*Classement annuel des Bomiens 2012*

[Logan]

Moonrise Kingdom: 8,5/10 (putain ca a lui du bien son animé à Anderson, on y retrouve un peu le même ton et esprit, fais chier je vais plus pouvoir lui chier dessus il a passé la barres de deux excellents films )

De rouille et d'os: 4/10 (du bon mélo puant qui ne fait que accumuler le pathos (à tel point que tu vois TOUT venir, ca devenait un running gag pour moi dans la salle) mais n'oublie pas de faire une fin bien consensuelle et niaise pour le spectateur lamba, et au secours l'écriture qui accumule les facilités).

[Dunandan]

Ah bah moi c'est tout le contraire. Je n'ai pas trouvé qu'il y avait du pathos On parle du handicap et de l'exclusion sociale quand même ...

[Mark Chopper]

Bordel, mais ça n'a pas du tout l'air d'être fidèle au bouquin d'origine... C'était bien la peine d'acheter les droits.

[Logan]

Non mais t'es sérieux? Dés qu'ils ont moyen d'en rajouter dans le tire larme et le choquant ils y vont à fond

La scéne ou ils vont faire la luge, je me suis dis, ca peut être quoi le truc le plus horrible? Le gosse qui se noie...allez ca loupe pas...
Quand l'autre pose ses caméras, je me suis dis, ca peut être quoi le truc le plus horrible? Sa soeur qui se fait gauler et perdre son job...allez ca loupe pas...

(Je pourrais en faire une chanson et en faire 20 lignes)

Mais bon à la fin le mec devient champion de boxe, on ne sait pas comment, il finit avec l'autre, il a son gamin, la morale est sauve pour pour pouvoir recommander le film à la sortie...

[Dunandan]

Les 20 dernières minutes je suis assez d'accord avec toi, que je trouve pas géniales, effectivement. Mais sinon le reste ça va je trouve. C'est typiquement français ça : ils n'arrivent pas à terminer leurs films, soit c'est trop abrupte, soit c'est interminable ...

[Killbush]

Les Muppets, le retour : 5,5/10

Les intentions de Segel sont louables mais c'est juste sympa au final, je m'attendais à un truc beaucoup plus référentiel, limite méta film (c'est ce que laisser penser les détournements de bandes annonces pendant la promo) là c'est une intrigue tout ce qu'il y a de plus classique, heureusement que certains passages avec les Muppets sont réussis car Segel et Adams font de la figuration et leurs scènes sont nazes, et c'est surtout pas très drôle.

[ERNST STAVRO BLOFELD]

"Dark shadows" : 6,5/10 (pas le meilleur Burton )

"Avengers" : 4,5/10 (toujours pas réconcilié avec les super héros en papier mâché )

[Spike/William]

Moonrise Kingdom: 9.5/10
Wes Anderson propose un film assez proche de son suberbe Fantastic Mr Fox, proposant un univers complètement barré, original, magnifique et toujours aussi visuelement abouti. Mettant les adultes au niveau des enfants, et les enfants au niveau des adultes, Anderson provoque un véritable petit éléctrochoc scénaristique. Dès lors certaines scènes peuvent sembler provocantes mais restent toujours appropriées et surtout trés drôles. La réalisation mélange miniatures, théâtre, et se fait scénique. Jusqu'à la manière d'appeller ses personnages ou les postiches mal fixées laissant apparaitre bon nombre d'imperfections (pareil sur le montage et les faux raccords ultra visibles du film). Moonrise Kingdom est une vision enfantine, immature de la vie ou le vrai et le factice cohabitent constamment (le Phare par exemple, présent sous deux formes). Une grande réussite.

De Rouille et d'Os: 9/10
Jacques Audiard signe un film à contre courant. Son récit n'est pas évident, loin des clichés du genre, ne tombant jamais dans le pathos en cherchant a raconter une tranche de vie sans concessions. En ne focalisant pas son récit sur Marie, il montre que la souffrance n'est pas forcément celle que l'ont voit, que le handicap physique n'est pas finalement si éloigné du handicap social. Porté par des jeux d'acteurs fabuleux, une réalisation magistrale le film de Audiard sait émouvoir, faire rire et surtout choquer. Une tranche de vie ordinaire sublimé par l'oeil d'un cinéaste d'exception.

[Dunandan]

Tout à fait d'accord avec tes deux critiques

Bon je serais un peu moins enthousiaste sur le second (les vingt dernières minutes sont mal fichues pour moi, comme si le réalisateur hésitait entre une fin mélodramatique ou consensuelle), mais je suis d'accord sur le fond

[Spike/William]

Enfin bon des cinéastes comme lui y'en a pas beaucoup chez nous, les gens sont surtout déçus parce qu'ils attendaient beaucoup de Audiard après Un Prophète. Foutre moins de la moyenne c'est un peu abusé, surtout quand on voit le soin apporté à la réalisation. C'est pas du téléfilm de luxe mais du vrai cinéma qu'il nous propose, contrairement à 90% des prods françaises qui sortent. Le film est déjà assez violent comme ça pour qu'on nous serve une fin à vouloir se pendre, le cinéma c'est aussi une manière de voir du positif, et je trouve que venant d'un réalisateur qui d'ordinaire aime pêter la gueule du spectateur, pêter la gueule de son personnage principal à la place est une belle manière de montrer une autre facette de ce qu'il sait faire. La grande salle de L'UGC de Strasbourg était remplie à presque 100% ce soir, j'en croyais pas mes yeux. Personne ne s'est barré de la salle, les gens étaient réellement captivés par le film, et pourtant on est loin, mais alors trés loin d'un film comme Intouchables.

[Dunandan]

Je suis d'accord avec toi, je n'aime pas non plus les fins nihilistes à tout prix. Mais là j'ai trouvé que le happy end était un peu forcé. J'ai mis un bon 7/10, mais si les vingt dernières minutes étaient mieux traités, moins collées artificiellement au reste, j'aurais rajouté un bon point. Sinon ça fait plaisir un film aussi sincère, non pathétique, ni psychologique, sur un tel sujet. Un bon cinéma sensoriel comme j'aime.

[Spike/William]

Je sais pas, la fin du film moi aussi je me suis demandé pourquoi Audiard avait choisi ce parti pris. Et en repensant à la toute dernière phrase du film, cette fin me semble assez évidente. C'est une metaphore sur la prise de conscience à travers la chair.

La manière dont il brise la glace et les os de ses mains pour sauver son fils rapellent la manière dont il pête la gueule au mec avant, sauf que l'intensité est 100 fois plus forte, la rage du desespoir en plus. Il brise la glace comme il brise l'invisible mur qu'il avait lui même érigé entre lui et tout ceux qui l'aiment. C'est une prise de conscience, une renaissance. La scène qui suit où il craque au telephone montre pour la seul fois du film une réelle émotion. Il a réussi à briser ce qui l'empêchait de vivre jusqu'alors.

Audiard n'est pas un réalisateur simpliste, il y a toujours du fond à ses films, le problème sur celui-ci c'est qu'avec son sujet on oublie vite qu'il peut y avoir une seconde lecture, ce qui est à mon sens une erreur.

[Dunandan]

On a la même interprétation

je ne l'ai pas mise dans ma critique (et d'ailleurs c'est assez évident comme allusion puisqu'il parle des os de sa main comme irremplaçables, etc ...), car ce serait spoiler la fin, mais bon là je trouve que ça va trop loin dans la métaphore, au détriment du bon sens ... j'aime beaucoup Audiard, son cinéma me parle, mais quand il dépasse cette limite, je me braque un peu

[Jovani]

Et sinon, la vraie question : on voit _Zack ???

[Moviewar]

Moonrise Kingdom 8,5/10



Un énorme casting, une réalisation magnifique, une BO de fou et une superbe histoire !