6/10
The Prowler de Joseph Losey - 1951
Losey fait parti de ces réal à la grosse réputation et qui sont complètement osef (pas vu The Servant et rien à foutre), même si il a fait des scripts sympas pour Anthony Mann comme le Grand Attentat), et ici on est devant l'exemple parfait du film qui bénéficie d'un gros statut du fait qu'il soit rare ( phénomène très courant à HK ) alors que le film est juste sympa, la rareté rend génial un film.
Quand on voit le pitch on pense direct à Assurance sur la Mort ( un triangle amoureux, un mari assassiné ) mais très vite on se rend compte que le scénario de Trumbo s'éloigne du film noir pour livrer la critique d'une Amerique société de consommation et des faux semblants ( il y a des brillants dialogues dans le film ) avec l'histoire d'un gars qui veut juste s'élever dans la société en ayant recours au pouvoir que lui donne son boulot, clairement pour l'époque le film est plutôt subversif mais je trouve pas que ce soit plus subversif que d'autres films de la même époque ( Ellroy s'enflamme un peu dans les bonus mais bon Ellroy dès qu'il aime un truc il en fait des caisses ), on reste en territoire connu : adultère et sexe suggéré.
Par contre malheureusement la fin est un peu trop convenue et même carrément décevante.
Joseph Losey pour son premier "gros" film de studio eu 3 semaines de tournage ( secondé par Aldrich ) et à la photo il eu droit d'avoir Arthur C. Miller ( pour un de ses tous derniers films ) soit l'un des tout meilleurs directeur photos de l'époque ( vainqueur de plusieurs oscars ) qui ne bénéficia pas de son budget auquel il était habitué mais qui livre un excellent boulot ( la photo du dernier quart d'heure est vraiment belle ), dans l'ensemble j'ai pas trouvé le film très visuel, il y a pas de séquences marquantes ni de grande idées de mise en scène, on est clairement devant un film de scénariste ( enfin y a une brillante analyse du film dans le livre wild side et la mise en scène est décortiquer ) et ça donne vraiment pas envie de voir les autres Losey.
La raison évidente de voir ce film est la performance une nouvelle fois sans faille de Van Helfin, lui c'est simple plus je le vois plus je trouve que c'est un très très grand acteur (alors qu'il reste relativement "inconnu" par rapport aux autres acteurs de cette génération) et là il livre une prestation de premier ordre dans le rôle de ce pauvre lourdaud machiavélique, Van Helfin réussit à la fois à être attachant ( bon pas souvent vu la pourriture qu'il joue ) mais surtout il arrive à donner vie à son personnage, il s'efface derrière le rôle de ce flic ripoux qui veut juste acheter un motel pour se la couler douce ( et pour ça il sera prêt à tout ), Evelyn Keyes ( qui doit le rôle au fait qu'elle était à l'époque madame John Huston ) s'avère très bien dans ce rôle éloigné des stéréotypes de femmes fatales de l'époque ( d'ailleurs j'ai attendu jusqu'au dernier moment un twist qui nous révèle que c'est une manipulatrice de premier ordre mais il n'est jamais venu ), c'est juste une desperate housewives qui succombe à ses pulsions sexuelles et son désir d'enfant.
Un petit film qui tient plus du drame que du film noir, à voir surtout pour Van Helfin.