BUSINESS IS BUSINESS
Paul Verhoeven (1971) | 6.5/10
Assez déroutant ce premier film de Verhoeven quand on ne connait de lui que sa période américaine. En bon client de ses films outre-atlantiques, c'est avec beaucoup d'envie que j'ai mis un pied dans sa période néerlandaise, espérant y trouver ce qui pouvait être annonciateur des oeuvres si typiques des bobines qu'il a pu réaliser ensuite. Et bien j'ai pu trouver quelques pistes dans ce Business is business mais pas tant que ça étant donné qu'il se révèle être complètement différent en terme de tonalité. On est devant une comédie assez touchante, très réaliste finalement, qui fait la part belle à deux actrices qui portent à bout de bras une tranche de vie pas comme les autres en plein quartier rouge à Amsterdam.
Si le film se révèle être un peu court en terme de rythme et d'intensité pour garder captive l'attention du spectateur, il est néanmoins suffisamment atypique pour intéresser. L'histoire est peu commune, on suit deux prostitués à un point précis de leurs vies respectives. La première qui subit son métier va tenter de se trouver une vie plus aux normes tandis que la seconde, beaucoup plus en phase avec son style de vie, comprendra qu'elle ne veut aucunement rentrer dans un quelconque moule, préférant vivre comme elle le choisit. Sur ces thèmes, Verhoeven marque les esprits, d'autant plus que c'est très bien fait. Se concentrant sur les deux femmes et leur quotidien, il ne rend pas le film inutilement glauque et préfère user du burlesque pour imager les relations qu'elles entretiennent avec leurs clients, utilisant pour cela des accessoires complètement absurdes pour des séquences assez folles, empreintes de mélodies en décallage total avec le côté glauque des différentes situations filmées ! Et il faut avouer que c'est tout l'intérêt du film, ces différents passages où les prostitués donnent vie aux fantasmes de ces messieurs, tous plus exotiques les uns que les autres.
Au final, Business is business est une sympathique approche de la période hollandaise de Verhoeven. Certes pas un grand film mais une entrée en matière qui donne envie d'en voir davantage tant elle sait toucher et aborder avec finesse une quête de liberté qui est pour beaucoup un mot bien difficile à définir.