[Dunandan] Mes critiques en 2012

[Dunandan]

Une petite perle ce film , et j'ai du baisser par contre ma note pour l'autre film que j'ai du coup surestimé

[Mark Chopper]

Par contre, au risque de faire le puriste, le véritable titre reste Noriko's Dinner Table.

Le coup du Suicide Club 0 était sans doute un argument de vente du coffret.

[Dunandan]

Oui, je l'ai signalé dans ma critique, mais pour retrouver facilement les 2, j'ai préféré l'option "commerciale".

[Dunandan]

Juliet in love

Réalisé par Wilson Yip Wai-Shun Avec Sandra Ng Kwun-Yu, Francis Ng Chun-Yu, Simon Yam Tat-Wah Drame, Chine, 1h24 - 2000

4/10

Résumé :

Jordan est le troisième couteau dans un gang de Kowloon, mais son manque de cruauté l'empêche de progresser dans les triades. Judy vient de se faire larguer de son mari et vit maintenant seule avec son père sénile. Les deux âmes perdues se retrouvent quand Jordan essaie de doubler la queue dans le restaurant de Judy. Quand le père de cette dernière est blessé dans un accident de la route, c'est Jordan qui l'accompagne à l'hôpital. Mais celui-ci doit rendre la dette à un ami ; or le parrain accepte de l'éponger si le nouveau couple accepte de garder son enfant illégitime pour une semaine.

Je ne comprends pas trop l'engouement autour de ce film. Je l'ai trouvé d'une lourdeur insupportable. Au début, ça partait pourtant bien avec ce petit ton décalé au début grâce aux personnages : le papy qui adore le coke et dont on soupçonne le diabète latent, la copine actrice de film de kung-fu, ou encore le personnage principal qui ment au restaurant pour doubler des places, et bien d'autres. Tous des personnages atypiques qui doivent apprendre ensuite à communiquer. Il y avait aussi une petite mise en scène amusante, légèrement poseuse. Mais après vas-y que je te balance du drame dans la gueule (j'ai presque rigolé lorsque le type a avoué que toute sa famille était morte, la goutte d'eau de trop), malgré les non-dits qui devraient alléger un peu le propos. Le résumé avait pourtant une idée vendeuse, à mi-chemin entre la romance et le polar. Malheureusement, la fusion n'opère pas vraiment, et se concentre ensuite surtout autour d'un trio insolite entre un petit malfrat, un bébé, et une ex-cancéreuse traumatisée par son ablation du sein. Je n'ai pas été touché par les personnages, pas vraiment approfondis (trop de non-dits pour ma part, et du coup il ne s'y passe pas grand chose, à part parfois un petit jeu de regards censés remplacer tous les mots du monde), ce qui est quand même la base pour accrocher à ce genre d'histoire, qui est de plus vue et revue (la seule phrase qui m'a marqué, amusante, répétée de nombreuses fois par le papy, et qui montre que la vie peut être simple prise du bon côté : tant qu'il y a du coke il y a de l'espoir). Pas un mauvais film, mais vite oublié pour ma part, malgré les acteurs qui livrent une bonne prestation. A conseiller pour les amateurs de drame HK plus sobres que d'habitude. Définitivement pas ma came malgré ses bonnes intentions. Et pourtant d'habitude j'aime bien les trios avec un bébé au milieu.

Un mélodrame bien épais malgré les non-dits et son ton légèrement décalé du début. La petite idée originale, bien que finalement peu développée : le drame sentimental avec un soupçon de polar à l'arrière-plan. Un bon duo d'acteurs.

[angel.heart]

Ah bah moi c'est sans problème un de mes Wilson Yip préférés!

[Dunandan]

Ben moi je suis resté presque entièrement hermétique au film . Je crois que les drames HK ce n'est pas pour moi alors.

[Jed Trigado]

J'aime aussi beaucoup, même si je lui préfère Bullets Over Summer pour ma part.

[Dunandan]

J'aimerais lui donner une seconde chance un jour, car je n'ai pas détesté non plus. Je ne me suis juste pas senti impliqué par le film. Mais c'est clair que j'ai un petit blocage avec les drames HK premier degré. C'est grave docteur ? (peut-être si je voyais Bullets, qui me semble plus décalé, ça passerait mieux après ..., je fonctionne aussi comme ça, en voyant d'autres films du réal' puis en revenant vers celles que je n'ai pas apprécié mais qui ont bonne réput').

[Scalp]

Laisse ce cinéma pour les grands et retourne regarder du Burton et du Wes Anderson, c'est mieux

[Logan]

Juliet in love c'est trés bien, t'es sévère la dunandan

[Mark Chopper]

J'aime aussi beaucoup, même si je lui préfère Bullets Over Summer pour ma part.

Ah non celui-là j'ai souffert : j'ai été traumatisé par l'acteur orange

[Dunandan]

Soudain l'été dernier, Joseph L. Mankiewicz (1960)

Clairement l'un des films sur la folie les plus convaincants que j'ai regardés, avec Shock corridor et Vol au-dessus d'un nid de coucou. Dans le cadre de la psychiatrie, Mankiewicz développe ses thèmes de prédilection, particulièrement celui de la quête de vérité au sein d'une famille aux liens eux-mêmes malades. Il adapte ici le roman de Tennessee Williams, ce qui donne parfois des allures théâtrales à l'interprétation, aux décors (il y a une esthétique baroque dans le manoir, rappelant Le château du dragon), ainsi qu'aux dialogues finement ciselés. Mais une fois accoutumé au style, c'est un véritable nectar qui nous parvient, malgré quelques retournements de situations qui me semblent un peu trop abrupts. Du grand Mankiewicz.

Bien que le film se focalise surtout sur les liens familiaux, le cadre dans lequel évolue la jeune femme est très bien décrit. Ce que l'on peut voir de l'hôpital psychiatrique est très crédible, montrant le peu de moyens en leur disposition (les défaillances techniques des opérations chirurgicales) ainsi que le cadre malsain (les patients entassés dans un espace réduit, le manque d'humanité qui s'en dégage). En outre, d'autres figures institutionnelles viennent conforter la prétendue folie de la jeune femme : la religion et la médecine moderne. Mais dans un mouvement dialectique, une autre vérité apparaît, reflet de leur propre définition de la normalité : chantres de la sexualité bridée et des bonnes manières, adorateurs de l'argent, et ignorants des tréfonds de la nature humaine. Bref, le chirurgien chargé de l'opération de la jeune femme aura aussi à combattre la société pour débusquer la vérité.

Ainsi ce dernier, pas très convaincu par les motivations de la famille et le jugement préconçu de la société à l'encontre de la jeune femme, opte plutôt pour une approche psychanalytique avant de se prononcer. En effet, cette famille se comporte de manière étrange, dans une atmosphère à demi fantastique. Les éléments se mettent doucement en place, de manière directe (les dialogues et les mises en situation), ou de manière oblique (la nature symbolique de ce qui nous est montré ou raconté, et surtout les décors évocateurs et remplis d'allusion à la psyché des personnages).

Le premier décor, le jardin d'hiver de la riche veuve, lance déjà des pistes. Sorte de mise en abîme du récit qu'elle développe avec le médecin, qui au lieu de se concentrer sur sa nièce, parle de son fils poète, et de ce fameux "été dernier" où il est décédé et a perdu simultanément sa créativité. Ce jardin est un lieu de création recréé dans lequel cette femme trône, descendant par le biais d'un ascenseur, telle une reine se mettant au niveau de ses sujets (n'oublions pas les relations maître/esclave, une thématique centrale chez cet auteur). Mais ce jardin d'Eden, luxuriant et épuré, est aussi marqué par la mort et la destruction, comme en témoigne cette plante carnivore qu'elle nourrit selon son bon plaisir, ou cette statue en forme de squelette. Un environnement qui trouve écho à son récit très étrange, spécialement son histoire sur les jeunes tortues se faisant dévorer à leur naissance par les oiseaux de mer, possédant en germe toutes les réponses : vision d'un monde (carnassiers/proie), d'un mode d'être (agir comme un dieu impassible), d'une sexualité (sa mère comme témoin de la scène). Réalité et psychologie s'entremêlent dans ce récit, et il est difficile de démêler les deux. Comme un collier de perles, nous collectons petit à petit les éléments de vérité de la bouche de la nièce et à partir de situations symboliques, jusqu'à la révélation finale apportée par le long flashback de cette dernière.

La réalisation semble peut-être statique, théâtrale, mais c'est le style de Mankiewicz, qui se contente de faire interagir (avec talent) décors, personnages, et dialogues. Ces derniers sont d'ailleurs de très haute volée (un des gros points forts chez ce réalisateur, et l'une des raisons pour lesquelles je le trouve si passionnant), très littéraires, et portés avec grâce, surtout par Katharine Hepburn, dans son rôle de mère entretenant une relation filiale ambivalente, et Elisabeth Taylor, troublée et dégageant une liberté et une sexualité bridées. C'est surtout eux et le travail sur les décors qui nous font croire à la folie ambiante. Je signale tout de même un petit effet de mise en scène durant la séquence ultime, une surimpression d'image du visage de la prétendue folle et de ses souvenirs, qui parvient à nous faire ressentir la tension psychologique, presque schizophrénique, de son personnage. En bref, l'un mes Mankiewicz préférés avec L'affaire Cicéron. Malgré un dénouement clair, de nombreux double-sens font qu'on a envie de se replonger dans cette oeuvre puissante, renvoyant à de nombreux thèmes : famille, santé mentale, créativité, sexualité, désir, position sociale.

Prenant la psychiatrie comme point de départ, Mankiewicz continue à déflorer la structure du désir et des relations familiales. Comme une habitude, le script, les dialogues, et la mise en scène, sont vraiment au top. Comme petits défauts : des retournements de situation un peu abrupts, et à la limite une réalisation un peu sage pour son sujet, compensée par des interprétations de talent.

[Logan]

[Dunandan]

Hé flemmard tu ne pourrais pas laisser un petit commentaire (en plus je me suis cassé le cul pour cette critique, trop dur de ne pas trop dévoiler l'histoire tout en parlant des différents éléments).

Mais merci

[Logan]

Bah t'as tout dit, c'est une Masterpiece quoi

Bon allez deux notes et y a moyen de le faire monter haut dans le classement.

T'as vu quoi déja de Mankiewicz je me rapelle plus?