Un cri dans l'océan
6/10Ca a du bon de prendre de la bouteille, ça permet de réévaluer de bons petits plaisirs coupables restés en souffrance.
Juin 1998, la fête du cinéma bat son plein et je décide de forcer la main à un groupe de potes pour aller découvrir un certain « Cri dans l’océan ». 100 minutes plus tard, mes nouveaux ennemis me faisait découvrir le remake de la passion du Christ en version plus hardcore. Depuis l’infâme Super Mario Bros, je n’avais pas connu un aussi gros lynchage. Mais il faut quand même reconnaitre qu’à 22ans, tu en tiens encore une sacrée couche et que le second degré est un concept très vague.
Finalement 14 ans plus tard, un Cri dans l’océan se revoit plus que correctement. Jusque là cantonné à des productions pour toute la famille, Stephen Sommers fait preuve d’un solide savoir faire proposant un vrai film de monstres dans les règles de l'art. Le budget est confortable permettant d’accrocher un bon casting, un bon compositeur et un technicien chevronné. Les billets verts sont donc dépensés à bon escient. Le décor du bateau est labyrinthique comme il faut, les gunfights sont loin d’être cheap et le final offre une explosion dans la plus pure tradition. Le réalisateur nous fait doublement plaisir en intégrant dans son histoire le bon petit commando ou l’on retrouve toutes les grandes figures imposés du barbouze badass (mention spéciale à T-ray le sosie officiel de Coli Farrell !). Jason Flemming, Djimon Honsou (le coup de la hache !) Cliff Curtis et Wes Studi, gueule de salopard devant l’éternel (d’ailleurs même dans la tombe, son personnage sera un enculé) composent un casting très correct. Puis le trio principal a presque fière allure avec Treat Williams, l’éternel sous exploité, la très sexy Famke Jansen et un sidekick pas trop relou (le coup de la fille d’Ipanema me fait toujours autant marrer). Coté spectacle, Sommers envoie bien la marchandise, rentrant très vite dans le vif du sujet et au terme d’une exposition efficacement torchée. Après, ca défouraille dans les sens et il ne faudra pas attendre cent ans pour découvrir la nouvelle création horrifique de Rob Bottin. A ce sujet, les SFX sont à clouer au pilori. Déjà dépassés en leurs temps, ils ne ressemblent plus qu’à une bouillie régurgitée de pixels. Malgré cela, l'action est bien gérée et il faut quand même reconnaitre que pour du PG-13, Deep Rising est loin d’être avare en tripailles à l’image du garde manger et surtout du mec régurgité.
Globalement, le film de Sommers ne vole pas bien haut mais dans son créneau il est un produit tout à fait recommandable se positionnant comme l’une des meilleures réussites du réalisateur, la moins assourdissante et assurément la plus fun. Offrant de l’action, du sang, du monstre et de l’explosion, un Cri dans l’océan a de quoi combler l’amateur de produit décérébré ou de séances revigorantes que je suis.