7/10
Gallipoli de Peter Weir - 1981
Un film qui préfigure vraiment les 2 derniers films épiques de Weir ( de loin les meilleurs films de sa période US, période qui a pas que des bons films, toujours se rappeler que Witness c'est vraiment mauvais ).
Weir nous montre ici une partie de WW1 qu'on a pas trop l'habitude de voir (encore moins du point de vue australien) le conflit turc à part
Lawrence d'Arabie et
Capitaine Conan c'est pas un truc qu'on voit souvent.
Le film se divise en 3 parties presque d'égales durées, la première nous montre les 2 jeunes héros dans leur Australie natale, on y voit leur rencontre et le début de leur amitié via une traversée épique de l'outback ( c'est 2 jeunes que tout oppose dans leur conviction mais qui vont malgré tout devenir ami ), c'est simple et efficace, on croit à ce qu'on voit et on s'attache immédiatement aux 2 héros naïf. La seconde partie se déroule en Egypte et c'est l'entrainement et le dépaysement qui est montré, le ton est plutôt léger ( le passage au zouk est marrant ) mais ça fonctionnne toujours et les retrouvailles entre les 2 amis sont bien sympas (belle séquence).
Puis arrive la dernière partie avec la guerre où Weir se montre aussi habile que dans les 2 premières parties, là où le début du film laissait la place pour l'espoir et la naïveté ici la gravité de la situation ne laisse aucun doute, la guerre c'est avant tout la peur et la boucherie mais l'amitié des 2 hommes reste plus fort que tout, Weir montre ça de manière frontale sans en rajouter ( on a une excellente scène de bataille en hors champs avec juste les réactions des 2 amis à la guerre qu'on entend au loin ) et le sacrifice finale est admirablement traité ( très belle scène d'adieu entre les 2 personnages ) et la symbolique final avec le sort d'un régiment entier qui repose sur les jambes d'un coureur est une magnifique scène.
Une histoire simple et touchante qui prend le point de vue exclusif des 2 personnages ( l'ennemi Turc est quasi invisible et Weir ne s'attarde pas trop sur le fiasco qu'est cette défaite ) et on est vraiment de leur coté tout au long du film, on partage leurs joies et leurs peines et finalement pendant une majeur du film on a pas vraiment un gros enjeu narratif.
La mise en scène de Weir est sans surprise quand on a vu
Way Back on y retrouve tout son coté académique si efficace dans ce genre de film, il filme ample, il filme bien, c'est tout simplement majestueux, son scope est parfaitement utilisé, les cadres sont soignés et la bataille finale tient bien la route visuellement ( on sent que le budget était au rendez vous ) avec ces corps tombants par centaine dès la sortie de la tranchée, non vraiment du très bon boulot et on peut ressortir plusieurs séquences vraiment marquantes : les retrouvailles en Egypte entre les 2 amis et la scène de guerre hors champs et le plan final que n'aurait pas renié un Sam Peckinpah.
Mark Lee je le connaissais pas et belle découverte, sacré bon acteur, surprenant que sa carrière soit si anecdotique, il vole même la vedette à Mel Gibson pourtant ici très bon, enfin il est toujours très bon dans les films australiens, ici son jeu naturel fait des ravages, c'est par l'Arme Fatale 4 quoi.
La BO sponso Jean Michel Jarre est une atrocité sans nom, ça ne colle jamais avec les images, c'est dommage, heureusement y a quelques morceaux "normaux" dans le film mais on est vraiment sur une BO qui plombe le film a plusieurs moments.
Un beau film, on peut regretter que finalement il soit trop court, c'est typiquement le genre d'histoire qui pourrait durer 1h de plus.