C'est très bien Lost, on se rendra compte plus tard que c'est la plus grande oeuvre d'art des 00's. Autre sujet.
Pour Haneke, je me permet de remettre la critique de Thoret sur le Ruban Blanc (je ne suis pas non plus drogué a Thoret, je ne suis pas toujours d'accord avec lui, loin de là, mais sur Haneke, son avis me semble assez juste) :
Le Ruban blanc, le derneir film de Haneke, cinéaste peu aimable dont la reconnaissance critique laisse sans voix encore une fois.
...Film hanté par le cinéma de genre -tous coupables-, plutot que de l' assumer et d' en réaliser la puissance, verse dans la boursouflure rhétorique.
Construit en 3 blocs monolithiques et répétitifs, le Ruban blanc s' ouvre
par la voix off d' un vieil instit digne d' un canular de Jean Teddy Filip, l' homme des Documents interdits.
Les terribles évènements qui vont suivre, nous dit-on en substance,
seront, peut etre susceptibles d 'éclairer ce qui est survenu dans l' Histoire.
On n' en saura pas plus, coup de bluff et porte ouverte à toutes les interprétations.
Au fond le Ruban blanc touche l' os des obsessions hanekiennes puisque
le réalisateur de La Pianiste n' éprouve meme plus le besoin d' indexer
son récit à une cause socio-historique.
Ici la pathologie est partout, en gestation ou déjà à l' oeuvre.
Chez ce pasteur puritain qui inflige à ses enfants des rituels punitifs
cruels, chez ce médecin qui congédie sa maitresse pour cause de laideur
avant de jeter son dévolu sur sa propre fille, chez ces gamins de
paysans qui balancent le fils du baron à l' eau pour lui dérober sa flute.
Au spectateur de faire son marché entre les maux de son choix :
l' éducation rigoriste, futurs nazis en culotte courte, fanatisme relgieux, société répressive, fascismes, à chaque pathologie son personnage, sa
petite scène en guise d' appat.
Ce pacte marche à (presque) tous les coups puisqu' il s' appuie sur l' inteligence supposée du spectateur -ce qui flatte son égo- et postule
à raison, que les pleins de son cerveau rempliront les creux du film.
Comme tous les films d' Haneke, le Ruban blanc s' articule autour du couple faute/culpabilité, mais l' envisage à l' envers.
Voici le chatiment, qui a fauté ?
Processus de manipulation aussi déplaisant que douteux, qui consiste à décreter a priori la culpabilité d' une image pour ensuite fournir au spectateur un objet auquel il ne pourra qu' adhérer.
Mais ici, meme plus besoin d' objet en particulier, plus besoin d' images "choc" ou insoutenables (Funny games), juste une impression bigote de faute généralisée.
Chez Haneke, meme le ciel est de plomb. Respirer c' est pecher.