The Fountain de Darren Aronofsky
(2006)
Le chef-d’œuvre de Darren Aronofsky, sans aucun doute possible. The Fountain fait partie de ce genre de projets que l'on aimerait voir plus souvent sur un écran de cinéma, ne serait-ce que pour sa volonté de proposer un spectacle totalement inédit et personnel. Ainsi, le troisième long-métrage d'Aronofsky se révèle être celui où ses influences sont moins présentes à l'écran et même si l'ombre de Stanley Kubrick hante certains passages emblématiques il est évident que le jeune réalisateur trouve là un style qui lui est propre et qui évoluera sensiblement avec le récent Black Swan. Fort du succès de son Requiem For A Dream, Aronofsky profite de l'engouement des studios à son égard pour proposer un script ambitieux à la fois très personnel et universel, sorte de conte sur l'amour et la mort qui traverse l'espace et le temps. Via ce scénario à la fois très simple dans son déroulement (tout est compréhensible avec peu d'explications, il est étonnant de voir à quel point le film est court, allant toujours à l'essentiel) et véritablement dense dans les thématiques qu'il aborde, Aronofsky propose un spectacle visuel époustouflant malgré un budget minime comparé au soutien originel des studios. Doté d'une photographie touchant au sublime, d'un score de Clint Mansell qui n'aura jamais été autant inspiré, d'une production design minimaliste et inspirée et d'un duo d'acteur génial (mention spéciale à Hugh Jackman qui trouve là son meilleur rôle) qui ne fait jamais regretter la présence de Brad Pitt et Cate Blanchett, acteurs qui devaient à l'origine incarner le couple, The Fountain s'impose comme l'une des œuvres cinématographiques les plus originales et les plus captivantes de la dernière décennie. Réflexion profonde sur la vie, quête infinie d'une immortalité que l'homme doit apprendre abandonner et histoire d'amour profondément touchante, nul doute qu'Aronofsky livre là un film qui, malgré son échec commercial retentissant, saura sûrement s'imposer de lui-même au fil des années. En espérant qu'il livrera un spectacle semblable avec son prochain long-métrage qui s'annonce lui aussi comme très personnel.
NOTE : 10/10