[Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Count Dooku » Dim 01 Juil 2012, 18:15

Rien que pour Newman par rapport à Cruise je préfère de loin Le Verdict (surtout que le personnage est nettement mieux écrit, il a une vraie épaisseur).
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Hondo - 6,5/10

Messagepar Count Dooku » Dim 01 Juil 2012, 18:29

Hondo, l'homme du désert (Hondo), John Farrow, 1953


Image


Western classique taillé pour un John Wayne qui retrouve ici un personnage qui lui va bien : le héros solitaire et charmeur. Sa première apparition suffit à caractériser le personnage, on le voit arriver à pied, une selle à la main et un chien à ses côtés, sa silhouette se découpant dans le paysage sauvage : c’est le traditionnel personnage de l’étranger bienveillant au passé tourmenté, et que l’on retrouvera dans Shane notamment. Wayne est ici fidèle à lui-même, il livre une prestation solide et efficace, un peu pataud dans les scènes d’amour mais plus convaincant quand il est question d’action. Bref, il fait du John Wayne, pour le plus grand plaisir de ses fans et au grand dam de ses détracteurs.



A la réalisation, on retrouve John Farrow, père de Mia, un honnête faiseur à qui on doit notamment le film noir La Grande Horloge et le western Vaquero. La mise en scène est très correcte sans être exceptionnelle, on note une bonne utilisation du décor, les paysages sont assez bien mis en valeur et il y a une volonté manifeste d’isoler le petit ranch dans l’immensité du paysage, afin de faire peser sur ses habitants une menace constante. Les scènes d’amour sont en revanche assez fades, ce qui est très dérangeant vu la place qu’elles prennent dans l’histoire, et le personnage du mari n’est pas assez utilisé, alors qu’il y avait matière à pousser plus loin la tragédie. Wayne est responsable de sa mort, et cela devrait normalement peser sur ses relations avec la femme et le fils, mais le film évacue ce problème trop facilement en présentant après coup le personnage comme un mauvais mari et mauvais père. Une façon de légitimer l’acte de Wayne et préserver la romance indispensable du film… Pas du tout convaincant à mon sens, et même dérangeant d’un point de vue moral (notamment vu la façon dont le problème vis-à-vis du gosse est évacué).



Un des aspects intéressant du film réside dans la relation qu’entretient le chef Apache Vittorio avec le petit garçon et sa mère. Ce dernier décide de les épargner en voyant le courage dont fait preuve l’enfant devant ses guerriers, et il finit même par les prendre sous son aile, considérant le gamin comme un futur Apache. Il y a une certaine noblesse dans le personnage de Vittorio tel qu’il nous est présenté dans ce film, on est loin des chefs Indiens sanguinaires et sauvages de beaucoup de westerns, et à ce titre Hondo s’inscrit dans le mouvement des films pro-Indiens qui germaient au début des années ’50, et dont l’un des plus célèbres représentants est La Flèche Brisée de Delmer Daves. Le film se termine sur une bataille assez imposante entre une caravane et les troupes indiennes qui l’encerclent, celle-ci est particulièrement bien mise en scène et pour cause, puisque ce serait John Ford qui l’aurait réalisée (Farrow étant appelé à Hollywood pour un autre projet). A noter enfin que le film a été tourné en 3D à l’époque, ce que viennent rappeler quelques plans où les personnages frappent ou tirent en direction de l’écran, mais heureusement ils n’ont pas abusé des gimmicks 3D, ce qui permet au film d’éviter au maximum ce genre de procédés ringards.



Un western d’honnête facture, qui ne brille pas particulièrement par son scénario mais offre un divertissement honorable.

6.5/10
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Lady Yakusa, La Pivoine Rouge - 5,5/10

Messagepar Count Dooku » Lun 02 Juil 2012, 20:32

Lady Yakuza - La pivoine rouge (Hibotan bakuto), Kosaku Yamashita, 1968


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Une belle déception que ce premier épisode de la saga des Lady Yakuza, je m'attendais à du cinéma d'exploitation japonais fun et décomplexé à la Baby Cart, et au final j'ai eu droit à un film pratiquement dénué d'action, qui s'empêtre dans de longs dialogues pas toujours très passionnants et dans des sous-intrigues sans grand intérêt. Le scénario est axé autour d'une histoire de vengeance, grand classique du genre : Ryuko, fille d'un chef de clan yakuza, décide de venger son père assassiné, et devient pour cela elle-même une yakuza (son dos est tatoué de fleurs rouges, d'où son surnom "Oryu la Pivoine Rouge"). Cette vengeance passe néanmoins au second plan pendant une bonne partie du film, noyée dans une série de digressions mettant en scène le monde des yakuzas sous l'ère Meiji. On peut franchement dire qu'il ne se passe pas grand chose pendant la première heure, ça bavarde beaucoup sans qu'on voie très bien où tout cela veut en venir. Heureusement qu'il y a les scènes avec Ken Takakura qui viennent apporter un peu d'intérêt, son personnage est assez classe et toutes ses scènes sont liées à l'intrigue principale puisqu'il est l'ami de l'assassin. On ne peut pas en dire autant de Tomisaburo Wakayama qui amène une touche d'humour un peu lourde et n'apporte rien à l'histoire.



Visuellement je n'ai pas trouvé ça inoubliable, il y a quelques plans intéressants et quelques idées visuelles tournant autour des fleurs rouges, mais ça reste assez convenu et la plupart du temps le film consiste en des scènes de dialogue en intérieur, ce qui n'est pas propice à des trouvailles de mise en scène. Au final, j'ai surtout eu l'impression que ce film n'avait d'autre ambition que de servir d'introduction à la saga, mais ne se donnait pas les moyens d'exister pour lui-même. On présente le personnage d'Oryu, sa psychologie et son destin tragique qui l'a conduit à adopter une vie de yakuza alors que ses parents souhaitaient qu'elle prenne une autre voie. En dehors de cela, le scénario est assez confus, les personnages sont multiples et pas tous très intéressants, et tout cela manque d'action, même si le film se termine sur une bataille assez sympa. J'espère que les autres films proposeront davantage!

5.5/10
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Chant du Missouri (Le) - 7,5/10

Messagepar Count Dooku » Lun 02 Juil 2012, 21:33

Le Chant du Missouri (Meet Me in St. Louis), Vincente Minnelli, 1944


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Le Chant du Missouri n'est que le troisième de long-métrage de Vincente Minnelli, et déjà on remarque tout la maîtrise de celui qui allait devenir l'un des maîtres de la comédie musicale (on lui doit notamment un Américain à Paris, Brigadoon et Tous en scène). Sous des dehors de film mièvre et kitsch se trouve en réalité une formidable évocation de l'enfance et de son chez soi (le fameux "home sweet home"). Le film nous raconte à travers divers tableaux (correspondants à une saison de l'année 1903) la vie d'une famille de la petite bourgeoisie de la ville de St Louis. Il ne leur arrive rien d'extraordinaire, l'ainée attends que son ami la demande en marriage, sa cadette (Judy Garland) est éprise du voisin, et les deux benjamines passent leur temps à jouer gaiement dans la bonne humeur qui caractérise le St Louis de ce film. Leur vie tranquille est soudainement chamboulée lorsque le père annonce qu'il va être muté à New-York, et que la famille va devoir déménager.



C'est un regard résolument nostalgique que porte Minnelli sur cette petite famille, laquelle est totalement idéalisée, à l'instar du St Louis de la Belle Époque, qui évoque presque un conte de Noël. Il ne faut bien sûr pas attendre de la profondeur d'un tel film, qui n'a d'autre ambition que de nous communiquer sa bonne humeur et nous faire passer un agréable moment en compagnie de ses personnages charmants et de ses chansons entrainantes. Pour peu qu'on y soit sensible (et c'est mon cas, je me découvre de plus en plus une véritable affection pour ces comédies musicales de l'Âge d'Or d'Hollywood), ce film dégage un charme désuet absolument irrésistible. On comprend pourquoi le public de 1944 s'est précipité dans les salles pour voir ce film, afin d'oublier les tristes réalités de la guerre. C'est à véritable festival de couleur auquel nous convie le magnifique Technicolor du film, et, bien que ce soit intégralement tourné en studio, on est totalement happé par la beauté des décors et des costumes, d'autant que Minnelli parvient à mettre ces qualités esthétiques au service d'un rythme enlevé (on ne s'ennuie jamais, malgré que fondamentalement le scénario n'a rien d’extraordinaire) et d'une ambiance attachante.



La réussite d'une comédie musicale dépend largement de la qualité de ses numéros musicaux, et ce côté-là Le Chant du Missouri s'en tire haut la main, le film propose de nombreuses chansons mémorables, servies par des interprètes de qualité et des chorégraphies inspirées, tout en restant modeste (pas de numéro de danse à la Gene Kelly ou Fred Astaire, mais d'ingénieuses trouvailles telles que la chanson du trolley bus par exemple). Judy Garland irradie le film de son charme, on sent en voyant la façon dont Minnelli la filme qu'il était tombé amoureux d'elle, et le couple se mariera peu après (de leur union naîtra l'actrice Liza Minnelli). Les autres acteurs apportent tous quelque chose à leur personnage qui le rend attachant, et lui donne une place unique dans cette famille. Cette avalanche de bons sentiments pourrait sembler indigeste, mais à ma grande surprise il n'en est rien, pour peu encore une fois qu'on soit sensible à l'ambiance nostalgique et presque féérique du film.



Une excellente comédie musicale qui ravira les amateurs du genre, qui y trouveront un divertissement coloré et chaleureux. :D

7.5/10
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Nous avons gagné ce soir - 8/10

Messagepar Count Dooku » Mar 03 Juil 2012, 15:44

Nous avons gagné ce soir (The Set-Up), Robert Wise, 1949


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Réalisateur majeur de l'histoire du cinéma, particulièrement éclectique dans ses choix (il a abordé la SF avec Le Jour où la Terre s'arrêta et Star trek : Le Film, la comédie musicale avec West Side Story, le film d'horreur avec La Maison du Diable, et le film de guerre avec La Canonnière du Yang-Tse), il ne faut pas oublier qu'avant d'être aux commandes de grosses productions hollywoodiennes, Robert Wise a fait ses premières armes en réalisant des séries B à la RKO, et notamment des films noirs. Nous avons gagné ce soir est sans doute l'aboutissement de cette première période, le film le plus abouti dans la maîtrise du rythme dont il fait preuve, dans son économie de moyens et dans la force de sa mise en scène.



Nous avons gagné ce soir n'est pas vraiment un film de boxe, c'est un film noir sur la boxe. La nuance est importante, car si le match occupe près de la moitié de la durée du métrage, ce n'est pas tant le sport qui importe mais surtout le portrait de Stoker Thompson, un homme usé, un loser fatigué par les défaites, et qui livre son ultime combat dans l'espoir de renverser le cours du destin. C'est un personnage assez pathétique, un boxeur fini aux yeux de tous, y compris de sa femme qui ne manque pas de le lui rappeler. Celle-ci prend une place importante dans le film, puisque Wise alterne sans cesse les scènes dans le vestiaire avec l'errance de l'épouse dans les rues, afin de montrer le désespoir de cette femme qui ne veut pas voir une fois de plus l'homme qu'elle aime se faire démolir sur le ring (il y a notamment une très belle scène où elle est au-dessus d'un pont, le billet d'entrée dans les mains, hésitant sur ce qu'elle va faire, puis elle finit par le déchirer et le jeter). C'est une caractéristique fondamentale du film noir, cet anti-héros qui se retrouve entraîné malgré lui dans une spirale négative, victime de tractations qui le dépassent. Le film repose en effet sur une histoire de match truqué, Stoker étant sensé se coucher mais son manager, trop confiant dans la médiocrité de son poulain, ne prend même pas la peine de le prévenir, tenant pour acquis sa défaite. Le ton est résolument pessimiste tout au long du film, comme l'atteste la partie dans les vestiaires, où l'on ne retrouve pratiquement que des boxeurs ratés, des losers qui croient vainement en leurs chances de relancer leur carrière.



La mise en scène de Wise est admirable, le réalisateur utilise notamment beaucoup de plans-séquences lors des scènes en extérieur, pour donner un côté un peu documentaire au film ou illustrer l'errance de l'épouse. Le combat en lui-même a été réalisé par John Indrisano (ancien boxeur qui travailla beaucoup pour le cinéma), et il est frappant de réalisme et de violence pour l'époque. Le combat est filmé en contre-plongée ou en plans rapprochés, jamais de plans d'ensemble, ce qui témoigne une volonté de ne pas rendre le match spectaculaire mais au contraire d'en accentuer la brutalité (ce que vient encore renforcer les réactions sadiques et primaires du public). Le dernier quart d'heure du film renoue très nettement avec le film noir d'un point de vue stylistique, et Wise laisse de côté le style réaliste de l'attente au vestiaire et du combat pour une ambiance beaucoup plus lourde et menaçante, avec des cadrages et des contrastes ombres/lumières typiques de l'esthétique film noir. La scène de passage à tabac est d'une grande violence, et ce même si la mutilation est filmée en hors-champs. Outre sa mise en scène inspirée, le film bénéficie également de la prestation impeccable de Robert Ryan, un acteur que j'apprécie beaucoup. Son jeu sobre, très intériorisé, sert à merveille ce personnage de perdant qui fera preuve d'un sursaut d'orgueil et refusera de remettre en question son intégrité et sa dignité. Sa réaction offre une lueur d'espoir au film, car si le personnage en gardera des séquelles physiques, il en ressort grandit moralement, psychologiquement et sentimentalement, comme le rappelle la dernière réplique de son épouse : "We both won tonight".



Un film noir âpre et pessimiste, une véritable référence du genre.

8/10
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Alegas » Mar 03 Juil 2012, 15:51

Ça donne envie. J'avais jamais entendu parler de celui là.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Scalp » Mar 03 Juil 2012, 16:43

C'est pas comme si on en avait pas parler au bomcast ...
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Alegas » Mar 03 Juil 2012, 16:51

Si je devais me rappeler de tout les films que j'ai pas vu dont on parle au Bomcast... :eheh:
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Scalp » Mar 03 Juil 2012, 16:56

Fait toi une liste :mrgreen: ( pis être en école de ciné et n'avoir jamais entendu parler de ce film .... :mrgreen: )
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Alegas » Mar 03 Juil 2012, 16:59

Bah aussi étonnant que cela puisse paraître, en plus de 6 ans d'études de cinéma on n'a jamais étudié sur Wise, à l'exception d'une analyse sur la Maison du Diable. Tout dépend en fait de l'ouverture des profs, tu en as qui ne jure que par la Nouvelle Vague et Hitchcock pendant que d'autres te font des analyses sur du Boorman et du Balaguero.
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USS Alabama - 7,5/10

Messagepar Count Dooku » Mar 10 Juil 2012, 14:30

USS Alabama (Crimson Tide), Tony Scott, 1995


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Une belle surprise que ce film de sous-marin captivant et intense, réalisé par un réalisateur que je ne porte pas en haute-estime, Tony Scott. Du petit frère de Ridley, je n'aime vraiment que True Romance, le reste varie du sympa au détestable. Ici, sans atteindre le niveau de True Romance (dont la réussite est sans doute davantage à mettre à l'actif du scénario et des dialogues de Tarantino que de la réalisation de Tony Scott), je me suis retrouvé face à film prenant, très lisible dans sa mise en scène (loin de la mise en scène clipesque de certains Tony Scott récents) et porté par un duo d'acteurs exceptionnel.
C'est sans doute l'une des qualité majeures du film, cet affrontement entre ces deux immenses acteurs que sont Gene Hackman et Denzel Washington. On connait le charisme respectif des deux comédiens, et leur confrontation est transcendée par leur performance excellente et des dialogues particulièrement bien écrits (Tarantino aurait participé au script sans être crédité, ce qui se ressent dans certaines discussions comme avec les chevaux alors qu'on est au bord d'un holocauste nucléaire :mrgreen: ). Il y a des films, comme ça, qui reposent essentiellement sur le face-à-face de leurs deux acteurs principaux, et USS Alabama en fait incontestablement partie.

La réal' de Scott petit frère est, comme je l'ai dit, nettement plus supportable que dans ses films récents (argh la bouillie qu'est Domino >_< ), elle est même carrément bien, avec une bonne gestion de l'espace (essentiel dans un film de sous-marin), un jeu sur les lumières intéressant et une façon de jouer sur les angles de caméra afin d'amener une certaine tension (dans les scènes où il y a danger, l'image est toujours oblique). La mise en scène est suffisamment nerveuse pour apporter une tension nécessaire, et le montage est rythmé sans être saccadé, bref Tony Scott atteint ici un équilibre fort appréciable, dommage qu'il ne poursuivra pas dans cette voie par la suite. Autre problème des films du bonhomme en général, le scénario. Ici, sans être exceptionnel, il est à tout le moins efficace même si la fin est évidemment ultra attendue (j'aurais bien aimé qu'ils aient eu les couilles pour proposer une fin plus nihiliste mais bon, on est dans une prod' Bruckheimer, faut pas rêver). Bon sur la fin ça abuse un peu trop des mutineries, c'est un peu le jeu de la chaise musicale pour la place du commandant, mais à part ça j'ai pas vu de grosses faiblesses. C'est du thriller militaire classique dans la lignée des films sur la Guerre Froide, et ça fonctionne plutôt bien. A noter une BO de Hans Zimmer parfois un peu pompeuse et solennelle (déjà les travers du bonhomme) mais qui passe bien la plupart du temps.

Bref, un bon film, un divertissement qui remplit son office haut la main et offre un face-à-face des plus plaisants.

7.5/10
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Implacables (Les) - 6/10

Messagepar Count Dooku » Mar 10 Juil 2012, 15:51

Les Implacables (The Tall Men), Raoul Walsh, 1955


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Premier des trois westerns que Raoul Walsh réalisera avec Clark Gable, Les Implacables est un film qui arrive assez tardivement dans la filmographie de Walsh puisqu'en 1955, la cinéaste a déjà plus de quarante ans de carrière derrière lui. Il y aurait beaucoup à dire sur Walsh, il fait partie des légendes d'Hollywood qui, comme John Ford, ont commencé leur carrière dans le cinéma muet et ont réussi avec succès leur transition au parlant. Réalisateur éclectique, il abordera à peu près tous les genres, parfois avec beaucoup de réussite, livrant quelques grands classiques du cinéma (Les Fantastiques Années 20, L'Enfer est à Lui, La Charge Fantastique). Personnellement, je n'ai pas vu beaucoup de ses westerns, seulement La Charge Fantastique que j'ai beaucoup aimé (mais qui ne fait pas très western, du moins dans sa première partie) et La Rivière d'Argent qui par contre m'a ennuyé. Les Implacables se situe entre les deux, c'est un film qui ne manque pas de qualités mais qui souffre malheureusement de gros problèmes de rythmes.



Le principal reproche que je ferais au film de Walsh, c'est qu'il se repose quasi uniquement sur la relation amoureuse entre Clark Gable et Jane Russell et sur le pseudo triangle amoureux qui se tisse avec Robert Ryan. Du coup, on se tape une première partie pas très intéressante car consacrée en grande partie à la relation Gable/Russell, avec de looooonnngues scènes de romance dans une cabane. Ça parle beaucoup, c'est traité de façon pas spécialement subtile ("moi j'ai un grand rêve et toi un petit rêve, on peut pas s'entendre"), et il faut attendre la moitié du film pour que cette interminable exposition prenne fin et qu'on rentre dans le vif du sujet. C'est dommage car cette première partie est visuellement très intéressante, avec de magnifiques plans du Montana enneigé (j'ai toujours aimé les westerns dans la neige, mention spéciale évidemment à La Chevauchée des Bannis et Le Grand Silence).



La deuxième partie est plus intéressante (pas difficile cela dit :mrgreen: ) mais malheureusement toujours parasitée par ces scènes de romance sur un ton pseudo comique, mais qui se révèlent tout simplement pesantes (quand Russell chante à plusieurs reprises pour provoquer Gable, lui dire que sa région c'est de la merde, c'est juste lourd). Cette deuxième partie du film, où les personnages charrient un troupeau de 5000 têtes de bétail du Texas au Montana, n'est pas sans rappeler Red River. Sauf que le voyage se révèle moins passionnant que dans le chef d’œuvre de Hawks, car moins riche en péripéties et moins chargé d'enjeux dramatiques. On a l'impression que Walsh s'intéresse plus à l'évolution de la romance entre Gable et Russell qu'au parcours du convoi, c'est assez flagrant dans le manque d'intensité de la confrontation entre Ryan et le frère cadet de Gable, ou encore quand ce frère cadet meurt, on s'en fiche complètement tant c'est expédié n'importe comment. Il faut dire que Walsh cadre ses personnages de très loin, même pour les scènes intimistes sa caméra se rapproche peu des persos, jamais de gros plans ou de plans américains, ce qui n'aide évidemment pas à faire transparaitre les émotions des acteurs. En revanche, son utilisation du scope est autrement plus convaincante dès qu'il s'agit de filmer les paysages, et c'est tout simplement splendide, les décors du Texas et du Montana sont magnifiés, et les nombreux plans de troupeaux, avec des milliers de bêtes à l'écran, sont carrément impressionnants. Visuellement, il y a peu de choses à reprocher, c'est vraiment du haut de gamme, la photographie est superbe et les paysages sont variés (de la neige du Montana aux déserts du Texas, en passant par des fleuves, des canyons, etc).



Côté casting, on retrouve un Clark Gable vieillissant mais toujours à l'aise dans le rôle du séducteur. Le personnage est sensé être un ancien outlaw (de la bande à Quantrill), ce qui ne se ressent pas du tout vu que Gable le campe comme n'importe quel gentil. Jane Russell je la trouve souvent irritante dans ce film, faut dire elle n'est pas aidée par son rôle et la façon dont sa romance est traitée, mais tout de même elle en rajoute un peu trop, sa posture sur l'affiche du film illustre bien l'attitude du personnage pendant tout le film, toujours à débarquer avec ses gros sabots (ou plutôt ses bottes, d'ailleurs enlever les bottes de Jane Russell c'est un peu le gimmick qui revient tout le temps dans le film) quand on pense qu'il va y avoir des choses plus intéressantes. Robert Ryan est le plus convaincant des trois, déjà j'adore cet acteur, ensuite ici même s'il n'est pas mis en valeur par le scénario, il arrive à imposer sa présence à l'écran par une interprétation nuancée, qui ne le cantonne pas au simple méchant de service mais en fait un personnage ambigu et résolument plus intéressant que le reste du groupe.
En conclusion, un western bien réalisé et visuellement superbe, mais déséquilibré par un scénario faisant trop de place à la relation amoureuse, au détriment de tout le reste. Assez décevant dans l'ensemble, mais pas mauvais pour autant.

6/10
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Scalp » Mar 10 Juil 2012, 15:54

Il est bien gentil Gable pour un gars de la bande à Quantrill.
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Mar 10 Juil 2012, 16:11

de beaux screen , ils savent donner envie :wink:
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Count Dooku » Mar 10 Juil 2012, 16:15

Ouaip, quand la photo d'un film est réussie y a de quoi se faire plaisir avec les captures d'écran, c'est pourquoi j'en ai mis un peu plus que d'habitude même si j'ai quelques réserves sur le film en lui-même. ;)
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