en CGI dégueu, le réalisateur Patrick Lussier étant surtout réputé pour pondre des bouses) et de nouvelles "diatribes"  du comptable assurent encore quelques bons moments dans la seconde partie qui fricote dangereusement avec le navet. Just for fun.

5/10
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Arrivederci amore, ciao - 9/10

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 18 Juil 2012, 13:24



C'est clairement un des tout meilleurs polars made in Europe sortis dans les années 2000. De retour derrière la caméra après une longue période d'abstinence, le réalisateur italien Michele Soavi marque le coup avec un film sans concessions qui nous conte l'itinéraire d'une belle ordure. Ancien terroriste d'extrême gauche, Giorgio revient en Italie suite à un long exil en Amérique Centrale. Immédiatement embarqué dans un procès pour ses actes du passé, il obtient cependant sa liberté en balançant tous ses anciens camarades. Conscient d'avoir raté son existence, il cherche à être réhabilité aux yeux de tous. By any means necessary...

Le film se divise clairement en trois parties. Passé un court épilogue en Amérique, le premier acte nous conte le retour aux affaires de Giorgio en tant qu'homme de main du Vésuvien, patron d'un bordel de luxe, le Blue Sky, et ses petites arnaques (prendre une comm' sur les passes des dames de joie dans le dos de son patron). Il en profite au passage pour faire chanter la femme d'un client qui a laissé une grosse ardoise dans l'établissement. Passionné par cette femme envoûtante et prenant goût au pouvoir qu'il exerce sur elle, il n'entend pas en rester là avec son nouveau boss et compte bien évidemment le trahir. On nage ici dans un univers baroque et malsain digne des thématiques d'un Dario Argento. Ces 30/40 premières minutes ne sont pas les plus inspirées mais le film réussit le tour de force de fonctionner sur un rythme crescendo jusqu'à son générique de fin, sans jamais faiblir.

Le meilleur est donc à venir et la seconde partie, brillante, qui voit le personnage du gros flic ripoux (Michele Placido, excellent) prendre une importance grandissante dans le scénario, vire au pur polar tendance film de casse et propose deux scènes de gunfight parfaitement maîtrisées, intenses et parées d'un superbe écrin visuel. La photo flatte régulièrement la rétine et ça charcle comme il faut (on est ici à mille lieux de l'aspect aseptisé de 90% des films de genre US).



Enfin, le dernier acte nous fait croire un temps à un début de rédemption (la réhabilitation chère à Giorgio, propriétaire d'un restaurant et fraîchement fiancé) mais prend finalement le contre-pied du schéma classique du rise and fall pour virer dans un cynisme inouï et dans une noirceur de tous les instants. Dans le rôle de l'enculé de service (un des plus beaux salopards du cinéma contemporain), Alessio Boni est parfait. Nombriliste et égoïste au possible, il suit son carnet de route sans jamais ôter les oeillères qui lui permettraient de prendre conscience du chaos qu'il laisse sur son passage. Les derniers plans du film, toujours aussi léchés, sont littéralement obsédants, glaçant le sang des spectateurs qui chercheront une quelconque (et vaine) morale dans le portrait de ce monstre enfoui derrière le visage de ce beau gosse qui semble être le gendre idéal. Arrivederci Amore, Ciao régalera les adeptes d'histoires écrites dans le sang.

9/10
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