VOYAGE VERS AGARTHA-------------------------------------------
Makoto Shinkai (2011) |
7,5/10 Évoqué sur le panorama Anime, Makoto Shinkai est un jeune réalisateur qui après 3 longs métrages commence à se faire une belle renommée au Japon. Pourtant il semble relativement peu connu ici et c'est plutôt injuste quand on constate les très belles qualités de son dernier film Voyage vers Agartha.
Si on pense souvent à Chihiro et à Mononoke, Voyage vers Agartha se démarque tout de même de ses influences Miyazaki assumées avec une gravité et une nostalgie constantes. Ainsi rapidement confrontée à la mort, la jeune héroïne va se retrouver projetée dans l'univers fantastique d'Agartha, sorte de purgatoire fantasy où se fait le passage des morts. Associée avec son professeur lui aussi en quête d'un être cher disparu, ils vont devoir surmonter différentes épreuves et affronter les habitants d'Agartha, en colère contre leur présence qui perturbe l'équilibre naturel.
Tout d'abord ce qui frappe en premier dans ce long métrage, c'est la qualité incroyable de l'univers dépeint. Ciels magnifiques, nature luxuriante, paysages grandioses, le soin apporté aux couleurs et aux décors est impressionnant, peut-être un peu too much parfois mais qui se prête assez bien à ce côté fin du monde et contemplatif. C'est magnifique, original, bien animé. Un petit bémol sur les personnages mais ça passe tout à fait.
L'aventure quant à elle est riche et relativement passionnante. Si certaines longueurs sont toutefois à déplorer, notamment à cause de phases de dialogues redondants et parfois un peu pompeux, le film se suit plutôt très bien, avec le lot nécessaire de surprises, rebondissements et péripéties, bestiaire fascinant et passages émouvants. L'histoire en elle-même est assez triste, sans humour, grave. La mort, le deuil et la solitude sont les thèmes centraux et on sent le réal vraiment impliqué dans son sujet. Certains trouveront sans doute le temps long et peut-être le thème abordé, l'univers parfois kitsch et une histoire un peu simpliste en rebuteront certains. Une coquille creuse? Une pâle copie ? Pour ma part, non, car malgré la forte inspiration du côté de Miyazaki et la lenteur du récit, la séduction et la fascination opèrent constamment et le récit, dans un final absolument sublime, atteint une profondeur réellement touchante, en plus d'une identité affirmée.
Une très belle découverte donc.