Les prédateurs |
Réalisé par Tony Scott Avec Catherine Deneuve, David Bowie, Susan Sarandon p horreur - UK - 1h40 1983 |
7/10 |
SynopsisMiriam est une femme-vampire née en Egypte il y a 4000 ans. Elle possède le don de l'immortalité et de la jeunesse. Elle vit,désormais, à New York, avec son compagnon
John depuis 300 ans. John est alors frappé d'un processus accéléré de vieillissement. Afin de tenter de le sauver, Miriam rencontre la séduisante Sarah, docteur spécialiste des
mécanismes du vieillissement, sur laquelle elle jette son dévolue...
CritiqueFilm culte qui objectivement n'a rien d'extraordinaire du point de vue scénaristique, mais dont les images sont absolument fascinantes de beauté, grace à la réalisation magique Tony Scott qui insuffle différentes atmosphères au long métrage et donner du sang neuf aux vampires et dépoussiérer le genre.
Il suffit de regarder la scène d'ouverture du film pour se rendre compte que c'est un film avant gardiste et osé pour l'époque où Scott alterne des images d'une boite nuit gothique à l'ambiance plutôt hot, un chanteur derrière les barreaux (parallèle avec les expérimentations sur le singe) et des séquences de séduction entre vampires et leurs futures proies, lumières stroboscopique et ambiance froide bleutée de toute beauté. Scène d'ouverture plutôt forte et déstabilisante en contraste avec le reste du film qui est plutôt calme et serein.
De nombreuses scènes ont lieu dans l'appartement new yorkais du couple sophistiqué Blaylock (Bowie/Deneuve) qui est une sorte d'antre avec pas mal d'oeuvre d'art qui sont des souvenirs de leur passé, Miriam ayant plus de 4000 ans et John au moins 300 ans. Cet appartement est loin du loft froid de Manhatan mais ressemble plutôt à un château du 18ème siècle et notre couple de vampire sait s'adapter aux époques selon les situations mais gardent un coté rétro pour leur intérieur : musique classique, lit à baldaquin, statues de marbres et dorures. Une sorte de cocon qui leur fait oublier le monde moderne qui incarne l'hostilité. Ce monde de rêve permet d’accueillir leurs victimes dans un lieu qui inspire le confort et non la crainte.
Scott ne choisit pas de mettre le coté vampire trop en avant, mais c'est plutôt le coté séduction irrésistible et mystérieux qu'il choisit de magnifier, les scènes de morsures sont sanglantes mais restent esthétiques et non violentes cadrant bien avec le reste du film.
Le film repose sur le trio de personnages.
Catherine Deneuve que je n'aime guère ressort avec une réelle aura de ce long métrage, elle use de sa beauté froide pour une vampire au look de marquise intemporelle et qui subjugue chaque visiteur qu'elle accueille dans son antre. C'est une sorte de mante religieuse calculatrice qui n'en a jamais assez, la prédatrice par excellente qui collectionne les amants et victimes et s'en sépare du jour au lendemain sans remords. Son personnage reste très mystérieux, le réalisateur nous livre quelques bribes de son histoire via quelques flash backs furtifs.
Bowie interprète avec brio un vampire qui va se mettre à vieillir du jour au lendemain et va se faire mettre au placard par Miriam. A noter un travail de maquillage de vieillissement assez inouï. Dommage que le personnage de John soit si limité.
Susan Sarandon, hématologue à l'esprit cartésien qui malgré tout va se laisser séduire par Miriam et nous donner des scènes érotiques irrésistibles.
Scott sur l'androgynie, Sarandon a les cheveux courts pas très féminine et Bowie, pas besoin d’explications. On comprend mieux pourquoi Miriam passe d'un amant à l'autre sans se poser de question.
Malgré un scénario ultra light, Scott magnifie chaque plan avec une réalisation avant gardiste mélange de genre : lumière éthérée vaporeuse façon à la "Eyes Wide Shut" sur fond de musique classique délicate de Ravel ou Schubert et envol de rideaux blancs et de colombes à la John Woo pour une harmonie entre les corps.
En contraste, Atmosphère de modernité / prison avec de nombreux symboles distillés : cages, barreaux, ombres des stores...Scott n'hésite pas à insérer de micro séquences de quelques images comme des images subliminales qui sont d'une efficacité redoutables et qui montre les arrières pensées des personnages. Lumières diffuses, ralentis, clairs obscurs, montage plutôt déstabilisant maîtrisé.
Personnages envoûtants, esthétisme parfait, mais histoire pas très étoffée.