Retour à Cold Mountain |
Réalisé par Anthony Minghella Avec Jude Law, Nicole Kidman, Renée Zellweger drame - USA - 2h33 2004 |
6.5/10 |
SynopsisDans une Amérique déchirée par la guerre de Sécession, un homme et une femme vont accomplir l'un vers l'autre le plus extraordinaire des voyages. Fille de pasteur, Ada a consacré toute sa jeunesse à la musique, aux arts et au bien-être d'un père veuf, qu'elle aime plus que tout au monde. Simple ouvrier, Inman est un homme farouche, avare de paroles, étranger à la société policée, pétrie de culture et traditions sudistes, dont s'entoure Ada.
Un simple regard, quelques mots maladroits, un baiser volé à la veille de partir au front, suffiront pourtant à leur inspirer un amour absolu, où Ada et Inman puiseront la force et le courage d'affronter la séparation, la solitude, la misère, et les plus cruelles épreuves de la guerre...
Critique1ère vision pour ce film qui est loin d’être hyper original avec une histoire d'amour contrarié sur fond de guerre de sécession dans la même veine que "Légendes d'automne"," Sommersby", "Autant en emporte le vent"...Le réalisateur et scénariste Anthony Minghella laisse beaucoup de place aux histoires solitaires et parallèles de Jude Law (Inman) et Nicole Kidman (Nicole Kidman) qu'aux scènes de guerre ,alors que dans "Légendes d'automne' celles-ci ont beaucoup plus de place ce qui donne un peu plus d'ampleur et d'enjeu au long métrage, et montre le coté héroïque et patriote du personnage masculin.
Ici, le soldat Inman n'est pas montré sous le jour du grand patriote mais plutôt sous le jour de l'homme passionné et obsédé par la femme qui l'attend...et pour la retrouver il est prêt à tout même à déserter.
Un coté assez irréaliste et poétique sur cette histoire d'amour car les deux tourtereaux se connaissent à peine, c'est donc un vrai coup de foudre, un idylle incertain dont on se demande s'il va subsister à l'éloignement, aux circonstances et au temps qui passe. Le couple reste la plupart du temps assez timide et distant jusqu'à leurs retrouvailles qui offre une scène forte au récit. Un scénario plutôt atypique qui sème le doute dans l'esprit du spectateur quant à la longévité et la réalité de l'amour qui unit les deux héros.
Ensuite, on suit les vies parallèles du couple avec une vie de souffrances multiples à la fois physique et psychologiques. Le soldat très solitaire, qui survit tant bien que mal dans la nature hostile, et la jeune femme issue d'un milieu plutôt aisée (un peu comme la K. Winslet de Titanic) qui doit tout apprendre des us et coutumes de la campagne grâce à une alliée de choix Ruby (Renée Zellweger).
Le casting est prodigieux je trouve. Jude Law ne joue pas trop sur son physique, il est plutôt très enlaidi, et livre une bonne prestation.
Nicole Kidman colle bien avec son personnage de bourgeoise endimanchée façon Bree Van de Kamp qui doit galérer pour change de style de vie et incarne la souffrance ordinaire.
Renée Zellweger a elle aussi un rôle sur mesure pour une fois, celle de la plouc au grand coeur, contestataire, grande gueule et travailleuse, débrouillarde qui adore mettre les pieds dans le plat, un sacré personnage qui met de l'animation dans cette histoire mega calibrée.
A noter dans les seconds rôles, Jack White, Brendan Gleeson , Giovanni Ribisi , Philip Seymour Hoffman, Natalie Portman . Le film met le point sur le fait qu'il est difficile de livrer ses sentiments, ainsi tous les personnages ou presque sont confrontés à celà, le couple, R.Zellweger...la souffrance de l'absence de l’être aimé, le destin, la capacité à se dépasser.
Le film est assez long, quelques scènes auraient pu être coupées mais le réalisateur a souhaiter jouer les prolongations avec pas mal de scènes intimistes pour développer ses personnages et celà fonctionne, l'histoire garde un bon rythme de narration, une fresque assez calme et cérébrale qui manque un peu de spontanéité.
Niveau réalisation, c'est assez moyen, il n'y a que les scènes sous la neige qui sont assez réussies, sinon on a vu largement mieux.
Très classique,élégant mais impersonnel. Pas tellement à l'eau de rose comme je l'avais redouté, de beaux seconds rôles.