[Dunandan] Mes critiques en 2012

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 13 Mai 2012, 22:55

Je dis dans ma critique que c'est ambigü :wink:, mais je trouve que c'est ouvert sinon ça n'aurait eu aucun intérêt de produire une telle atmosphère. Reflet de l'imaginaire ou fantastique, ce n'est pas tranché.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Creeps » Dim 13 Mai 2012, 23:06

T'es sûr d'avoir compris ma question ? :-P

Je remets pas en cause ses pouvoirs le film laisse aucun doute là dessus mais pour moi ce n'est pas une femme mais un homme.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 13 Mai 2012, 23:37

C'est ta formulation qui n'était pas claire :?, moi je suis sûr que c'est ouvert amha. La psyché humaine a aussi des pouvoirs :roll:.
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Beetlejuice - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Lun 14 Mai 2012, 02:37

Beetlejuice

Réalisé par Tim Burton

Avec Michael Keaton, Alec Baldwin, Geena Davis, Winona Ryder

Fantastique, USA, 1h30 - 1988

6.5/10


Résumé :
Adam et Barbara Maitland connaissent un bonheur sans nuage dans leur jolie maison du Connecticut quand un accident de la route les expédie dans l'autre monde. Devenus fantômes, ils reviennent tout naturellement hanter leur demeure. Mais leur calme est bientôt troublé par l'arrivée des nouveaux propriétaires, une famille de bourgeois new-yorkais excentriques et bruyants.


Image

Putain de chien ...


Un film qui a mal vieilli dans ma tête. Mais la connaissance de l'intention de l'auteur peut aider à mieux à le comprendre, et peut-être, à l'apprécier. Dans mes souvenirs, pour un film tous publics, c'était irrévérencieux, assez violent, et de plus Ghostbusters était tout proche chronologiquement. Aujourd'hui, ça passe moins bien pour moi. Déjà, le fameux Beetlejuice tarde à apparaître, comme une cerise sur le gâteau alors qu'il est censé être toute l'attraction du film. Mais il faut savoir que 1) le budget n'était pas très élevé, 2) les fx étaient déjà à l'époque volontairement cheap, pour retrouver le charme des productions Harryhausen, et pour ne pas rendre l'histoire trop sombre, 3) le véritable sujet n'est pas Beetlejuice, mais ce jeune couple marié, ennuyeux à mourir (quelle ironie) et qui passe dans l'au-delà après un accident idiot. C'est après la mort qu'ils apprennent à pimenter leur vie, car ils vont s'évertuer à chasser leurs nouveaux voisins (tout à fait insupportables) de leur maison qu'ils sont obligés de hanter pendant 150 ans. Il s'inquiètent à peine de cette nouvelle existence, reflétant une dramatisation de la mort propre au cinéaste. Or, avant de faire appel à Beetlejuice, que le monde des morts redoute, réputé pour être hors de contrôle (comme le témoigneront les 15 dernières minutes bien délirantes), ils vont alors apprendre des trucs de fantômes, en partant du plus débile (les draps ...) jusqu'au plus macabre (parfois dignes des films d'horreur), mais sans y arriver vraiment (comme dans Monstres & Cie).

Ainsi, il n'est pas étonnant que le film n'ait pas un rythme idéal, centré comme il l'est sur ces personnages fades. Et selon le réalisateur même, il était nécessaire qu'il en soit ainsi pour donner tout son attrait au monde des morts et à l'apparition de Beetlejuice. En effet, ces deux aspects sont réussis. Tout le talent de Burton est identifiable dans cet univers fantastique, teinté de poésie et d'humour noir, avec notamment ce bureau administratif accueillant les morts (stigmatisés par la cause de leur décès), ressemblant un peu à l'imaginaire de Terry Gilliam dans Brazil. Du côté du monde des vivants, je trouve que la meilleure scène de fantômes est paradoxalement sans fx : la possession sous forme musicale, vraiment très drôle. Dans le casting, mis à part Michael Keaton, méconnaissable dans son rôle de Beetlejuice, seul le rôle de Winona Rider, incarnant une jeune fausse veuve (accessoirement capable de voir les morts), est assez remarquable, et symbolise le caractère ennuyeux de sa famille. Enfin, la manière dont est construite l'histoire montre que cette dernière était surtout un prétexte à développer les délires fantasques du réalisateur. A la base, il n'avait même pas écrit de fin !

Bref, ce que je reproche au film, c'est ce sentiment d'être coupé en deux, alors que par exemple, Edward aux mains d'argent fonctionne mieux car il inclut une entité fantastique comme fil directeur du récit, permettant de faire le lien entre le réel et l'imaginaire.


Un film qui a pris un petit coup de vieux au niveau de son esthétique et de son rythme, mais qui est tout à fait intéressant pour les thèmes et la vision artistique qu'il contient.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar elpingos » Lun 14 Mai 2012, 08:41

Sniffff....
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Messagepar dagokhiouma » Lun 14 Mai 2012, 09:49

Sur El Mercenario, je suis totalement d'accord avec toi: la fin fait vraiment rajout. Sur le coup je m'étais dit: "pourquoi ça continue, c'est pas utile !"
Je la trouve un peu trop morale à mon goût et fausse, ça fait vraiment cheveu sur la soupe.

Content tout de même que tu l'ais regardé suite à ma critique et tu ais apprécié :super:
Les hommes livrent leur âme, comme les femmes leur corps, par zones successives et bien défendues.
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Samouraï - 8/10

Messagepar Dunandan » Lun 14 Mai 2012, 22:52

Rétrospective Chambaras/films historiques japonais :



Samouraï

Réalisé par Kihachi Okamoto

Avec Toshirô Mifune, Keiju Kobayashi, Michiyo Aratama

Chambara, Japon, 1h55 - 1964

8/10


Résumé :
En 1860, Niino, un samouraï sans maître, aspire à la gloire, mais, né de père inconnu, il ne peut justifier d'une lignée favorable. Il tente de parvenir à ses fins en se mettant au service d'un clan et de ses alliés, mais ces derniers ambitionnent de tuer un haut dignitaire du Shogunat pour régner à sa place.


Samouraï fait penser à de nombreux films de l'époque. Le personnage principal (Toshiro Mifune) rappelle Sanjuro, un samouraï sans maître, alcoolique, décadent et pauvre (ce qui l'oblige à salir son kimono dans la boue pour aller dans son taudis) attendant son heure de gloire (présenté d'ailleurs exactement de la même manière : d'abord, le groupe, ensuite lui, au coin, à l'écart). Puis le script visant à décapiter (au sens propre et figuré) la tête du pouvoir, la tonalité sombre et nihiliste, ainsi que l'aspect brouillon et plein de rage des combats semblent faire allusion aux 13 tueurs. Enfin, la structure de l'histoire reprend assez brillamment le style de Harakiri, procédant par l'alternance de grands flash-backs visant à déterminer l'identité d'un samouraï, qui est soupçonné de trahison. L'intrigue est très bavarde, usant (surtout au début) d'une large intervention de la voix-off nous présentant les événements, que nous identifierons plus tard à celle du scribe du groupe d'attentat. Ce mode du récit est important aussi pour la rôle de l'Histoire : cette fois-ci, ce n'est pas le gouvernement politique, mais les rebelles, futurs vainqueurs, qui veulent la contrôler jusqu'à en éliminer les détails gênants. Ce point de vue, bien que parfois plombant et trop explicatif dans sa forme, nous permet de jamais nous perdre dans ce récit touffu, et procure à ce dernier une force prodigieuse, dépassant le simple destin d'un individu.


L'histoire est riche, dense, et traite de nombreux thèmes. A ma connaissance, Okamato est le seul (avec Kobayashi) à aussi bien présenter les samouraïs, ainsi que l'homme qui s'y trouve derrière. Ainsi la mission d'attentat, apparemment simple, prend une autre ampleur lorsque le groupe commanditaire enquête sur la possibilité d'un traître. L'enquête est passionnante. Deux hommes sont suspectés, aux principes radicalement opposés, et pourtant amis par la voie du sabre : un défi de dojo a révélé, par leur style, une sincérité qui les a immédiatement liés. Cependant, l'histoire est tout de même centrée autour du ronin interprété par Mifune, au passé très complexe. L'intérêt des deux séries de flash-backs est de nous révéler une partie différente de sa personnalité. Le premier insiste sur son réalisme (il est totalement au courant des enjeux politiques), son pragmatisme (ce qui l'intéresse, c'est l'argent), et son talent de sabreur. Bref, un samouraï qui a la tête bien sur les épaules malgré son apparence négligée, comme le Sanjuro de Kurosawa.


Le second flash-back révèle par contre son humanité. D'abord à travers son amitié avec l'idéaliste, bien que ce dernier, qui participe aussi à l'attentat, affiche des motivations bien différentes, agissant non pas par ambition (il est riche), mais par idéalisme (pour réformer le pays). Ensuite, deux nouvelles pièces viennent agrémenter ce tableau d'un ronin plus touchant qu'à première vue. D'une part, ce dernier a été adopté. Il sait qu'il est issu d'une lignée noble, et que son père le reconnaîtra à condition qu'il devienne un samouraï, d'où le besoin d'accomplir cette mission, une aubaine pour lui. Une motivation plus digne que celle de l'argent qu'il avançait précédemment. Enfin, nous apprenons qu'il est tombé amoureux d'une femme qui ressemble trait pour trait à sa mère (une relation amoureuse qui ne tombe pas ainsi comme un cheveu sur la soupe, mais qui s'intègre parfaitement au reste). Bref, il possède un passé traumatique qui rend compréhensible son apparence patibulaire, masquant une humanité bien réelle.


Ensuite, le récit prend des allures d'une tragédie grecque lorsque le ronin est obligé de tuer deux individus, qui portent un coup fatal à son humanité pour des raisons bien différentes. L'un parce qu'il lui est cher, tandis qu'il lui serait absurde d'éliminer l'autre. La voie du sabre, et surtout son ambition personnelle, l'ont précipité vers une chute programmée. A un niveau plus large, la mort du ministre signe aussi celle des samouraïs, ce qui est paradoxal, connaissant l'enjeu du ronin. Le dénouement est vraiment magnifique, un summum d'absurdité qui sonne le glas de ce personnage, baignant dans une victoire euphorique mais complètement illusoire.


La facture de la réalisation est relativement classique et statique. Par contre, il y a de magnifiques combats sous la neige qui préfigurent, en moins bien, ceux du Sabre du mal, et un certain sens du cadrage est à noter. Puis le rythme est généralement bon pour un film de ce genre, par contre j'ai noté une baisse de régime dès lors que nous apprenons l'identité du père du ronin, 30 minutes environ avant la fin. Heureusement, le climax est largement à la hauteur, la meilleure scène du film selon moi. Enfin, le chef du ronin, potentiellement adversaire de ce dernier, a une bonne tête de faux-cul. Ses actions sont façonnées par les circonstances et non par la confiance mutuelle, donc capable d'éliminer tout individu qui se trouverait en travers de sa route.



En conclusion, bien que ce film n'atteigne pas encore le niveau formel du Sabre du mal, ou encore le rythme de Kill, Samouraï contient probablement l'histoire la plus riche et la plus travaillée des trois. Avec la qualité de ces films, Okamato peut trôner sans problème à côté de ses camarades Kurosawa et Kobayashi (puis un peu plus tard, Misumi et Gosha) dans le genre du chambara, les maîtres du genre à cette époque.

Un film de samouraïs qui recycle ou s'inspire brillamment de ce qui se faisait de meilleur à l'époque dans le genre, offrant un portrait à la fois pragmatique et humain d'un samouraï, sur fond de tragédie grecque. Un récit qui s'enrichit progressivement, malgré les enjeux de base apparemment simples. Et de nouveau, un Toshiro Mifune qui explose à l'écran.
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Auteur: Scalp

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Tyseah » Mar 15 Mai 2012, 00:12

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Ça se soigne tu sais? :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mar 15 Mai 2012, 01:18

Touché :mrgreen:, que veux-tu je suis perfectionniste, et parfois juste pour un mot, ou bien un alinéa de merde ...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar angel.heart » Mar 15 Mai 2012, 01:19

Toujours pas vu ce Samourai. J'ai du retard en chambara, m'en reste un vingtaine à voir sur mes étagères mais bizzarement c'est un genre où j'ai du mal à me motiver ( et pourtant je kiffe grave... ).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mar 15 Mai 2012, 01:35

C'est le moins bon des trois Okamoto, mais pour comparer, c'est un mélange de Sanjuro (pour le personnage), de Rebellion (pour le côté historique), du sabre du mal (pour le côté nihiliste) et de Harakiri (pour la narration éclatée).

Par contre, faut pas s'attendre à des super combats, bien que l'ambiance soit très bonne.

Bref, c'est du bon, surtout au niveau du scénario :wink:

PS : j'arrive déjà à 55-60 chambaras/films historiques pour ma part. Mais je compte aussi 26 Zatoïchi, je triche :mrgreen:

EDIT : je sens qu'on va me dire que j'ai encore édité :eheh:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar angel.heart » Mar 15 Mai 2012, 01:49

Un mélange de Sanjuro, Rebellion, Le sabre du mal et Harakiri!... Ah bah c'est sûr, dis comme ça, ça fait grave envi... :love:

Sinon bah pour les combats, qu'il ne soient pas super c'est pas forcement un problème. Ceux d'Harakiri ne sont pas parmi les meilleurs qu'ont ait pu voir et pourtant ce film reste mon préféré dans le genre ( enfin avec Goyokin... Et Baby cart 2 et 4... Et Zatoichi : Le shogun de l'ombre et La blessure... Et Lady snowblood.......... :mrgreen: )

En ce moment j'suis dans ma période cinoche HK à donf ( il doit me rester entre 60 et 80 films à voir dans mes étagères : Wu xia, Kung-fu, polar, Cat 3... ) mais après ouais je crois que je vais passer aux chambaras...

Enfin on reste dans les ptits bridés quoi!... :-P
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mar 15 Mai 2012, 01:54

Ben moi je gratte mes fonds de tiroir avant le grand départ. Dans les jours à venir, je vais tout mélanger : westerns, naphtas, drames & polars asiatiques, ... Et encore il m'en restera, j'espère avoir assez de place dans mes valises pour emporter les derniers de ma liste.
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Django - 8/10

Messagepar Dunandan » Mar 15 Mai 2012, 04:32

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Django, Sergio Corbucci (1966)

Résumé : Un cavalier solitaire s'interpose dans la guerre que se livrent un général américain et un hors-la-loi mexicain.

Django, c'est toute une mythologie qui se met en place avec son nom scandé pendant le générique, un personnage mystérieux aux motivations floues, autant que le cercueil qu'il traîne derrière lui lourd de symboles mortels pour lui et les autres, ombre fantomatique déchaînant les foudres sur ses ennemis. Avec peu de moyens (un village désert et un silence de mort), Corbucci parvient à planter une belle ambiance crépusculaire tirant un peu vers le fantastique. A l'instar de Leone, il iconise à mort son anti-héros nihiliste mais en évitant la pâle copie même s'il reprend le personnage du pistolero solitaire tournant un camp contre l'autre. C'est en tirant son modèle à la limite de la caricature qu'il parvient à le transcender. Physiquement sale, les bottes dans la boue, et moralement machiste, machiavélique, et sans cause, il s'avère foncièrement pire que ses adversaires. Un classique instantané qui ouvrera le western spaghetti vers de nouveaux horizons, frisant malheureusement assez souvent avec la bouffonnerie et l'exubérance gratuites.

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Si plusieurs séquences restent en mémoire (la révélation pétarande du cercueil, la pauvre femme passant brutalement d'un tortionnaire à l'autre, ou encore le fabuleux climax avec les mains brisées), j'ai aussi adoré les dialogues crus et teintés de cynisme à la douce mélodie italienne qui rendent le tout très ludique et jouissif. La réalisation n'est pas en reste, car si elle est un peu en dessous de certains de ses westerns à suivre avec notamment des fusillades pas très bien synchronisées (ce qui rajoute à leur aspect sur-réaliste, et ce n'est pas un mal), Corbucci compense avec une générosité dans la maîtrise des plans, le montage fulgurant des duels, deux ambiances aux antipodes (la première, lente et "mortellement" silencieuse, et la seconde, rythmée par les mexicains fêtards), et l'icônisation de son personnage principal servi par des gros plans sur son visage et son regard bleuté.

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Encore une fois, j'adore l'évolution de Django, plus machiste, égoïste, et couillu que jamais, avec des motivations difficilement devinables (il met ainsi dos à dos le féminisme, le racisme, et la politique, que des moyens pour réaliser son vil intérêt). Et après avoir payé sa "faute" bien comme il faut (tandis que la rédemption féminine frappait à sa porte), il nous offre en filigrane une belle histoire d'amour en même temps qu'une façon d'en finir de manière expéditive et définitive avec l'incarnation du mal "pur" qui cherche à perpétuer le chaos ici-bas. Et ce qui est bien, c'est l'absence de véritables méchants, au mieux existe-t-il des zones grises, mais sinon la décadence règne, jetant la ville maudite dans un tourbillon de violence et de liberté débridée. Désormais je connais deux Sergio importants dans l'histoire du western spaghetti.
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Un film qui a marqué son époque en tant que préfiguration d'un genre, grossissant les traits du western spaghetti de Sergio Leone. Un peu inférieur au Grand silence, et à El mercenario quant à la forme, il est aussi la quintessence du cinoche de Corbucci.
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Election 2 - 8/10

Messagepar Dunandan » Mer 16 Mai 2012, 00:06

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Election 2, Johnnie To (2002)
Election 2 reprend deux ans après le premier épisode du diptyque, la durée de l'élection du Parrain précédent. Johnnie To suit la même direction artistique, très sobre et au script travaillé (contrairement à ses autres polars qui sont souvent stylisés et épurés), avec un ton plus sombre que jamais, montrant ce dont les membres de la Triade sont capables pour l'argent ou le pouvoir. Il est difficile de dire lequel est le meilleur des deux tant ils sont interdépendants. Mais je préfère légèrement le second, car il traite davantage de la famille, de l'influence fatalement néfaste de la Triade sur cette dernière, alors que l'autre traitait ce point-là seulement durant l'acte final, de manière d'ailleurs inattendue. La structure du récit fait écho à cette nouvelle accentuation sur la famille, comme en témoignent l'introduction et l'épilogue qui se répondent parfaitement. Au début on nous livre l'essence de la Triade : l'unité. N'est-ce pas aussi celle de la famille ? A la différence qu'il s'agit ici d'une famille tyrannique, qui donne et reprend encore plus à ceux qui en font partie, comme le montre l'issue finale.

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L'intrigue traite de nombreux thèmes à travers les personnages, qui tournoient autour de la Triade pour des raisons bien différentes : le pouvoir, la richesse, la tranquillité, la reconnaissance ... Par contre il faut être attentif à chaque détail, et surtout aux relations entre les personnages, car ce n'est pas trop explicatif. Il est intéressant aussi de voir l'évolution des personnages au contact du pouvoir, deux ans après. Le script reprend logiquement celui du premier, opposant de nouveau deux candidats. Mais la configuration est nouvelle, puisque l'ancien Parrain (Simon Yam) veut briguer pour un second mandat (comme d'autres avant lui, l'idée n'étant pas nouvelle), contrairement au règlement. L'autre candidat, nouveau personnage principal (déjà aperçu dans le premier mais il était en retrait), n'est pas intéressé dans un premier temps par l'offre, car il veut avant tout faire ses propres affaires et protéger sa famille. De son côté, le Conseil décidant du nouveau Parrain aura à décider de nouveau entre la tradition et la modernité. Les deux candidats en place montrent donc que les temps changent, thème majeur de cet épisode : si l'ancien Parrain, représentant du respect des valeurs, est réélu, les règles doivent être changées, et si l'autre candidat est choisi, alors la modernité prend le pas sur les traditions, l'expansion et l'argent sur l'unité et la sécurité.

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La grande force du récit est de traiter de manière égale les deux candidats. Tous deux sont ambivalents. Le Parrain actuel est hanté par les événements qui l'ont conduit aux rennes du pouvoir, et s'inquiète pour son fils qui prend modèle sur lui. Il a tout donné pour le pouvoir, et en réponse, ce dernier lui prend tout petit à petit. C'est aussi un manipulateur, promettant à chaque allié potentiel majeur qu'il le soutiendra au prochain mandat. L'autre personnage cherche à être tranquille, mais toute l'ironie de l'histoire est qu'il est obligé d'obéir à la Triade et de se porter candidat pour y échapper en devenant leur Boss. Mais il n'est pas tout blanc, car il utilise les arcanes du pouvoir (soutiens immobiliers, Police, Triade) pour arriver à ses fins. Alors que la course au sceptre de pouvoir et à l'ascension constituaient le centre d'Election 1, ici il s'agit plus d'une lente descente aux enfers, ponctuée par un jeu de massacre et d'alliances défaites des deux côtés, un schéma inspiré des Parrain 1 et 2 qui renforce encore plus la ressemblance entre ces deux cycles cinématographiques. Un personnage secondaire est finalement la grande victime de tous ces affrontements : le fameux "chien de garde" du Parrain, tueur de l'ombre (qui a déjà failli mourir dans le premier épisode pour le sceptre), qui a espéré, en vain, se faire un nom par une loyauté sans faille envers son maître. Une valeur qui n'a aucun poids dans une telle organisation.

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Les deux Election sont selon moi indissociables, tant ce second épisode apporte au diptyque une orientation nécessaire, qui met fin à l'espoir de tirer quelque chose de positif de cette organisation. Une vraie plongée au coeur de l'engrenage du crime organisé.
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