UN SI DOUX VISAGE
Otto preminger (1952) | 6.5/10
Vue la réputation dont jouit le film, je m'attendais à clairement plus inspiré, pour le coup même si ça reste très recommandable, Un si doux visage se contente à mon sens du strict nécessaire, se limitant à faire mousser sa dernière partie pour marquer le spectateur et lui faire oublier quelques ficelles scénaristiques qui peinent à convaincre. Même cette fin, qui est pourtant réputée pour être très noire et osée, n'a pas vraiment eu d'impact sur ma perception du film tant je l'ai vue venir de loin. Les personnages sont en effet si marqués dans leurs profils psychologiques qu'ils en deviennent super prévisibles. Jean Simmons est pourtant remarquable dans son rôle, quel dommage que son écriture ne fut pas un poil plus nuancée. On aurait ainsi pu croire davantage à son évolution psychologique et à son histoire avec Mitchum. Ce dernier par contre est beaucoup trop apathique pendant tout le film, jamais un haussement de sourcil, trop de nonchalance tue le charisme du personnage à mon sens.
Niveau réalisation, Preminger ne surprend jamais. Les prises de vue ne sont pas spécialement soignées, c'est loin d'être laid mais on est rarement pris d'admiration par un cadre un peu recherché et le noir et blanc est la plupart du temps assez fade (la faute au DVD peut être), on est loin d'un
Marc Dixon par exemple. Heureusement, la partie centrale du film redonne un élan bienvenu à l'histoire, le procès permet au réalisateur de poser son oeil acerbe sur un système judiciaire avide et peu moral.
Au final, une petite déception, même si j'ai passé un bon moment, j'en attendais un peu plus. Ça reste pour moi beaucoup trop sage, et ce, même si la fin est effectivement un peu plus osée que le reste du film. L'ayant vue venir de loin, elle ne m'a pas spécialement surpris, mais elle a le mérite d'être assumée, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.