[pabelbaba] Mes critiques en 2012

[pabelbaba]

Mort d'un Pourri de Georges Lautner - 1977

Après Les Seins de Glaces, c'est la seconde collaboration de Lautner avec Delon. Il s'agit à nouveau d'un thriller, mais ce coup-ci au ton plus politique. Malheureusement, ce n'est toujours pas ça.

D'un côté on a un Delon convaincant, qui se démène pour se sortir du bourbier dans lequel l'a mis Maurice Ronet en piquant des papiers compromettant pour de nombreux membres de la classe politique de l'époque. De l'autre, on a un casting pléthorique qui implique un très grand nombre de personnages pas forcément nécessaires.

Pourtant le casting est de qualité (Michel Aumont, Jean Bouise, Stéphane Audran, Mireille Darc, Ornella Mutti, Klaus Kinski et j'en passe), mais à rajouter sans cesse des personnages et donc des sous intrigues, le propos se délaye et perd de son impact. A la fin, je ne savais même plus pourquoi Delon gardait ses papiers et ne les balançait pas à la presse!

Dans le lot, l'intervention de Kinski est d'ailleurs complètement ridicule et grotesque. Il aurait été parfait en méchant dans un James Bond, alors qu'ici son rôle nécessitait plus de finesse. La scène de chasse en est l'illustration parfaite, inutile et hors de propos.

Côté action, empiler les scènes de poursuites en voiture, ça lasse. Elle n'ont d'ailleurs rien d'extraordinaire et prêtent même à sourire (le demi tour sur le périph' ). Même les dialogues d'Audiard n'ont plus grand chose d'incisifs. Delon a bien quelques répliques cinglantes, mais pas suffisamment pour tenir 2h.

Il reste malgré tout quelques petits plaisirs très persos : voir la Défense en chantier, Stéphane Audran sans maquillage, Delon juste avant son partage en cacahouète.

5/10

[angel.heart]

Il m'avait bien cassé les couilles celui-la.

[Scalp]

Pas bien ça Pabel de préféré la Grande Sauterelle

[pabelbaba]

Y'a des boobs dans la grande sauterelle (ou des fesses, j'sais plus...)!

[pabelbaba]

The Descendants d'Alexander Payne - 2011

Le sentiment qui prédomine à la fin du film est pour le peu étrange, on a vraiment l'impression d'avoir maté un "feel good movie". Pourtant Clooney nous avertit dès l'introduction qu'à Hawaï les gens ont les mêmes problèmes qu'ailleurs et que ça n'est pas plus facile d'y faire face. Et des problèmes, il en a un paquet le bougre : femme dans le coma qui l'a trompé, relation avec ses filles plus qu'houleuses, héritage des grands-parents à régler entre de nombreux cousins pas d'accord, un taf prenant...

Logiquement, ça devait virer au drame. Niet. Par divers tours de passe-passe scénaristiques, Clooney passe entre les gouttes. Certains font le sel du film, comme le perso de Sid, qui désamorce le conflit avec la fille aînée et le grand-père, ou celui incarné par le mec de Cursus Fatal/Scream qui limite la casse du point de vue de son ménage. Sans être particulièrement crédibles, ces passages sont doux-amers voire drôles et arrivent à faire passer une certaine émotion.

En revanche pour le reste, c'est bisounoursland! J'aimerais bien connaître un avocat qui peut lâcher son taf pénard pendant plusieurs jours sans contacter son cabinet! De la même façon, j'aimerais bien voir une discussion sur le partage d'une succession avec plus de deux personnes ayant des vues différentes se terminer par un vote devant un barbecue une bière à la main! Ca décrédibilise rapidement le film.

Enfin, avec des acteurs qui en font juste assez et l'aînée de Clooney souvent en bikini, on passe malgré tout un moment agréable.

6,5/10

[pabelbaba]

Five Element Ninjas de Chang Cheh - 1982

Oh le gros défouloir!

Sur un scénario ultra classique : défaite/massacre des gentils, le rescapé s'entraîne et revient défoncer tout le monde..., Chang Cheh balance la purée du début à la fin. C'est du fight quasi non-stop. Heureusement il y a quelques pauses, notamment occasionnées par Chen Pei Hsi qui fait sa grosse salope en combi-résille!

On a donc la quantité, mais niveau qualité c'est variable. Pas de Liu Chia Liang ni de Tang Chia aux chorés, ce qui explique que ce soit souvent le minimum syndical. On aurait pu se faire rapidement chier du coup, mais c'est sans compter sur l'aspect "ninja" du film! Tous les équipements les plus loufoques sont de sortie. Ca donne un vrai plus au film. Surtout dans sa dernière partie où apparaissent les gadgets permettant de contrer les stratégies des ninjas. Enfin attention, faut vraiment aimer le bis pour apprécier ce genre de scènes.

Côté casting, c'est plutôt low cost et ça sent sérieusement la fin de la Shaw Brothers. Un venom et quelques seconds voire troisièmes couteaux, ça fait pas lourd. Mais en contrepartie on a Michael Chan en grand méchant. Et Michael Chan c'est 80kg de charisme et pas de superflu. Même affublé d'un costume idot, il crève l'écran et fait plaisir à voir.

Le tout étant allègrement assaisonné de sang en boîte et de morts héroïques qu'affectionne particulièrement Chang Cheh, on passe un vrai bon moment devant ce kung-fu quasi-déviant.

7,5/10

[Scalp]

Cool je l'ai en blu ray celui là

[pabelbaba]

Fighting Delinquents de Seijun Suzuki - 1960

Il s'agit du premier film en couleur du génial réalisateur de La Marque du Tueur et de La Jeunesse de la Bête. Autant le dire tout de suite, le titre anglais est méchamment racoleur et menteur. On s'attend à un film de gosses de quartiers qui se foutent sur la tronche en permanence façon If You Were Young : Rage de Fukasaku. Au final on a un drame Disney-style avec un orphelin de 17 ans qui se trouve être le dernier héritier d'un clan influent d'une petite île du Japon. Si on parle un peu de Delinquent, on parle peu de fight!

L'intérêt principal du film réside dans les relations du héros avec sa grand-mère, chef intérimaire du clan en perte de vitesse, qui révèlent la fracture des générations au Japon 15 ans après la guerre, où l'on retrouve encore un peu de féodalité. C'est mignonnet... voire un peu concon parfois, mais pas désagréable à suivre sachant que ça ne dure que 80 minutes.

Pour représenter cette fureur adolescente, Suzuki ne sort pas encore tout son attirail et l'on reste un peu sur sa faim d'un point de vue formel. On retrouve néanmoins quelques délires qui lui sont propres, comme les filtres colorés ou les images qui se déforment, mais c'est très fugace.

Un film mineur, qui ne vaudra d'être vu que par les complétistes.

4/10

[Mark Chopper]

Le seul Suzuki dispo en zone 2 que je n'ai pas vu...

Et ça va durer, donc

[pabelbaba]

Ca reste regardable quand même, mais comparé à ses autres films, c'est complètement anecdotique.

[pabelbaba]

Love and Sword aka The Samuraï de Yu Kang-Ping - 1979

Pas de miracle à attendre de ce DVD UK low cost. Pourtant, contrairement à ses nombreux congénères, il propose une version doublée et une VOSTA! Bon, forcément, les st sont incrustés et sont à la fois en idéogrammes et en anglais. Enfin c'est un bel effort de l'éditeur.

Côté scénario, là encore, j'ai été assez surpris de voir plusieurs intrigues entremêlées. Elles réunissent vengeance, amours, quête de qui sera le meilleur bretteur : pas mal pour film taïwanais fauché, même si ça n'a rien d'original.

Là où ça coince vraiment, c'est au niveau des fights. Le réalisateur nous a pondu un petit précis de tout ce qu'il faut éviter de faire en la matière. Je pense bien que les moyens du bord, notamment le niveau lamentable de certains acteurs, ont conduit le réalisateur à faire de tels choix pour ne pas être ridicule. Malgré tout ça fait bien pitié. Que ce soit les gros plans de plusieurs secondes sur les visages en plein combat, les plans lointains (mais vraiment, c'est pas du simple plan large, la caméra est carrément à 80-100m de l'action!), les scènes de nuit sans éclairage, les scènes hors champs... On a peu l'impression qu'on se fout de notre gueule!

En ajoutant à ça un sale gosse qui chiale tout le temps et qui ne sert à rien, ça commence à faire beaucoup! Je vais éviter de creuser davantage dans cette collec, même si certaines bandes annonces laissaient entrevoir quelques trucs bis rigolos.

3/10

[pabelbaba]

Protégé de Derek Yee - 2007

Rebelote, encore une histoire de flic infiltré à HK... A croire que toute la police locale fait partie de la pègre!

Enfin là c'est pas pareil. Déjà on s'attarde assez peu sur les dilemmes qu'affronte la taupe, contrairement à la grande majorité des films du genre. Yee se contente d'une seule scène de confrontation à la fin. A la fois électrique et émouvante, elle suffit à justifier l'absence de démonstration de tergiversation de la part de la taupe pendant le reste du film. Choix couillu, mais réussi, qui permet de s'appesantir sur autre chose et de faire quelque chose de différent.

En premier lieu parler de la drogue et de son trafic pour brosser plusieurs portraits crédibles des intervenants : trafiquant, flic, consommateur. Pour plus de réalisme, exit les gunfights homériques, c'est pas John Woo ici. Il y a bien une grosse scène de tension et de violence frontale "made in HK", mais ça ne va pas plus loin. Les persos et leurs caractères sont mis en avant. Les junkies prêts à tout, les flics carriéristes, les trafiquants égocentriques et au milieu de tout ça un flic infiltré qui apprend la vie.

Ca peut paraître un peu simple, mais au final on a un film juste et humain, ce qui n'est quand même pas fréquent dans un polar HK, Ringo Lam excepté. D'ailleurs Yee se rapproche plus de ce dernier que de Johnnie To, tant dans le fond que dans sa façon de tourner. Ses persos ont de l'épaisseur et il n'a pas à compter sur des effets visuels particuliers pour accrocher le spectateur. Ce, sans tomber dans les travers d'un réalisme total, rien à voir esthétiquement avec L.627 par exemple. La réalisation est soignée, mais sans esbroufe ni épate-bourgeois. La classe quoi!

8/10

[Scalp]

[Logan]

J'hésite à lever mon doigt car ta phrase sur le Tavernier est ambiguë

[pabelbaba]

J'aime beaucoup L.627, mais son esthétique est 100% française, quasi documentaire, ce qui a l'effet pervers de créer plus de distanciation qu'un truc plus stylisé au final. Paradoxal en fin de compte.

Sinon là j'ai un rendez-vous, mais après je fais péter ma critique de The Club.

C'était très bien!