[Alegas] Mes Critiques en 2012

[Alegas]

The Avengers de Joss Whedon

(2012)

Il y avait franchement de quoi avoir peur devant le film événement de la Marvel, finalité de nombreux films qui n'existaient uniquement pour justifier le projet, The Avengers avait autant de raisons d'être craint que d'être attendus, la faute à des introductions de personnages à la qualité en dent de scie. Pourtant après cinq ans, The Avengers arrive enfin sur les écrans, représentant soit la rêve geek ultime, soit la quintessence du style souvent insupportable des derniers héros Marvel, et si on ne tient clairement pas là un grand film, il faut quand même avouer que la peur de revoir un film aussi nul que Thor a tendance à pousser ces Avengers vers le haut. Pourtant, c'était loin d'être gagné, le film ayant le défaut d'être introduit par une séquence d'une nullité effarante, que ce soit sur le jeu des acteurs, la précipitation des événements sans justification (que fait Loki et pourquoi) ou sur la mise en scène qui donne l'impression que Kenneth Branagh a changé de nom. Heureusement, passé cette introduction foireuse, The Avengers se révèle être un divertissement franchement sympathique. Alors oui, on est loin de plus grands films de la firme (les deux premiers Spider-Man de Raimi) mais on évite le désastre annoncé qui aurait pu accumuler les défauts que l'on attendait de lui, ainsi la totalité des héros sont globalement traités en égalité, les séquences d'action, sans être jamais originales, arrivent à produire leur petit effet lorsqu'elles se concentrent sur les actions d'un seul personnage (voir Captain America en action dans le monde d'aujourd'hui ça a carrément de la gueule) et leurs relations sont plutôt bien traités dans l'ensemble. En revanche, il est dommage de voir à quel point le scénario de The Avengers est trop souvent mis de côté, outre les facilités scénaristiques trop grosses pour être avalées (Hulk rejoint le lieu du climax en moto) on regrettera le gros point faible du film, à savoir sa présentation de la menace, une menace censée être le déclencheur du rassemblement mais que l'on ne ressent jamais, Loki servant juste de faire-valoir d'un peuple extra-terrestre dont on ne saura jamais rien hormis que le cube cosmique déjà présent dans Thor et Captain America est au centre de leurs intérêts. Rajoutons à cela des minis-présentations de personnages qui ont déjà eu droit à des films entiers pour être caractérisés (les flashbacks inutiles de Captain America ou encore le dialogue entre Thor et Loki qui condense leur relation fraternelle), des personnages secondaires totalement écartés, un humour souvent hors de propos et un final où les morceaux de bravoure sont trop rares et on obtient The Avengers, film sympathique mais qui ne pourra que susciter la frustration si l'on attend de lui le cross-over ultime. Niveau mise en scène, prendre Joss Whedon était loin d'être la meilleure idée de la Marvel, car si le bonhomme fait preuve de quelques qualités dans sa façon d'introduire certains dialogues ou dans une volonté de prouesse technique pure (le plan-séquence du climax final), il a définitivement du mal à convaincre sur plus de deux heures de métrage, heureusement que le casting fait souvent oublier les carences du film, à noter la présence de Mark Rufallo, excellent en Bruce Banner. On pourra peut-être espérer que la suite pourra corriger le tir et présenter un métrage plus noir et adulte, mais en l'état ce Avengers, à défaut d'être une réelle surprise, est assez sympathique pour faire son boulot de simple divertissement, il ne faut assurément pas lui en demander plus.

NOTE : 6/10

[Alegas]

The Unjust de Ryu Seung-wan

(2010)

Troisième film de Ryu Seung-wan que je découvre et il s'impose vraiment comme l'un des réalisateurs les plus intéressants de son pays. Alors oui, ses films n'ont pas le talent de Bong Joon-Ho, Park Chan-wook ou Kim Jee-woon qui transpire à la moindre image mais il faut vraiment reconnaître qu'il a le mérite de toucher à tout et de le faire toujours d'une façon différente, avec The Unjust il livre donc un film assez atypique en comparaison de la production nationale puisqu'on est ici dans un polar judiciaire et administratif, avec une quantité impressionnante de dialogues, là où la plupart des films coréens du genre préfèrent se tourner vers le thriller d'action. Du coup, le film en rebutera inévitablement certains, que ce soit par son introduction trompeuse ou par l'attention complète qu'il exige du spectateur. Car si The Unjust est loin d'être un film difficilement compréhensible (à partir du moment où l'on assimile les trois personnages principaux la trame se suit sans aucun problème), il se révèle souvent provocateur sur sa forme scénaristique via des trames qui se croisent très souvent ainsi qu'une longue introduction des personnages (presque une heure) avant de rentrer dans le vif du sujet. Cela aurait pu nuire grandement au récit avec un mauvais scénariste, mais le fait est que le script est écrit par Park Hoon-jung (auteur du scénario de I Saw The Devil, rien que ça) et ça se voit, non pas sur le rythme (le film de Kim Jee-woon ne se reposait presque jamais, ici tout va vite mais avec une certaine lenteur visuelle) mais bien sur la qualité (on saisit les motivations des personnages en seulement quelques minutes) et la richesse de l'intrigue qui propose de très nombreux thèmes. Le script joue aussi beaucoup sur l'originalité puisque même si l'intrigue commence de façon assez convenue pour un film coréen (le coup de l'homme de paille et de la police corrompue se retrouve aussi bien dans Memories of Murder que dans The Chaser) elle se poursuit de façon assez inédite pour finalement révéler jusqu'où chacun est capable d'aller non seulement pour ses ambitions mais aussi pour sauver sa propre vie au risque de ruiner celle des autres.

The Unjust, malgré son lourd quota de dialogues, propose tout de même quelques séquences bien marquantes, notamment sur la seconde moitié du métrage. Ryu Seung-wan livre ici un travail assez étonnant de sa part, lui qui se dirigeait souvent dans l'expérimentation visuelle et le tape-à-l'oeil montre une certaine maturité avec The Unjust, la mise en scène est très subtile, même dans les rares séquences violentes, et on y trouve un travail fabuleux sur le rapport entre les personnages et leur environnement (et notamment avec l'architecture, ce qui rappelle énormément le travail de Michael Mann sur Manhunter). La musique, sans être marquante, est utilisée de façon intelligente et la totalité du casting est génial, mention spéciale Ryu Seung-beom, frère du réalisateur qui jouait déjà dans Crying Fist, parfait en procureur arriviste. Bref, The Unjust c'est un excellent polar, le genre d’œuvre qui risque d'être encore plus agréable à revoir pour mieux l'analyser.

NOTE : 7,5/10

[Dunandan]

Moi j'ai trouvé ça chiant, et pourtant j'aime les films intelligents. Les enjeux s'épuisent trop rapidement selon moi, le rythme est très bas même pour un film de ce genre, et l'ambiance je n'ai pas accroché (bien que je comprenne, si on connaît mieux les films coréens que moi, que le contraire puisse se produire). Par contre ce que je trouve curieux, c'est que chaque critique positive retient les mêmes éléments d'intrigue (homme de paille, corruption, survie), et justement je trouve que ça tourne qu'autour de ça, sans grande diversité dans le déroulement ou la mise en scène.

[Alegas]

PTU de Johnnie To

(2003)

Grosse déception vu l'excellente réputation du film, à savoir l'un des meilleurs films de Johnnie To. Alors oui, on est clairement pas devant un mauvais film mais c'est typiquement le genre d'oeuvre qui peut en déboussoler plus d'un si on part avec une attente bien précise, et pour le coup je dois avouer que je ne m'attendais pas du tout à quelque chose de semblable. PTU a pourtant énormément de qualités que j'apprécie et notamment son intention de départ, celle de proposer une vision nouvelle de la ville d'Hong-Kong, filmée toujours à hauteur d'homme et dans des conditions très particulières (pour avoir les rues toujours vides, le tournage s'est déroulé chaque dimanche soir sur une période de trois ans) qui font que les rues anonymes sont privilégiées par rapport aux cadres habituels que l'on peut voir dans la majorité des productions HK (on retrouvera un peu cette optique dans une séquence spécifique du premier Election). Ainsi, le film de To se veut avant tout un polar atmosphérique à la réalisation soignée et au scénario minimaliste (la trame principale est simple : retrouver avant l'aube une arme de poing perdue dans la ville), ce qui fait à la fois son charme certain mais qui est aussi la source de plusieurs défauts. Tout d'abord, To abuse clairement de son expérimentation sur le temps figé, autant sur certaines séquences cela passe sans problème (le gunfight final notamment) mais difficile de trouver une justification à une scène telle que l'assaut du repaire des junkies où l'ascension de quatre étages par une cage d'escalier est synonyme de cinq minutes de métrage où il ne se passe rien à l'écran. Quand au scénario, qu'il soit minimaliste n'est pas un problème (les personnages sont caractérisés efficacement), mais la volonté de To de passer d'une intrigue tout ce qu'il y a de plus sérieux à de l'humour a tendance à faire que le film entier a le cul entre deux chaises, autant cet humour marche lorsqu'il se révèle ludique et nécessaire (le passage des portables dans le restaurant, en plus d'être drôle, est très important pour la suite) autant la plupart des écarts ne servent pas à grand chose, mention spéciale à la trame principale dont la finalité révèle que Laurent Baffie est sûrement un grand fan des films de Johnnie To. La musique en décalage total avec ce qui se passe à l'écran, malgré le fait qu'elle soit voulue, rend très mal au visionnage. Heureusement que le casting se montre à la hauteur de la qualité de la réalisation, Simon Yam est, comme toujours chez To, excellent et Lam Suet est convaincant malgré un rôle franchement difficile à aborder. Je reverrais peut-être PTU à la hausse lors d'une seconde vision, mais toujours est-il que ce que j'ai vu m'a beaucoup trop désappointé pour le considérer comme un réel bon film et ce, malgré ses qualités évidentes.

NOTE : 6/10

[Mark Chopper]

Si jamais tu creuses le genre et que tu remontes aux années 80, je pense que Scalp va faire une attaque.

[Alegas]

Happy Birthday Mr Mograbi de Avi Mograbi

(1999)

Assez déçu devant ce film qui avait pourtant la possibilité d'être une réussite totale. Après ses réussites dans le genre documentaire, Avi Mograbi tente, à la manière de ce qu'avait pu faire Peter Watkins auparavant, de créer une œuvre où le spectateur ne pourrait discerner totalement où s'arrête la véracité de ce qui est montré à l'écran et la fiction, et cela pour mieux critiquer l'institution israélienne et notamment l'aveuglement général volontaire où presque personne ne cherche à savoir si la légitimité de cet état est réelle. Ainsi, sur le fond, le film est difficilement attaquable puisque très risqué. Toujours avec subtilité, Mograbi analyse son propre pays depuis l'intérieur tout en comparant sa situation à sa vie de tout les jours. Pourtant, le film a un gros problème sur sa forme, autant multiplier les points de vue est une bonne idée en soi, autant Mograbi a vraiment du mal à rendre le tout cohérent, d'autant que l'on repère assez facilement la fiction via le mauvais jeu de certains acteurs. Bien entendu, des excellentes séquences sortent du lot mais on ne pourra que regretter que le métrage dans son ensemble ne soit pas de cette qualité là, surtout vu sa durée assez courte. A conseiller aux aficionados du réalisateur et à ceux qui s'intéresseraient à la situation israélienne, les autres, passez votre chemin.

NOTE : 4/10

[Milkshake]

Vous donnez envie avec ce Unjust, ajoute à la liste de film à voir.

[Criminale]

Ouaip je viens de me le prendre aussi.

[Alegas]

Comme je le dis dans ma critique, ne vous attendez surtout pas à du polar coréen comme on en a déjà vu, c'est vraiment du film d'enquête administrative pur et dur sur la première heure et demi.

[Alegas]

Mission : Impossible de Brian De Palma

(1996)

A l'occasion de la sortie vidéo du quatrième opus, retour sur la saga Mission Impossible avec tout d'abord ce premier opus sorti en 1996 et qui se révèle être la seconde tentative de Brian De Palma dans le divertissement tout public, presque dix ans après l'énorme succès critique et public de The Untouchables. Revoir Mission Impossible aujourd'hui, c'est finalement voir à quel point De Palma posait les bases des films suivants, délaissant totalement tout un pan de la série d'origine pour finalement retenir certains aspects qui pourraient le distinguer des autres films d'action ayant comme toile de fond l'espionnage international. De plus, et c'est là l'une des qualités récurrentes de la saga, il est étonnant de se rendre compte que malgré des apparences pas forcément flatteuses, les films arrivent toujours à permettre au réalisateur de s'exprimer. Ici donc, De Palma reste fidèle à lui-même, et même si l'on regrettera que la folie de sa mise en scène se soit quelque peu envolée (dans Untouchables on trouvait beaucoup plus de morceaux de bravoure) le fait est que l'on reconnaît bien la patte du cinéaste via ses gimmicks (double focale, plans-séquences, mise en abyme du point de vue) ainsi que par sa maîtrise de la tension (excellente scène du casse de la CIA) et c'est bien là l'essentiel. Le scénario, malgré l'évidente volonté de mettre en avant le personnage d'Ethan Hunt (production Cruise/Wagner oblige), se révèle être un des meilleurs de la saga via un climat paranoïaque réussi et surtout via des nombreux jeux de faux-semblants qui arrivent encore à surprendre.

On regrettera donc que le final du métrage soit aussi raté et totalement aux antipodes de ce qu'avait pu proposer De Palma durant l'heure et demi précédente. Non seulement trop grandiloquente par rapport au budget du film, le climax est tout simplement l'une des pires idées de l'histoire du blockbuster et autant les effets numériques fonctionnent à l'extérieur du tunnel, autant le coup de l'hélicoptère à deux mètres du train donne quelques uns des plans les plus moches de la carrière de De Palma, dommage car la séquence partait avec de bonnes idées mais est finalement à l'image du film, à savoir un honorable divertissement d'espionnage qui se plante lorsqu'il tente de pencher vers l'actionner. Le score de Danny Elfman, hormis la séquence où Cruise recrée les assassinats dans son esprit, est très moyen et arrive difficilement à faire passer le thème musical de la série au sein d'un long-métrage de cet ampleur, quand on l'entend on se croirait véritablement dans un téléfilm, c'est dire le niveau. Enfin, niveau casting on frôle la catastrophe avec un Tom Cruise qui surjoue beaucoup trop souvent, idem pour Jean Reno et Emmanuelle Béart, le seul réel bon acteur du film se révèle être Jon Voight qui est pourtant loin de ses plus belles performances. Reste un film sympathique, même si plombé par des défauts évidents, qui aura eu le mérite de montrer la voie aux autres films de la saga, pour le meilleur et pour le pire.

NOTE : 6/10

[Alegas]

Mission : Impossible 2 de John Woo

(2000)

Après l'opus relativement décevant de Brian De Palma, c'est au tour de John Woo de joindre la saga Mission Impossible pour un opus singulièrement différent, que ce soit dans son approche formelle ou tout simplement dans la façon dont la série d'origine est adaptée. Car oui, on se retrouve clairement ici devant l'opus qui s'éloigne le plus de l'adaptation, il serait même plutôt juste de considérer Mission Impossible 2 comme un film "autre", non seulement parce qu'il est la quintessence du film à la gloire de sa star, mais en plus parce que la personnalité du réalisateur imprègne presque chaque séquence du métrage, et dieu sait qu'un épisode de la série Mission Impossible n'a jamais ressemblé de près ou de loin à un film de John Woo. En tant qu'adaptation, le film est une hérésie pur et simple dans la mesure où il ne reprend que quelques détails de la série originale (les masques notamment) pour se transformer en un film d'action où l'espionnage pur n'a finalement que très peu de place, en revanche, il faut bien avouer qu'à partir de la séquence d'infiltration dans le gratte-ciel, le film se transforme en un objet filmique souvent jouissif et après une longue heure faiblarde John Woo montre de quoi il est capable et signe des séquences qui, à défaut d'être parfaites en terme de mise en scène (notamment au niveau du montage), jouissent de beaucoup plus de diversité visuelle que la plupart de ses concurrents (il signe en plus une excellente scène de faux-semblants qui est de loin l'une des meilleures idées du métrage). En terme d'écriture, Mission Impossible 2 est construit de la même façon : tout la première heure étant une introduction longue où il faut se battre contre l'ennui mais dès que le film assume sa volonté de n'en avoir plus rien à faire de l'oeuvre qu'il adapte, on se retrouve devant un film plutôt convaincant même s'il accumule les clichés et facilités scénaristiques. Niveau bande-son, Hans Zimmer fait déjà clairement mieux que Danny Elfman, alors oui il y a abus de volonté de moderniser le thème musical mais ça a le mérite de rythmer un peu l'ensemble. Enfin, le casting est loin d'être génial, Tom Cruise se contentant de faire un poil mieux que dans le premier opus, Thandie Newton fait cruche au possible et Dougray Scott en bad guy c'est souvent à mourir de rire. Bref, de loin le pire épisode de la saga, même si ça reste regardable sur quelques points, notamment dans la dernière demi-heure.

NOTE : 5/10

[Mark Chopper]

Bah voilà : tu sous-notes ses chefs-d'oeuvre et surnotes ses daubes.

[Alegas]

Mission : Impossible 3 de J.J. Abrams

(2006)

Pas revu depuis la sortie cinéma et je reste sur ma position en pensant que Mission Impossible 3 a été un tournant décisif pour la saga. En effet, après deux films aux qualités différentes mais au résultat franchement moyen, il aura suffit d'un nouveau venu pour changer les choses, un réalisateur ayant connu le succès sur le petit écran et qui venait réaliser là son premier long-métrage. Un choix pareil aurait pu faire couler la saga pour de bon mais il n'en est rien, car si J.J. Abrams est loin d'être un réalisateur comparable à Brian De Palma et John Woo, il n'empêche que sa vision des choses aura permis à Mission Impossible de retrouver un nouveau souffle via une approche plus réaliste, moins centré sur le personnage d'Ethan Hunt et surtout privilégiant un scénario plus intelligent qu'il n'y paraît au profit de l'action. Commençons tout de suite par le point noir du film, à savoir la mise en image de la vie personnelle d'Ethan Hunt. Donner une femme et une vie tranquille à l'agent secret était loin d'être une mauvaise idée, pourtant les quelques scènes d'intimité tombent souvent dans la niaiserie pure et simple, ce qui ne rend pas les choses faciles au dernières minutes du métrage qui loupent le coche en beauté. Hormis ce défaut gênant, Mission Impossible 3 dépasse toutes les attentes que l'on aurait pu placer en lui, la mise en scène ne cherchant jamais à faire dans le tape à l’œil tout en étant d'une efficacité simple (la séquence du pont est certainement l'une des meilleures d'Abrams), le personnage de Tom Cruise, sacralisé dans le précédent opus, est ici réduit à être un homme comme les autres (il fait des erreurs et se fait avoir assez souvent), enfin le script, pourtant assez simple d'apparence, est d'une intelligence assez étonnante pour une production de ce type, livrant ouvertement un MacGuffin prétexte et assumé (cela fait beaucoup penser à Nort by Northwest d'ailleurs), un bad guy dont les motivations resteront très floues et des séquences d'action tout simplement hors-champs. Pour certains, cela paraîtra comme des facilités scénaristiques, et pourtant c'est bien la force du film que de faire appel à l'imagination du spectateur via un point du vue très subjectif là où la plupart des films du genre mâchent tout le travail pour que le public n'ait pas à penser une seule seconde. On retiendra aussi quelques séquences sympathiques comme cette introduction très noire et prenante ou cette séquence à Shangaï qui, à défaut d'être réalisée par un grand réalisateur, a le mérite d'être totalement lisible de bout en bout. Au niveau de la musique, Michael Giacchino se révèle être la plus belle chose qui soit jamais arrivé à la saga, alors oui le score est loin d'être mémorable mais les pistes sonores ont toujours la qualité de remettre en question ce qui est à l'écran via de nombreuses oppositions tout en accentuant la tension (encore une fois, la séquence du pont est géniale à ce niveau là). Quand au casting, Tom Cruise est enfin totalement convaincant, Philip Seymour Hoffman est excellent même si son temps à l'écran est assez limité, idem pour Laurence Fishburne, dommage que l'équipe soit un peu trop sacrifiée et que Michelle Monaghan soit aussi laide que mauvaise actrice. Sans être une révolution du blockbuster, Mission Impossible 3 a clairement le mérite de renouveler une saga qui se cherchait avec peine, ce qui se confirmera avec le quatrième opus cinq ans plus tard.

NOTE : 7/10

[padri18]

Entièrement d'accord avec toi sauf pour Michelle Monaghan que je trouve magnifique

[Milkshake]

Sincèrement je suis totalement d'accord avec tes critiques de la saga Mission Impossible, je serais juste un peu plus méchant sur le De Palma

Il aurait du garder Philip Seymour Hoffman pour le Bad Guy du 4 (à moins qu'il meurt à la fin du 3 ... trou de mémoire à ce niveau là)