SPETTERS
Paul Verhoeven (1980) | 7/10
Paul Verhoeven (1980) | 7/10
Petite retombée du soufflé Verhoeven qui était bien monté après mes découvertes de l'ambitieux Soldiers of orange, du touchant Katie Tippel ou encore du passionné Turkish Delices. Si Spetters est un film sympathique, il ne passe jamais la seconde à mon gout et reste trop brouillon pour réellement convaincre. Il faut dire qu'on me l'avait vendu comme une oeuvre sans concession, typique du cinéma cru de son réalisateur. Au final, ça reste quand même très sage et limite un peu gentillet dans le déroulement de l'histoire, ce qui m'a quand même bien surpris quand on voit les autres films du bougre.
Le final par exemple est carrément utopique, il m'a complètement laissé de côté tant il est en total décallage avec l'habituelle tonalité réaliste des films de Verhoeven. Pourquoi vouloir conclure toutes les trames initiées pour chaque personnage de l'histoire si c'est fait avec autant de conformisme. Heureusement que le chemin concernant Rien est un peu plus couillu, parce que sinon, je trouve que le film tombe dans des clichés que Verhoeven avait jusqu'ici complètement évité. C'est vraiment ce qui m'a tenu à l'écart du film pendant toute la deuxième partie de ce dernier. J'ai beaucoup aimé l'exposition du groupe d'amis qu'on va suivre, le côté old school du motocross avec les énergumènes qui gravitent autour est bien classe aussi et surtout on a ce très bon personnage de la jeune demoiselle ambitieuse et bien gaulée, versatile comme il faut pour mettre un peu de piment dans tout ça. Mais même cette dernière s'affadit au fur et à mesure que la temps s'égraine, comme si le film se formalisait au fil des minutes.
Cette critique peut paraître assassine mais c'est en grande partie du à ma déception. Spetters a pour lui de belles qualités, comme ces acteurs, tous sympathiques. Même si on est loin du charisme de Hauer, en faisant exception de Renée Soutendijk qui mène bien son personnage. On les prend tous en sympathie dès leurs premiers tours de roue et on suit leurs évolutions respectives avec intérêt. La réalisation est une nouvelle fois sans étincelle, mais propre et carré, ponctuée par quelques plans plus inspirés. Le film a également pour lui le personnage de Rien, qui est vraiment intéressant dans sa déconstruction. C'est le seul, à mon sens, qui jouit d'une évolution narrative à la hauteur du personnage, les autres s'essoufflant tous au fur et à mesure que le film fait chauffer la tête de lecture.
Pour finir, je vais nuancer quelque peu ma déception. Le film est sympa, je trouve qu'on est devant une tranche de vie bien rendue qui se laisse suivre. C'est juste dommage que Verhoeven se perde un peu en cours de route et n'assaisonne pas davantage son propos, le film laisse finalement que peu de gout en bouche quand le générique se termine. On est vraiment loin de la fougue, de la passion et de cette liberté de ton qui faisait toute la percussion de Turkish Delices.
Ah ui sinon, juste avant de partir, j'aimerais quand même qu'on m'explique ce qui fait la réputation borderline du film. Peut être en ai-je vu une version amputée, mais à part deux trois scènes qui sont loin d'être si percutantes, ça reste quand même classique non ? Du coup, si toi qui me lit, tu hésitais à découvrir ce Paulo de peur d'y voir une dépravation insurmontable, tu peux y aller sans souci !
Le final par exemple est carrément utopique, il m'a complètement laissé de côté tant il est en total décallage avec l'habituelle tonalité réaliste des films de Verhoeven. Pourquoi vouloir conclure toutes les trames initiées pour chaque personnage de l'histoire si c'est fait avec autant de conformisme. Heureusement que le chemin concernant Rien est un peu plus couillu, parce que sinon, je trouve que le film tombe dans des clichés que Verhoeven avait jusqu'ici complètement évité. C'est vraiment ce qui m'a tenu à l'écart du film pendant toute la deuxième partie de ce dernier. J'ai beaucoup aimé l'exposition du groupe d'amis qu'on va suivre, le côté old school du motocross avec les énergumènes qui gravitent autour est bien classe aussi et surtout on a ce très bon personnage de la jeune demoiselle ambitieuse et bien gaulée, versatile comme il faut pour mettre un peu de piment dans tout ça. Mais même cette dernière s'affadit au fur et à mesure que la temps s'égraine, comme si le film se formalisait au fil des minutes.
Cette critique peut paraître assassine mais c'est en grande partie du à ma déception. Spetters a pour lui de belles qualités, comme ces acteurs, tous sympathiques. Même si on est loin du charisme de Hauer, en faisant exception de Renée Soutendijk qui mène bien son personnage. On les prend tous en sympathie dès leurs premiers tours de roue et on suit leurs évolutions respectives avec intérêt. La réalisation est une nouvelle fois sans étincelle, mais propre et carré, ponctuée par quelques plans plus inspirés. Le film a également pour lui le personnage de Rien, qui est vraiment intéressant dans sa déconstruction. C'est le seul, à mon sens, qui jouit d'une évolution narrative à la hauteur du personnage, les autres s'essoufflant tous au fur et à mesure que le film fait chauffer la tête de lecture.
Pour finir, je vais nuancer quelque peu ma déception. Le film est sympa, je trouve qu'on est devant une tranche de vie bien rendue qui se laisse suivre. C'est juste dommage que Verhoeven se perde un peu en cours de route et n'assaisonne pas davantage son propos, le film laisse finalement que peu de gout en bouche quand le générique se termine. On est vraiment loin de la fougue, de la passion et de cette liberté de ton qui faisait toute la percussion de Turkish Delices.
Ah ui sinon, juste avant de partir, j'aimerais quand même qu'on m'explique ce qui fait la réputation borderline du film. Peut être en ai-je vu une version amputée, mais à part deux trois scènes qui sont loin d'être si percutantes, ça reste quand même classique non ? Du coup, si toi qui me lit, tu hésitais à découvrir ce Paulo de peur d'y voir une dépravation insurmontable, tu peux y aller sans souci !