Une Affaire d’État de Éric Valette
(2009)
Sans surprise c'est bien, très bien même. Le film jouit quand même d'une jolie petite réputation malgré le fait qu'il soit plutôt méconnu du grand public, on tient là sans soucis le meilleur film de Valette. Le début du film est des plus intriguant, sur une demi-heure de métrage, Valette introduit deux univers assez éloignés pour finalement les faire se confronter dans le reste du film. C'est d'ailleurs cette opposition qui rythme en grande partie le récit qui ne se révèle jamais faiblard et qui arrive toujours à rester captivant. Si les personnages de Dussolier et de Brakni se révèlent intéressant à leur façon (dommage par contre que Brakni doivent se reposer beaucoup trop sur le sort surprenant de son coéquipier joué par l'excellent Gérald Laroche) c'est véritablement le personnage de Thierry Frémont, homme de main sans pitié mais terriblement humain (à chaque fois qu'il tue c'est pas accident, et sa motivation est des plus convaincante), qui se révèle être le pilier central du métrage. Si Valette est très doué pour ce qui est d'inclure l'action dans son film (mention spéciale à la course poursuite nocturne tournée à l'arrache), il l'est encore plus pour ce qui est de rendre captivant tout ce qui se rapproche de la politique via le personnage de Dussolier (excellente rencontre avec le Président, la photographie fait beaucoup penser à du film de mafioso). Aucune faute de goût dans le casting, si ce n'est la présence de Denis Podalydès dont le jeu théâtral nuit forcément à ses quelques scènes. Un très bon film aux inspirations étonnantes (pas mal d'influences du western, avec pas mal d'hommages visuels et musicaux) qui donne vraiment envie de revoir Valette dans le registre du thriller politique.
NOTE : 7,5/10