[Pathfinder] Mes critiques en 2012

[Scalp]

Si même Killbush aime pas c'est que ça doit être sacrément nase.

[Alegas]

Prometheus 5/10

La dernière œuvre de Ridley Scott était LE fantasme SF attendu par une horde de fans fébriles. Prometheus est sorti en grandes pompes et Prometheus a globalement déçu dans les grandes largeurs. Mais comment pouvait-il en être autrement lorsque l’on se penche sur la genèse du projet ?

Un point sur lequel tout le monde est d’accord, le réalisateur a livré la marchandise avec un produit chiadé à l’esthétique inattaquable, à deux trois CGI près. Mais ce qui marque dès la fin du générique, ce sont les multiples questions restant en suspens, sujettes à réflexions, extrapolations et analyses en tous genres. A mon sens, les raisons de ce flou artistique sont claires et trouvent leurs origines dans la nature même du projet. Il faut quand même se rappeler qu'au départ l’idée de Ridley Scott (de son propre chef ou pression de la Fox?) était de mettre sur pied un préquel à son chef d'œuvre xénomorphe. Pour de multiples raisons et malgré le pouvoir du réalisateur britannique à Hollywood, le projet a muté pour devenir Prometheus. La valse des scénaristes et surtout des idées a donc entrainé une profonde refonte de l'histoire pour n'aboutir finalement qu'à un ersatz du premier Alien se focalisant sur un personnage ayant suscité (soit disant !) de nombreuses interrogations. Mais le plus franchement du monde, qui à sa première découverte d’Alien à voulu en savoir plus sur le Space Jockey ? C’était un élément de décor, point barre ! Franchement, on s'en branlait et on s'en branle encore! On s'est penché sur son cas uniquement pour entrouvrir, à nouveau, l'univers Alien et actionner la machine à billets verts.

Résultat final, Prometheus a la gueule du projet bancal monté sur un reste de bonne idée et vérolé par un changement de cap qui lui a ôté toute intelligence. Car sous ses airs de film revenant sur la création de l’Homme, sur la foie et autres bondieuseries, se cache un script fainéant et presque con comme ses pieds que l’on nous vend comme fondateur et novateur. Mais si le film de Ridley Scott pose autant de questions, ce n'est pas grâce à la richesse de ses thématiques. Prometheus est purement et simplement le reflet d'un projet avorté ayant évolué en cours de chemin pour des considérations purement mercantiles. Il reste donc des idées du point de départ, corrigées et agrémentées par des scénaristes ayant embarqués en cours de route. Si beaucoup de principes ne sont pas abouties, c'est que le projet lui même ne l'est pas. Les failles béantes de l'histoire sont le fruit d'une refonte faite à la va-vite afin de respecter un calendrier, un tel blockbuster en puissance ne pouvant être ajourné pour de sombres raisons scénaristiques. Du coup, on nous sort une dernière bobine (à partir de l'explosion du vaisseau) afin d’éveiller la fibre nostalgique pour cacher la misère, faire croire à une longue mise en place et que les réponses arriveront. Tous les geeks de la planète entière se sont creusé les méninges sur ce produit qui est en fait un "reste prémaché".

Prometheus est loin d’être une infamie (esthétique magnifique, bestiaire intéressant). Mais le fait est qu’il symbolise surtout l’opportunisme d’Hollywood basant son histoire sur un gigantesque coup de bluff qui a en partie marché puisqu’il a généré des attentes et des fantasmes cinéphiliques insoupçonnés.

[erferf]

Raaahhh, mes premiers Brigitte et surtout le mythique Miami Spice!

Yep je viens de lire tout ça, et hormis Erf, je crois que l'on a tous bien kiffé ce bon gars qui a su imposer un métrage furieux fait avec amour et surtout beaucoup, beaucoup de couilles!

Tain, je repense à la scène du bus quoi!

Wè le bus c'est sympa, mais plus j'y repense plus j'ai envie d'baisser la note. Y'a de sacrées bites qui "jouent" dans c'film quand même, trop à chier dans le jeu général pour que j'foute plus que 5 pour quelques bonnes idées certes (et la critique de la société ho pitié quoi. J'passe un meilleur moment en causant avec des anars bourrés. Pareil pour ce qui est d'avoir des couilles, c'est censé forcer l'admiration des gens, sérieux? xD). Et si l'jeu d'merde est un effet de style, bah...

C'est un effet de style à chier. Mais les gens ont le droit d'aimer le collège fou fou fou.

Puis j'crois qu'il y en a eu d'autres pour pas aimer mais que ca faisait chier aussi d'faire une critique, et qui auraient été encore moins gentils

[Jimmy Two Times]

Enfin quelqu'un qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas : on s'en branlait pas mal de l'histoire des Space Jockey!

[Pathfinder]

Doom 6/10

Doom est le pot pourri de ce tout ce que je peux attendre d'un bon plaisir coupable. L'histoire est simplissime propice à mettre en valeur un bon p'tit groupe de barbouzes hétéroclites dominé par le musculeux de service.

The Rock endosse le rôle, avec une fois de plus, un charisme à toute épreuve épaulé par les habituels lieutenants clichetons du genre, le cinglé, l'asiatique, le faux calme, le bras droit avec sa trauma, le black comique, le black plus mesuré et le bleu. La production décide donc d'envoyer ce p'tit commando dans un environnement hostile et nous voilà parti pour deux heures de dézingages en série. On nous rabat souvent les oreilles avec la réussite du genre qu'est Silent Hill. Faut quand même ne pas oublier que Doom, malgré son caractère légèrement bisseux (l’histoire j’entends), a bien rempli son contrat avec un honnête spectacle sincère et respectueux, à l’image de cette séquence à la première personne absolument jouissive en forme d’hommage à tous ceux qui ont grandi avec le Duke. Doom enchaine les péripéties classiques du genre vues et revues un peu partout mais les combine plutôt bien avec des moyens corrects et des acteurs sympathiques. Le final se révèle même surprenant avec l'évolution du personnage de The Rock qui pète bien son fusible à tendance gros facho avant de devenir le Ugly Rock.

Doom est donc une bonne série B qui rempli haut la main son contrat et qui ne se contente pas non plus de singer bêtement son modèle vidéo-ludique. On peut même y voir une version aboutie du Ghost of Mars de John Carpenter. En tout cas, je fais clairement de Doom un exemple à suivre pour les hordes de Resident Evil qui nous tombent sur le coin de la gueule chaque année.

[Pathfinder]

Enfin quelqu'un qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas : on s'en branlait pas mal de l'histoire des Space Jockey!

Ouais!!!! Non mais!

[Heatmann]

ouai bonne serie B bourrine doom ! des couloirs ,un commando , des monstre , voila ca fait ce que ca doit faire , on en demande pas plus , ca fait du bien .

[Mark Chopper]

Enfin quelqu'un qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas : on s'en branlait pas mal de l'histoire des Space Jockey!

Ouais!!!! Non mais!

C'est exactement ce que je me suis dit en revoyant Alien quelques jours après la merde Prometheus : on s'en bat les couilles.

[Pathfinder]

La dame en noir 5/10

Malheureusement, je n'en ferais pas des tonnes.

Non pas que le film soit une purge atroce (je laisse ça au Libiesman!) mais plutôt un produit ultra rebattu et qui au delà de sa plastique, forte agréable, n'a pas grand chose à proposer. Le film de James Watkins joue sur une esthétique léchée qui va grandement rendre hommage au meilleur de la Hammer. J'ai beaucoup pensé au Chien des Baskerville (Mon Fisher préféré!). Mais sur le fond, cette Dame en noir est loin de réinventer la roue s'employant, trop souvent, à recycler des effets sérieusement éventés. Les jump scares sont attendus tout comme le final, aussi noir soit il. L'orphelinat, les autres étant passés par là pour booster le genre, Watkins tente un mixage improbable entre le old school britannique et la nouvelle garde espagnole. A défaut de dynamiter les conventions, l'ensemble se révèle fainéant et va se contenter d'un simple recyclage basique. On serait alors tenté de se pencher sur le cas Radcliffe, affranchi du poids de la saga Harry Potter. Loin d'être mauvais, le jeune acteur se contente maladroitement de capitaliser sur une expression de tristesse. Hormis de bien belles cernes, il n'a pas grand chose à défendre. Puis le voir jouer un jeune veuf de 30 ans m'a quand même sorti du truc à de nombreuses reprises. Je ne l'ai jamais vraiment trouvé à sa place.

La dame en noir passe après de trop nombreuses réussites pour être considéré comme un exercice solide. Il se regarde comme une tentative inoffensive tout au plus, jolie mais terriblement vaine.

[Pathfinder]

Philadelphia 7/10

Philadelphia ou LE film lacrymal des années 90. A la revoyure, le film de Jonathan Demme reste toujours aussi efficace aidé en cela par deux acteurs, ayant réussi à aller bien au delà de leurs personnages clichetons. Les clichés, voilà le terme qui a vérolé le projet Philadelphia. Prendre un avocat homosexuel ayant contracté le virus du SIDA lors de parties fines dans un cinéma glauque suffisait à enterrer le film. Mais conscient de toucher à des clivages sensibles, Demme va orienter son film de tribunal (puisque c'est quand meme ça l'ossature) sur la notion de préjugés. Le SIDA va donc devenir un sujet connexe au profit d'un procès sur l'abus. Le réalisateur contourne donc l'écueil épineux de l'imagerie primaire du sidéen pour se concentrer sur la lutte d'un homme qui aurait pu etre cancéreux, estropié ou que sais je encore. Le sujet étant bien recadré, on n'échappe, cependant, pas à des torrents d'émotions surtout dans une telle entreprise formatée pour les Oscars. Mais là est le talent des ricains, celui de pouvoir aller au delà de l'énormité des sentiments pour toucher au plus profond. Et je dois avouer que la séquence de la Calas ainsi que le final ont fini par me foutre par terre. Philadelphia n'a certainement pas l'approche la plus fine pour parler du SIDA mais comme on évite le sujet en frontal , il reste à l'écran le combat émouvant d'un homme malade face à un système déshumanisé. Tom Hanks mérite son oscar, point barre et moi j'ai marché à fond comme un couillon.

[Alegas]

Troupe d'élite 2 8.5/10

Et vlan, je ne l’avais pas vu arriver celui là! J’ai beaucoup entendu parler, de façon très élogieuse, du diptyque Troupe d’élite. Le premier est considéré comme un condensé de noirceur et de nervosité salvatrice contre un second plus posé et rotor dans sa radioscopie des arcanes du Bope et des institutions qui le régissent. Un concours de circonstance a donc fait que j’ai mis d’abord la main sur le second opus. Pas de problèmes particuliers, cette suite se regarde sans aucunes lacunes de compréhension.

Troupe d'élite 2 s’apparente à une claque cinématographique de taille, au moins aussi importante que celle administrée par la Cité de Dieu en son temps. Cependant moins axé sur la violence frontale des favelas, le film de José Padhila n’en est pas moins une ode à la pourriture semblable à une vraie grenade dégoupillée. En se focalisant sur la corruption, véritable gangrène du système policier brésilien, le réalisateur adopte un ton nerveux (le montage est une véritable leçon !) très à propos dans sa description d’institutions totalement vérolée de l’intérieur. Le sous titre du film est d’ailleurs limpide à ce sujet. Il va donc suivre les péripéties du chef de l’antigang de Rio de Janeiro dans sa lutte contre les milices armés qu’il trouvera des deux cotés de la loi (les flics étant montré comme les plus à gerber dans leurs exactions). Et la panoplie de l’ordure sera complète, illustrée par des moments durs comme la séquence des journalistes et ce charnier calciné qui fait froid dans le dos.

Ce qui est bon avec ce film, c’est que personne n’est blanc ou noir. Les flics sont véreux, un membre du Bope nage dans les eaux troubles de la bavure, les principales têtes pensantes sont corrompus jusqu’à la gueule. L’éclaircie va donc provenir d’un homme désavoué (pour son recours systématique à la violence), persécuté par le système et qui va profiter de ses nouvelles attributions pour défendre ses idées. Nacimiento n’a donc rien de la défroque du héros bien au contraire. Il va juste tenter de se racheter aux yeux d’un fils coincé entre la violence de la rue illustrée par son père et les discours politiques d’un beau père en pleine ascension. José Padilha (Robocop entre ses mains devrait être une tuerie urbaine) est aussi à l’aise pour décrire la gangrène d’un système que pour envoyer des séquences nerveuses d’une intensité rare (la descente dans la prison avec le discours en parallèle, ça tue tout !). Je mettrais juste un bémol sur l’acteur principal (le recours à la voix off est pour une fois très bien et justifié) loin d’avoir les épaules pour un tel rôle. Pas badass pour un rond, il m’a fait penser à une version de Didier Bourdon plus jeune. A ce niveau là, bonjour le charisme. Sinon, le reste est un sans faute et surtout un modèle de montage à suivre pour tous les débilos qui ne jure que par la shakycam à outrance. Ici, la réalisation mixe l’approche nerveuse et posée avec un talent technique indéniable. Le tout se termine se sur un constant d’échec pour un Nacimiento conscient que les racines du mal sont malheureusement tentaculaires.

Je vais donc m’empresser de découvrir le premier volet qui semble tout aussi bon et bien axé sur de la guérilla urbaine. Approche politique oblige, le Bope et son centre d’entrainement est clairement mis de coté dans le film. Mais qu’à cela ne tienne, le premier volet devrait me contenter au plus haut point.

[Logan]

Qu'est ce qui t'as pris de voir le deux avant le un?

[Pathfinder]

Beh je sais mais j'ai le deux entre les mains avant. Bah me suis pas posé de questions!

[Logan]

Bon en tout cas bien joué, du coup je vais écrire ma critique ce soir ou demain histoire de le faire rentrer dans le top

[Pathfinder]

Tu situe le premier comment par rapport à celui ci?