Hunt to kill
5/10Dur dur pour Steve Austin de se faire une place au soleil. Cantonné à des DTV peu glorieux, le mastodonte inexpressif transpire sang et eau pour devenir un action man très fréquentable. N’est pas The Rock qui veut mais avec ce Hunt to kill, il arrive cependant à faire un brin illusion.
Bâti comme un Cliffhanger du pauvre, le film est plutôt sympathique malgré une galerie de bad guys usante par son sur jeu éhonté et agaçant. Autant entrer dans le vif du jeu, Gil Bellows (oui oui le couillon qui jouait dans un amour de sorcière avec Vanessa Paradis) campe, sans grand talent, un chef de file hystérique et grimaçant. Après the Divide, il faut également subir la nouvelle prestation de choix de Michael Eklund (véritable erreur de casting ambulante) grimé en super star de l’informatique ayant franchi les limites du cabotinage outrancier. Il reste donc Gary Daniels en homme de main bas de plafond mais qui a le mérite de se goinfrer la meilleure séquence du film. Et au milieu de tout cela gravite un Steve Austin plus monolithique que jamais en guide de montagne reconverti suite à une trauma introductive largement dispensable (Aie, aie Eric Roberts…). Prisonnier et obligé de protéger sa fille, le bougre enchaine les péripéties « Stallonesque » en pleine foret. On roule donc des mécaniques, on se chauffe puis on se fracasse la gueule à l’image du black de service qui aura les membres pétés comme à la bonne époque du père Seagal. L’ensemble se suit donc d’un œil distrait jusqu’à ce que le film se transforme en bonne petite chasse à l’homme. Laissé pour mort, notre bon gros texan sort son attirail de chasseur et va dessouder un à un ceux qui ont osé l’emmerder. Le bodycount n’est pas énorme mais il se révèle jouissif à l’image d’un Eklund qui déguste comme il se doit. Je dois avouer avoir jubilé sur le sort réservé à la blondasse. Mais le gros morceau est assurément l’affrontement entre Gary Daniels et Austin. Limpide et bien chorégraphié, cette empoignade oppose deux styles bien distincts avec des coups pleuvant de toutes parts. C’est aérien, bourrin, sanglant, badass et jamais expédié. La séquence dure suffisamment longtemps pour que l’amateur de baston soit rassasié. Après ce moment de bravoure, Hunt to kill nous impose un final classique ou le héros fera mourir dans d’atroces souffrances un méchant décidément increvable (le coup du quad m’a bien fait marrer).
Cousue de fil blanc et se raccrochant à d’illustres références du genre, Hunt to kill livre la marchandise et se révèle, à mon sens, le meilleur produit du catcheur. Les films d’Austin sont souvent immédiatement oublié mais celui-ci restera un peu, ne serait ce que pour le combat bien bourrin avec Gary Daniels.