[Dunandan] Mes critiques en 2012

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Château du Dragon - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 18 Mai 2012, 02:01

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Le château du dragon, Joseph L. Mankiewicz (1946)

Le château du dragon devait initialement être tourné par Ernst Lubitsch. Mais le décès soudain de ce dernier a permis à Mankiewicz de débuter à la réalisation. Un premier essai impressionnant puisque tous les thèmes du réalisateur y étaient déjà en germe, gravitant autour du rapport entre maître et esclave, et de la lente découverte de la vérité derrière l'apparence des bonnes manières du château. Malgré tout, ça demeure assez classique dans le traitement, sortant à peine de cette lutte de classes.

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Le contexte historique diffère des habitudes du réalisateur qui préfère l'époque présente, pourtant parfait pour exposer son histoire. Au dix-neuvième siècle, c'est l'époque des nobles et des paysans, dont les différences tranchent. Les paysans, pieux, prudents, et humbles. Les nobles, athées, exubérants, et fiers. L'une des grandes forces du récit est son changement fréquent de ton, tantôt léger, tantôt mélodramatique. La première partie du film porte sur la découverte de ce nouveau monde par la jeune femme (Gene Tierney), qu'elle accueille avec émerveillement, comblant tous ses désirs ou rêves de princesse. Sur cette base-là, elle est charmée par ce Seigneur rempli d'élégance (Vincent Price). Mais elle hésite continuellement entre deux hommes, deux mondes strictement opposés, dont elle constitue la dialectique : le noble charmant et mystérieux, et le docteur (ami des paysans) fougueux et authentique.

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Progressivement, la personnalité de ce dernier se dévoile sous de multiples visages, et le rêve n'est pas si rose que cela. C'est là que le film devient plus captivant. Finalement, tout ce qui intéresse cet homme est de faire perdurer son rang social au mépris du progrès et de l'égalité des classes. Cette volonté malsaine culmine dans sa relation aux femmes. Derrière ses airs de gentleman, il est comme une veuve noire au masculin, soutirant aux femmes l'enfantement du fils, le reste du temps s'isolant dans sa tour, et laissant les femmes et sa fille à elles-mêmes dans leur chambre (sa seule preuve d'amour à leur égard est, disons-le, mortelle, ...). Cette vérité semble s'enraciner dans le passé, ce qui apporte une aura légèrement fantastique et paranoïaque (des voix dans la nuit, le tableau de la grand-mère, des bibelots qui ont la double particularité d'avoir et de ne pas avoir leur place dans leur environnement, le N & B ayant un petit côté gothique). Il est dommage d'ailleurs que ce film n'aille pas un peu plus loin dans cette direction, malgré que la réalisation s'y prête bien. Enfin, le dénouement est un peu trop prévisible, fermant simplement la boucle narrative ("fini de rêver"), et manquant ainsi de mordant en ce qui concerne le personnage féminin qui se contente de faire un retour en arrière.

Dommage que le film parte dans plusieurs directions (la bluette, le problème des classes, le fantastique) sans assumer complètement leur liaison, et soit un peu trop classique dans son déroulement. En contre-partie, parfait pour s'initier aux thèmes récurrents du réal'.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar francesco34 » Ven 18 Mai 2012, 07:22

Rah Dunandan, on a rdv au ciné à 11h et t'écris des critiques à 3h du mat... y'en a un qui va pas se lever je sens... :nono:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Killbush » Ven 18 Mai 2012, 09:28

Je l'ai mais pas encore regardé, ça donne envie :super:
Starting to see pictures, ain't ya?
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De rouille et d'os - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 18 Mai 2012, 17:14

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De rouille et d'os, Jacques Audiard (2012)

Jacques Audiard, à l'instar de ses oeuvres précédentes, filme à hauteur d'homme. Tout à l'opposé de son père, il utilise des dialogues épurés au maximum, ressemblant à nos propres conversations. Son cinéma est essentiellement sensoriel, corporel, et la musique ainsi que les silences y jouent un grand rôle. L'histoire est ainsi très simple, et fait croiser la route de deux personnes qui se retrouvent au plus bas niveau de leur existence. L'un s'occupe de son garçon, essayant de survivre comme il peut avec les réseaux qu'il constitue peu à peu, plus ou moins légaux. L'autre était entraîneuse d'orques dans une attraction quelconque, et perd ses deux jambes. Malgré un sujet assez lourd, on ne tombe jamais dans le pathos (malgré quelques virées dans le misérabilisme : aucun personnage qui n'a pas de problèmes), et on ne s'attarde pas trop sur la psychologie des personnages. Le type est direct, vivant, et ne se prend pas la tête. En 2-3 mots il emballe. Tout est facile pour lui ou presque, car il n'approfondit pas les rapports, et se contente du minimum. Ses besoins sont simples : le sexe, la bouffe, les combats. La femme, au début, est comme lui : elle redécouvre, grâce à lui, des sensations simples, et reconquiert son corps avec le soleil, la mer, les rapports sexuels. La communication ne tourne jamais autour du pot : elle a envie de sexe, il rapplique (s'il est opé). Elle a envie de sortir ? Aucun soucis. Aucun préjugé, mais seulement une relation profondément sincère et sans compassion rabaissante, malgré ou grâce à son aspect abrupt. Mais peu à peu elle a besoin de plus : être désirée sexuellement, être comme les autres, et surtout être aimée. C'est sur ce dernier point que ça bloque entre eux, surtout chez le type, qui prend alors la fuite à tous les niveaux : son autorité paternelle, la femme, sa famille.

Malgré des qualités évidentes, ce film n'est pas exempt de défauts. Au début, j'ai eu un peu de mal à accrocher au niveau des personnages, car leur présentation est vraiment peu étoffée. Par exemple, le travail avec les orques n'a jamais été un véritable problème, mais plutôt un prétexte à faire des scènes avec la mer, terrain par excellence de la reconquête des sensations, permettant l'une des plus belles séquences du film. A la limite, cette première partie est assez intéressante, car on voit l'évolution des personnages, ou plutôt celle de leur rapport au corps. Petit à petit on peut presque prendre leur pouls. A vif ou brutalisé, le corps retrouve enfin, dans la deuxième partie, une certaine intimité, une identité, que ce soit dans le handicap (la femme) ou la prise de confiance (l'homme). A ce niveau-là c'est une belle réussite. Par contre, je trouve les raccords entre les différentes parties (présentations, relations, séparations) un peu artificielles, surtout la fin qui me paraît peu convaincante et mal équilibrée, bien que justifiée : la fuite du bonhomme de ses responsabilités, suivie (enfin) de sa prise de conscience en tant que père à travers un accident de l'enfant. Mais la fin m'a paru s'étirer en longueurs, manquant de bon sens malgré le niveau symbolique évident (briser le mur de l'indifférence), et évitant de peu la surenchère émotionnelle (l'accident). D'un autre côté, si elle évite le piège de la fin nihiliste, elle n'évite pas pour autant le happy-end consensuel (bien que mérité vu les épreuves subies).

Le pari de revaloriser les corps meurtris et handicapés, physiquement ou socialement, tout en évitant l'écueil du pathétisme, est globalement réussi, malgré une fin peu convaincante et des inégalités au niveau des transitions narratives.
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Moonrise Kingdom - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 18 Mai 2012, 18:26

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Moonrise kingdom, Wes Anderson (2012)

Wes Anderson continue à faire du Wes Anderson et c'est très bien comme ça, gonflant ainsi proportionnellement le groupe de ses fans et de ses détracteurs. Il a une palette artistique comme personne, avec un sens du cadre, des couleurs, à la limite du maniérisme. Chaque plan est travaillé comme une carte postale, fourmillant de détails allant ensemble ou pas (exemple : le marin, sorti tout droit de La vie aquatique, qui contraste de manière comique à chacune de ses apparitions), ce qui peut donner à l'ensemble un côté fabriqué, artificiel. Mais bon c'est ce que j'adore chez lui, cette notion de réalité retravaillée à l'image d'un conte moderne. La première séquence est un petit modèle dans le genre, la caméra se plaisant à se balader latéralement ou verticalement d'une pièce à l'autre en suivant les mouvements d'une petite famille, telle une maison de poupée.

L'histoire prend son temps à démarrer véritablement, comme la plupart des films du réalisateur. Ce dernier instaure d'abord un ton délicieusement décalé qui est d'autant plus comique que les personnages apparaissent sérieux, parfaitement intégrés dans le cadre, à tel point qu'on ne sait plus si ce dernier a été fait pour eux, ou si c'est l'inverse. Nous reconnaissons par ailleurs de nombreux clins d'oeil à d'autres films, à travers des personnages ou des situations particulières : le petit couple, double enfantin du couple interdit dans La famille Tenenbaum, l'environnement marin et l'ethnologue empruntés à La vie aquatique, et enfin le thème de la petite communauté sauvant les siens, allusion à Mr Fox. L'imaginaire cinématographique est aussi évoqué : Titanic, Seul au monde, Inglorious Basterds pour ne citer que ceux-là. Tout cela est au service d'une jolie petite histoire, simple et naïve, alors qu'on pourrait avoir l'impression que les autres films du réalisateur tournaient principalement autour de l'excentricité de ses personnages.

Nous découvrons des enfants qui ont des problèmes semblables aux parents, mais qui sont bien plus débrouillards que ces derniers. Sur le modèle de la fugue musicale, deux d'entre-eux, un jeune scout et une jeune fille partent en road-trip vers une destination mystérieuse. Chacun porte un trauma différent, l'un étant orphelin et l'autre simplement mal-aimé. Alors que leurs parents vivent eux-mêmes une existence tristounette, ils prennent leur destin en main pour vivre très sérieusement leur histoire d'amour. En même temps, ils sont poursuivis par toute une palette de personnages plus délirants les uns que les autres : une armée de scouts (armés jusqu'aux dents), leur chef (Edward Norton, épique en petit short, complètement dépassé par les événements), un policier vieillissant (Bruce Willis), et enfin une assistance sociale sans pitié.

Le fond de l'histoire fait penser forcément à La majesté des mouches. En effet, bien que l'histoire soit plus édulcorée et amusante que ce dernier, il y a des moments où on se demande si ça ne va pas déraper, avec des scènes plutôt suggestives en termes de violence et de sexualité, débordant légèrement du cadre bien propret et gentillet de la composition d'ensemble. Mais selon moi, le film prend véritablement son envol au niveau émotionnel lorsque le petit couple arrive à destination : ils enchaînent rapidement les différentes étapes d'un couple adulte, à la limite de la licence morale, pour finalement être pris au sérieux.

Bref, Moonrise Kingdom est un film déployant (comme tous les films de Wes Anderson) un style certes coloré et amusant, mais tout en portant sur des questions graves. La solitude, l'abandon, la morosité, les amours secrets, la sexualité, l'amitié, et la responsabilité y sont développés de manière douce-amère, pince sans-rire, en lançant ainsi un message fort : les adultes ne doivent plus prendre les enfants pour des cons, mais plutôt les accompagner dans leur engagement, se mettre à leur hauteur, et aussi, pourquoi pas, apprendre d'eux. Une vraie fable philosophique, qui en a d'ailleurs toutes les caractéristiques : une forme artificielle avec des personnages totalement imaginaires, mais un fond profondément vrai et essentiel.

Wes Anderson continue à construire son univers, et ça fait du bien aux yeux, aux oreilles, et au moral. Un fond pourtant grave (une fugue de deux jeunes enfants en pleine nature), mais transcendé par un sens unique du décalage.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Count Dooku » Ven 18 Mai 2012, 21:25

Très beau film Le Château du Dragon, en le voyant j'ai vu pas mal de similitudes avec le Rebecca d'Alfred Hitchcock, en particulier au niveau de l'ambiance et de l'esthétique gothique, même si le film de Mankiewicz lorgne moins vers le fantastique mais plutôt vers le drame psychologique.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 18 Mai 2012, 21:58

Oui il est bien, j'ai failli lui mettre un poil plus, mais je le trouve quand même moins "puissant" que le film Les chaînes conjugales qui joue dans la même cour (sentimentale) et auquel je mets 7/10. Puis voilà, j'ai quand même un peu de mal avec ce genre-là.
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Aniki, mon frère - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 19 Mai 2012, 01:09

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Aniki mon frère, Takeshi Kitano (2000)
Peut-être le film qui ressemble le plus à du cinéma de genre chez Kitano depuis Violent Cop. Les intermèdes contemplatifs et poétiques qui contrebalançaient le nihilisme et la violence ambiants sont zappés, pour s'adapter à un public plus américain. Ce n'est pas déplaisant, car du coup, les scènes d'action sur lesquelles le film insiste beaucoup ont gagné en puissance d'impact. On retrouve par contre les petits jeux débiles de Kitano, et c'est très amusant de voir le japonais arnaquer son "frère" black dans ses petits jeux, dont l'absurdité culmine dans un jeu bien sadique proche du thème de la roulette russe à la manière de Sonatine, peut-être la scène la plus poignante du film.

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Or, pour ne pas réduire Aniki à un simple Reader digest des yakuza eiga réalisés par Kitano, avec un contenu identique dans un contexte différent, il faut se rappeler sa particularité. Comme dans Sonatine, un yakuza vieillissant exilé y continue sa guerre de clans, cette fois-ci en Amérique, dégommant les autres gangsters un par un à l'aide de "frères" noirs et latinos. Mais la disparition de ces moments contemplatifs, qui étaient une façon de tuer le temps et de transcender la mort sociale constituée par de l'absence de travail, permet de déplacer le sujet vers le code d'honneur. En effet, à côté des affrontements sanglants, se construit une belle amitié entre ce yakuza et un afro-américain, grâce à ce code exécuté jusqu'au bout qui surmonte toutes les différences ethniques. Le sacrifice de l'un d'eux, montrant ce qu'est réellement un yakuza en donnant sa vie à son clan, accélère paradoxalement leur succès et leur chute en montrant ainsi le code d'honneur dans sa pureté radicale. Une unité dans la mort sublimée dans l'écriture japonaise de ce mot, fabriqué à partir de corps inanimés. Il s'agit au final d'une belle variante du personnage de Kitano dans le paysage multiculturel de Los Angeles, tout en conservant le ton violent, poétique, et mélancolique de tous ses polars.

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Une bonne variante de Kitano du yakuza eiga, en montrant le code d'honneur comme manière radicale d'abolir les différences culturelles.
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Re: Moonrise Kingdom - 8,5/10

Messagepar Moviewar » Sam 19 Mai 2012, 08:34

dunandan a écrit:Wes Anderson continue à construire son univers, et ça fait du bien aux yeux, aux oreilles, et au moral.


:super: :super: Le film me suit encore depuis hier soir ! J'en ferai une critique également ! Magnifique et cette BO :love:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar francesco34 » Sam 19 Mai 2012, 11:02

Ouais c'est un film qui murit bien j'ai l'impression, comme tous les Wes Anderson... au revisionnage la note pourrait même monter...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Sam 19 Mai 2012, 12:49

Je devrais d'ailleurs le revoir avec ma femme. J'ai vraiment beaucoup aimé. Et ça me donne envie de voir tous les Anderson que je n'ai pas encore vus (surtout Mr Fox).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar francesco34 » Sam 19 Mai 2012, 16:19

ouais clairement Fantastic Mr.Fox est une perle... Bizarrement j'ai un faible pour la VF de celui là, avec Amalric en Fox, il a un timbre de voix qui colle vachement bien à cet univers.
Et puis La vie aquatique, mon favori, mais talonné par Moonrise maintenant... L'ordre s'inversera peut-être quand j'aurai revu Moonrise dans quelques mois...
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Homme qui tua Liberty Valance (L') - 6/10

Messagepar Dunandan » Dim 20 Mai 2012, 03:23

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L'homme qui tua Liberty Valance, John Ford (1962)

Le tout premier Ford que je regarde en entier, et ce n'était peut-être pas le meilleur choix pour commencer, puisqu'il s'agit avant tout de l'oeuvre-testament de son auteur, son Impitoyable. Pourtant j'ai apprécié les thèmes abordés : l'amertume liée à la fin de l'Ouest (magnifique introduction des personnages découvrant les artefacts ou fantômes du passé masqués par de nombreuses couches de poussière, ou du désir évoqué de retrouver l'aridité du désert) ; l'idéal de guider les individus selon la loi du pays ou l'éducation au lieu de la loi des armes ; la découverte selon laquelle le pays a été bâti sur une légende fausse et un idéal dévoyé ; le processus de la civilisation retracé à travers l'évolution de ses personnages. Mais très rapidement je n'ai pas accroché aux personnages malgré un bon casting, et de bons stéréotypes (James Stewart dans le rôle de l'avocat, buté dans son idéal de l'établissement de la loi sans violence ; Lee Marvin le hors-la-loi représentant le règne de la force ; John Wayne le justicier réaliste, qui sait que la force est nécessaire à l'établissement de la loi). Je les ai senti faux, dans une sorte de froideur fonctionnelle. Or, c'est très important pour moi de sentir des acteurs investis dans leur rôle. D'autre part, je me suis senti perdu dans l'histoire, qui a pourtant bien commencé avec cette idée de flash-back racontant l'histoire d'un homme au sujet d'un mort qu'il enterre, vestige de l'Ouest mais aussi de sa propre histoire, où la réalité côtoie la légende (toute la base du western classique). Nous assistons alors au récit d'un idéaliste changeant progressivement au contact de la réalité. Mais les différentes péripéties qui guident l'histoire ne m'ont que rarement captivé, sur la base d'un rythme peu soutenu, et d'un réalisme assommant, malgré les symboles l'entourant assez nombreux (chaque personnage représente un aspect de la société en mutation : la femme, la presse, la justice, ...). Je me suis senti hermétique au sujet du film malgré son fond intéressant contenant d'ailleurs de nombreuses lectures. Peut-être aussi un problème d'attente, puisque je ne savais pas que ce film porterait presque uniquement sur la communauté humaine, avec relativement peu de scènes d'anthologie. De plus la réalisation m'a paru plutôt académique, se prêtant certainement à l'analyse, mais qui ne m'a pas foncièrement touché. Bref, un film qu'il faudrait que je redécouvre après quelques Ford plus anciens.

Une certitude : un Ford par lequel il ne faut pas débuter. Un fond néanmoins intéressant, sur la manière dont l'Ouest (et à travers lui, les individus qui le composent) a muté.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Dim 20 Mai 2012, 06:38

M'étonne pas venant d'un fan de Burton.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Dim 20 Mai 2012, 08:10

J'ai débuté par ce Ford et je l'avais aimé...

En fait, c'est celui que je recommanderai pour débuter : c'est la seule fois où j'ai apprécié John Wayne et Stewart est énorme (of course).
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