J'ai nettement plus apprécié
Swordsman 2 la seconde fois. Faut dire que j'ai plus accroché à l'intrigue, ça aide, et je devais être mal luné pour les combats, ils sont nettement suffisants et généreux ! Au final, l'intrigue est assez simple, bien plus qu'un film de Chu Yuan en tous cas : un maître en arts-martiaux (Jet Li) désirant se retirer du métier et gros amateur de vin (ce qui a un certain sens ici), se retrouve à chercher son maître chez les japonais, alliés à une secte dominée par un tyran (Brigitte Lin) avec qui il a une touche. Bref au programme : de la bagarre et un gros imbroglio amoureux, le tout dans un climat crépusculaire, une constante de l'époque que
The Blade amènera prochainement à son paroxysme.
Avec Ching Siu-tung derrière la caméra, on est généralement peu déçu au niveau de la forme, et là c'est encore clairement le cas, avec notamment des jeux de lumière travaillés, un montage nerveux, et des combats montés de manière très inventive, y compris pour le genre. Ainsi, les combattants ont des pouvoirs de malade mental, comme la capacité de démembrer ou de décapiter à main nue, de couper des adversaires en deux, d'absorber leur vie, ou encore de projeter et démanteler des éléments du décor. Bref, du pur WXP fantasy avec son esthétique et ses thèmes propres, avec beaucoup de magie, de mystère, de romance, un peu de comédie (pas trop gogol), le tout rythmés par des sauts de cabri quasi non stop, et une magnifique OST.
Alors que la première fois, j'avais apprécié la forme au détriment de l'intrigue, bordélique au premier abord, bien mal m'en a pris, je suis cette fois-ci tombé sous le charme de ces personnages et de leur destinée tragi-comique (le changement de ton, passant de la comédie purement HK au drame, est d'ailleurs bien géré), tombant comme des mouches sous le coup de cette quête insatiable du pouvoir qui a vidé les arts-martiaux de son sens supposé. A ce titre, le casting est vraiment très bon et bien mis en valeur, mention spéciale pour Brigitte Lin, étonnamment convaincante dans le rôle du maître martial androgyne. D'ailleurs, la frontière entre le bien et le mal étant poreuse, l'empathie fonctionne des deux côtés, ce qui est bien sûr un plus, rendant d'autant plus déchirantes certaines disparitions.
Maj le 03/09/16