[Dunandan] Mes critiques en 2012

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 11 Mai 2012, 12:06

Il y a un duel au début :shock: ? T'as du rentrer la mauvais galette :mrgreen: Pas d'action avant l'attaque du train ...

EDIT : mea culpa, il y a une petite baston au début, je l'avais oublié ...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 11 Mai 2012, 12:09

Count Dooku a écrit:Vera Cruz c'est pas particulièrement violent, faut pas mettre ça sur le même pied que les Peckinpah hein. :o
L'Homme de l'Ouest est beaucoup plus violent, sans parler de la violence psychologique et de la noirceur du propos (alors que le Aldrich c'est de l'aventure assez picaresque).


Je parlais plus en termes de consensus, je suis très loin de connaître bien les films des années 50 :?, mais oui c'est super noir (et psychologiquement c'est grand, Mann était l'un des meilleurs de l'époque pour ça), même le dénouement apparemment idyllique n'est pas vraiment un happy-end, me semble-t-il ...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Ven 11 Mai 2012, 13:26

L'homme de l'ouest c'est le meilleur Mann, fact.
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Indian Palace - 4,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 11 Mai 2012, 19:37

Indian palace

Réalisé par John Madden

Avec Judi Dench, Tom Wilkinson, Maggie Smith, Bill Nighy, Penelope Wilton

Comédie dramatique, GB, 2h05

4.5/10


Résumé :
L'Angleterre n’est plus faite pour les seniors, même la retraite se délocalise ! Plusieurs retraités britanniques coupent toutes leurs attaches et partent s’établir en Inde, dans ce qu’ils croient être un palace au meilleur prix. Bien moins luxueux que la publicité ne le laissait entendre, cet hôtel délabré au charme indéfinissable va bouleverser leurs vies de façon inattendue.


Image


Rassemblant un casting très populaire en Angleterre, ce film nous parle des personnes retraitées, qui cherchent et trouvent un lieu apparemment idyllique pour y passer leurs derniers (bons ?) jours, dans un hôtel en Inde. Une manière aussi pour eux de retrouver leur héritage culturel. Le problème, c'est qu'on accumule les clichés (les indiens qui sont tous très sympathiques et remplis de sagesse, les anglais des aigris qui n'ont rien compris à la vie), les stéréotypes (la raciste, la mégère, l'obsédé sexuel, ... ) qui ont au moins le mérite de mettre le doigt sur des situations variées, et les déroulements prévisibles (ce qu'ils y cherchaient, ils le trouveront ; la raciste et la plus insupportable qui deviendra la "sauveuse" et la donneuse de leçons pour tout le monde). En fait, c'est très gentillet, approuvé par ma grand-mère (très loin par exemple du ton acerbe de Mr Smith). Rien ne dépasse dans un cadre bien consensuel, sans cynisme ni subversion. Même le seul mort et le seul divorce rentrent dans ce moule, car se réalisant dans les meilleurs conditions possibles. Je signale aussi une sérieuse baisse de rythme vers la fin, retardant le dénouement, bien que ce dernier soit cousu de fil blanc. Bref, que nous reste-t-il ? D'abord, un message sincère bien que parfois enrobé dans de la guimauve, envers ces personnages âgées qui désirent finir leur vie en préservant leur dignité, sans hypocrisie, comme une seconde chance. Mais au fond, ça se termine comme un conte, où rien ne s'acquiert sans véritable difficulté. S'adapter pour survivre disent-ils ? Où sont alors les épreuves ? Ensuite, il y a un bon casting, et des personnages assez sympathiques et hauts en couleurs. Enfin, à l'instar de Slumdog Millionnaire, l'Inde nous est représentée de manière assez convaincante, entre la pauvreté et le clinquant, la modernité et la sagesse. En conclusion, pas un mauvais film en soi, mais vu les problèmes traités (la vieillesse et la réalité coloniale), j'en attendais un peu plus dans le traitement, bien que ce soit une comédie dramatique.

Un film sur les personnes âgées cherchant un lieu pour terminer leurs jours, qui est certes gentillet, consensuel, prévisible, stéréotypé, mais sincère, portant sur des problèmes variés, et porté par un bon casting.
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Film: Indian Palace
Note: 4/10
Auteur: caducia

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Dark Shadows - 6/10

Messagepar Dunandan » Ven 11 Mai 2012, 20:41

Dark shadows

Réalisé par Tim Burton

Avec Johnny Depp, Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter, Eva Green, Jonny Lee Miller, Chloë Grace Moretz, Jackie Earle Haley, Bella Heathcote

Fantastique, USA, 1h53 - 2012

6/10


Résumé :
Vampire emprisonné, Barnabas Collins (Johnny Depp), est libéré et retourne dans sa maison familiale, aujourd’hui habitée par des descendants à problèmes qui ont cruellement besoin de sa protection.


Image


Basé sur le soap opera du même nom, Dark shadows ne m'a pas satisfait sur tous les plans. Pour commencer par le meilleur, l'ambiance au château est assez grandiose, avec une impression d'espace, de recoins secrets ou dissimulés. Puis la mayonnaise entre baroque, humour macabre, et violence (parfois inattendue) prend relativement bien, malgré des séquences d'une qualité inégale. Enfin, la palme revient à Johnny Deep, toujours impérial dans les rôles décalés chez Tim Burton. Les meilleurs moments du film sont regroupés selon moi autour de l'interaction de son époque avec celle des années 70, trouvant leur apothéose durant deux minutes avec les hippies, grand mélange de décalage des caractéristiques décrites plus haut. Cependant, le récit anémique, il faut le dire, se concentre trop vite sur la relation amoureuse ambivalente entre le vampire et la sorcière à qui il doit son état. Ainsi, la famille ainsi que la nouvelle domestique, aussitôt introduites, sont reléguées au second plan, bien qu'ils appartiennent tous à l'univers thématique du cinéaste, des personnages déviants par rapport à la société, et qui sont ainsi maltraités par leur famille (pour plus de détails c'est ici). Et surtout, l'histoire est en roue libre, déroulant les situations sans véritable fil directeur (surtout en première partie), principalement axées autour du vampire et de ses bizarreries. La mise en scène n'est pas suffisamment brillante pour nous faire oublier ce point noir (mis à part le maquillage de J. Deep, j'ai retenu peut-être deux scènes classes : celle où le vampire boit le sang de sa victime ainsi que le sac de perfusion accroché au bras de cette dernière ; la scène amoureuse entre le vampire et la sorcière, bien énervée dans son genre). Au final, pas un mauvais Tim Burton, dans la bonne moyenne de ses films réalisés cette dernière décennie, et bien meilleur que Alice (qui s'enfonçait dans les désirs visuels de son créateur), mais quel dommage que la famille soit ainsi sacrifiée, au contraire par exemple d'un Famille Adams. Puis la BO de Danny Elfman n'est pas mémorable, essayant de "collaborer" avec les "classiques" de l'époque traitée, afin d'apporter un petit plus à cet univers plein de décalages temporels.

Un Tim Burton assez moyen, avec une assez bonne ambiance, un très bon Johnny Deep, rassemblant quelques bonnes séquences d'humour noir, mais qui souffre d'un sous-traitement des personnages secondaires, et d'une narration peu intéressante.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar zack_ » Ven 11 Mai 2012, 21:45

Par contre on l'a pas souligné mais Johnny rajeuni dans ce film

Famille Adams


Très bonne référence et le comparatif est juste.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Ven 11 Mai 2012, 22:57

Oui, c'est grâce au fond de teint :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar caducia » Ven 11 Mai 2012, 23:16

dans 21 jump street, il perd carrement 20 ans. Botox ? :mrgreen:
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Homme Sauvage (L') - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Sam 12 Mai 2012, 04:04

L'homme sauvage

Réalisé par Robert Mulligan

Avec Gregory Peck, Eva Marie Saint, Robert Forster

Western, USA, 1h43 - 1968

6.5/10


Résumé :
Un éclaireur de l'armée, retiré dans une ferme du Nouveau Mexique, aide et héberge une femme blanche et son enfant qui avaient été kidnappé par des Indiens. Mais, un guerrier apache, marié à la jeune femme, est à leur recherche.


Un peu mitigé par ce western, bien qu'intéressant par certains aspects. Selon moi, il s'agit de l'anti-Mann dans son traitement par son refus de la psychologie. En effet, les personnages parlent peu. Leurs motivations sont inconnues, et seules comptent leurs actions, sans point de vue moral ou existentiel. Le film se déploie lentement, même pour le genre dans lequel il s'inscrit, et fonctionne en trois temps. Nous déboulons tout de suite dans une situation, celle d'un éclaireur (Gregory Peck) et de l'armée qu'il guide, découvrant un groupe d'indiens évadés d'une réserve, et parmi eux, une jeune femme occidentale, anciennement subtilisée à sa famille. Plus tard nous découvrons des cadavres réalisés par l'un d'eux. Or, le réalisme est toujours de mise : qui est en tort ou a raison dans l'histoire, aucun jugement n'est émis. Seuls des faits nous sont connus, qui montrent que la réalité est ambivalente : d'un côté les indiens qui veulent échapper à leur condition de quasi-prisonniers, de l'autre, un indien qui se rebelle plus violemment, qui doit être ainsi arrêté, car dangereux pour la communauté humaine. A aucun moment, ce meurtrier ne sera clairement identifié. Nous connaissons seulement son nom, son affiliation (mari de la femme occidentale), et sa motivation principale (retrouver sa femme et son fils). Des cadavres sont parsemés sur son chemin, et il surgit rapidement, sans que ses victimes aient le temps de réagir.


Ensuite c'est bien calme, presque vide au niveau de l'action. L'éclaireur amène finalement la femme et son enfant à une propriété qu'il vient d'acheter, malgré sa volonté première de les abandonner à mi-chemin vers leur destination, peu définie, voulant seulement fuir cet homme que cette femme craint tant (cet "humanisme communautaire" subit préfigure celui de Josey Wales). La seule action se résume à l'entretien des lieux et à l'acclimatation des deux exilés à leur nouvelle existence, jusqu'à ce que l'étrange mission vengeresse de l'indien perturbe le calme de cet endroit (troisième partie). Il s'agit plus d'une contamination de l'environnement que d'une rupture, comme en témoigne l'entrelacement en certains endroits du film des deux thèmes musicaux principaux, ceux du repos et de la tension. La menace apparaît toujours de manière inattendue, invisible, pouvant surgir de n'importe quel angle.

Un assez bon western qui ressemble plus à un thriller, mais qui manque quand même de tonus dans sa seconde partie, bien qu'elle soit en partie nécessaire au déchaînement de violence qui suit ensuite, ressemblant vraiment aux films de chasse à l'homme tels que Rambo, dont l'intérêt réside avant tout dans l'absence de personnification de la menace. Puis l'absence de psychologie n'aide pas à nous intéresser trop aux personnages, bien qu'on ressente quand même un peu leur inquiétude. Le casting est bon, et je retiens surtout la musique, que j'ai beaucoup aimé, très bien composée. Un film que je conseillerais quand même avant tout aux fans du genre.

Plus un thriller qu'un western classique, ne versant jamais dans la psychologie et la morale, mais plutôt dans le réalisme et la menace latente d'un meurtrier se montrant aussi invisible qu'une créature fantastique. Le rythme est malheureusement inégal, presque vide en action dans son milieu, mais préparant la tension de la séquence du massacre final.
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Film: Homme sauvage (L')
Note: 7/10
Auteur: Scalp

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El Mercenario - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Dim 13 Mai 2012, 15:01

El Mercenario

Réalisé par Sergio Corbucci

Avec Franco Nero, Tony Musante, Jack Palance, Giovanna Ralli

Western, IT/ESP, 1h40 - 1968

7.5/10


Résumé :
A la veille de la Révolution mexicaine, dans une mine victime d'une mutinerie conduite par Paco Roman, un employé qui a fait exécuter les contremaîtres et humilié le responsable Alfonso Garcia, les propriétaires souhaitent cacher sept tonnes d'argent. Ils embauchent un mercenaire, le Polak, réputé pour ses qualités de tireur et pour avoir humilié un employé du casino tenu par Curly, lequel se lance à sa poursuite.


Sorti après le Grand silence, Serge Corbucci confirme son talent avec El mercenario, développant ses thèmes et ses personnages dans une configuration nouvelle, celle de la révolution mexicaine. Mieux réalisé que le film précité, plus ample, et plus ambitieux, il épuise aussi malheureusement plus rapidement toutes ses cartes, les vingt dernières minutes étant presque en trop, donnant la lourde impression d'un rajout artificiel. Il s'agit tout de même d'un très bon divertissement dans le pur style du western zapata (sous-genre d'un sous-genre, le western spaghetti), avec un gros travail sur la mise en scène (je retiens surtout la scène d'un casse, présenté par le mercenaire à l'aide d'un papier dont il raye les étapes au fur et à mesure) et le cadrage, un zoom souvent bien utilisé (bien que parfois un peu trop présent), et la musique de Ennio Morricone (en collaboration avec Bruno Nicolai) qui parvient à transcender bien des séquences (alternant flamencos et sifflotements, apportant tour à tour un certain rythme ou une poésie au récit).

J'ai beaucoup apprécié la mise en abîme du film. La structure de ce dernier apparaît clairement : d'abord le présent (l'après), puis un long flash-back (temps de la révolution), et enfin un retour au présent (les personnages se retrouvent, les destins se scellent). Or, par le biais d'une voix off (le mercenaire), le contexte et la tonalité nous sont présentés : il vaut mieux être un clown vivant qu'un héros mort, faisant allusion à l'un des personnages (le révolutionnaire) faisant le clown en vrai dans une scène de corrida. Le contexte de la révolution permet de croiser le destin de quatre personnages aux motivations bien différentes :
- Le mercenaire (Franco Nero). Très bien habillé, ironique avec un petit sourire en coin, intéressé uniquement par l'argent justifiant ainsi le détournement de grandes causes telles que la révolution, véritable poule aux oeufs d'or pour lui. Il ressemble beaucoup au personnage de Clint Eastwood dans sa manière individualiste d'agir, sans aucune idéologie pour le guider, et livre une belle petite parodie de la révolution, en l'expliquant à l'aide d'un corps de prostituée (les pauvres = les fesses ; les riches = la tête ; le dos, ce qui les séparent ...). Graphiquement, il est iconisé différemment, ne ratant aucune occasion pour gratter son allumette à cigarette sur un nouveau support parfois bien insolite (un sein, des dents, ...).
- Le dandy (Jack Palance). Riche, tout aussi bien habillé et intéressé par l'argent, mais bien plus sadique que son alter-ego. Il me fait penser au personnage de Klaus Kinsky (Le grand silence), presque aussi fourbe que ce dernier (à la différence que le dandy ne détourne pas l'idéologie à des fins purement égoïstes).
- Le révolutionnaire (Tony Musante). Grand rêveur, et tout aussi ignorant, il ne sait pas pourquoi il fait la révolution. Il est surtout influencé par ses fréquentations. Lorsque le mercenaire est à ses côtés, il prend l'argent des riches mais sans le redistribuer aux pauvres, et fait le fanfaron partout où il va, comme le clown qu'il deviendra. Mais lorsqu'une femme se joint à eux, le vrai sens de la révolution prend forme, moins innocente et parfois cruelle, radicale, sans compromission (y compris avec les anciens amis), loin de l'imagerie romantique qu'on lui prête.
- La femme (Giovanna Ralli). Pour une fois dans le genre, elle n'est pas traitée dans une optique machiste, et je dirais même qu'elle est le personnage le plus humain, car représentant la mauvaise conscience du mercenaire et du révolutionnaire, ralliés à la cause de l'argent. Elle incarne donc la véritable révolution, dans ses bons et mauvais côtés, mais aussi une cause beaucoup moins noble à travers son besoin de sexe (masculin) et de sang (de ses anciens bourreaux). Elle permet également au révolutionnaire d'être un homme, et d'apporter une forme plus réaliste à son rêve de faire la révolution.

El Mercenario brille donc surtout par la qualité de ses personnages (et de leur mise en scène), tous hauts en couleurs, gratinés, mais sans être bouffons comme bien souvent dans le genre traité. La mécanique fonctionne bien entre-eux, mais un peu moins pour le dandy. En effet, en tant que méchant il manque d'un cachet ou d'un background supplémentaire pour le rendre intéressant au-delà de sa fonction de s'opposer aux "gentils". La raison pour laquelle il s'acharne tant envers les deux autres comparses (le mercenaire et le révolutionnaire) n'apparaît pas toujours claire (l'argent, l'humiliation - on l'a mis à poil une fois -), et même le motif de la vengeance (un ami à lui meurt sous les balles de ses ennemis) ne semble pas convaincant, car sa relation avec la personne tuée n'a jamais été développée au cours du récit. Autre soucis, la transition entre les deux dernières parties semblent trop superficielles (la faute en partie au flash-back, qui est une belle grosse ellipse). D'abord le retour vengeur du dandy (son dénouement, le fameux duel à la Sergio Leone, est quand même bien classe, avec la petite touche personnelle en incluant les sons de cloche pour le ponctuer, et la fleur sur le dandy pour masquer l'impact de la balle). Puis les retournements psychologiques des deux autres personnages, qui sont trop abrupts (le révolutionnaire, enfin réaliste ; le mercenaire, apportant un dernier trait de lucidité à ce dernier en le sauvant in extremis, alors que c'était que pour sa gueule juste avant). Bref, ça manque un peu de subtilité vers la fin pour son passage de la décadence et au chacun pour soi, au romantisme et à l'amitié. Néanmoins, ce film est intéressant par le contre-point qu'il offre par rapport au Grand silence, bien plus crépusculaire et nihiliste que son cadet, quoi qu'il semblerait que cette différence de tonalité ait d'abord des ressorts commerciaux (le premier était un échec au box-office).

Un bon western zapata, avec ce qu'il faut en ironie, en personnages hauts en couleurs, en scènes d'action, en mise en scène efficace et iconique, mais qui pèche un peu dans son scénario qui ne parvient pas à combler certaines trouées dans son déroulement, surtout dans ses vingt dernières minutes faisant une transition trop artificielle avec ce qui précède.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 13 Mai 2012, 15:04

Ce ne sont pas mes captures, VLC fait des siennes parfois avec quelques DVD ...
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Château de l'araignée (Le) - 8/10

Messagepar Dunandan » Dim 13 Mai 2012, 22:19

Rétrospective Chambaras/films historiques japonais :



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Le château de l'araignée, Akira Kurosawa (1957)

Basé sur la célèbre pièce de Mac Beth, Le château de l'araignée est ce que j'appelle une adaptation réussie. Bon, je n'ai pas lu l'original, mais on comprend immédiatement, dès ses premières images, que ce film n'en sera pas une simple reprise littérale, mais qu'il en sera une traduction culturelle, dans un langage empruntant autant aux mythes qu'à l'imaginaire propre au folklore japonais, notamment par l'entremise du théâtre Nô.

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Malgré cela, nous retrouvons le magnifique texte de Shakespeare au début et à la fin, ce qui nous donne l'impression que la destinée de l'homme est tracée d'avance, malgré la connaissance des faits à venir des protagonistes. Tout est dit en quelques mots, en une lente litanie mortuaire et inéluctable : les passions "négatives" (désir du pouvoir et de l'ascension sociale sans limites, malgré la loyauté envers le Seigneur et les amitiés scellées ; méfiance jusqu'à la paranoïa, ne permettant aucune confiance et aucun espoir d'aucune sorte) finissent par s'accaparer du coeur des hommes jusqu'à les rendre fous à lier, répétant de manière cyclique les erreurs du passé. Je comprends pourquoi Kurosawa s'est intéressé à cet auteur, d'une part parce que les guerres civiles du Japon ressemblent étrangement à celles de l'Angleterre, mais aussi parce qu'il est lui-même un explorateur des zones d'ombre de l'âme humaine, ce qui l'amènera à l'adapter encore deux fois (Ran et Kagemusha). Mais le véritable défi pour le réalisateur a été le choix de la forme, clairement mise en avant. Celle-ci est au carrefour du fantastique et du film de samouraïs, terrain parfait pour rendre compte de l'angoisse qui parcourt le texte de Shakespeare tout en l'incorporant dans une histoire imaginée au Japon. Nous retrouvons ainsi les codes habituels au genre du film de samouraï, avec les thèmes de l'honneur et la loyauté, balayés ensuite par le courant tumultueux des passions dans un cadre totalement abstrait (ici rentre en jeu le style de la pièce de théâtre) : aucune époque historique n'est identifiable ; une brume mystérieuse semble couper ce coin du reste du monde ; les clans sont nommés simplement par des numéros. Bref, Kurosawa configure son film comme un échiquier de la destinée et des passions humaines, sans s'embarrasser d'un contexte précis, lui conférant ainsi une valeur universelle (malgré son implantation culturelle et sa visée historique, à savoir l'invasion du Japon en Chine). Pour lui, d'un point de vue général, tout se rapporte à une conquête des espaces, mais à un niveau particulier, les hommes se battent intensément pour la quête du pouvoir, qui sera à la fois leur gloire et leur chute.

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Il faut aussi parler des personnages. Leur interprétation forcée est basée sur le nô, comme dit plus haut, forme traditionnelle du théâtre japonais. À première vue ça peut paraître étrange, et ça l'est encore plus pour nous, occidentaux, qui ne sommes pas forcément habitués à ce genre de langage corporel, mais l'effet est de toute beauté, figeant les principales émotions humaines sur le visage. Ainsi, chacun d'entre-eux semble hanté, possédé, ce qui donne chair à leurs obsessions. Or, deux chefs (Toshiro Mifune, qui crame littéralement l'écran par son intensité de jeu, opposé Minoru Chiaki, plus calme et posé, autre figure typique du nô) rencontrent un esprit qui leur prédit l'avenir. Les événements s'enchaînent comme il était prévu. L'enjeu sera alors de savoir si leurs peurs ont une assise fantastique, ou bien s'ils contribuent, en partie ou en totalité, à leur destin. La grande force de l'histoire, c'est que jamais cette ambiguïté ne sera levée, et tout particulièrement à travers un magnifique plan-séquence (il me procure des frissons rien que d'y penser) alternant la présence et la disparition d'une présence fantomatique, comme si seul l'intéressé était capable de le voir dans sa folie.

ImageImage

Encore une fois, la réalisation verse souvent dans le formalisme à la manière d'une pièce de théâtre où chaque détail est important, mais à l'inverse des Bas-fonds, c'est loin d'être statique : elle est parsemée d'éléments lyriques avec la musique stridente et inquiétante de Sato, une grande maîtrise des éléments naturels (la brume et la pluie), de l'espace, et du montage, qui parviennent tous ensemble à nous procurer un terrible sentiment d'enfermement et d'oppression. En outre, l'aspect formaliste et épuré du théâtre Nô procure une sorte de cartographie des pics des passions humaines (autour de l'ambition et de la vanité humaine) savamment pensée (à l'instar de Kubrick) où nous poursuivons graduellement l'évolution psychologique des protagonistes, à travers le jeu outrancier des acteurs. Pour chipoter, je pourrais dire qu'en certains moments, les scènes semblent longuettes (l'entrée et la sortie de la forêt, la procession du cercueil du Seigneur), bien que je comprenne l'importance de ces moments-clé au niveau symbolique. Bref, Le Château de l'araignée est un film qui a fait date dans le paysage cinématographique nippon, d'autant plus que toutes les dénonciations du système féodal, se faisant critique implicite du gouvernement moderne, continueront dans son sillage, dont le fameux Harakiri de Kobayashi.

Certainement pas le film de Kurosawa le plus facile d'accès, mais l'un des plus mystérieux que j'ai vus, mettant en exergue la quête passionnée du pouvoir provoquant la chute programmée des hommes, dont le style se situe à mi-chemin entre Mc Beth et le folklore culturel et fantastique japonais.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Jed Trigado » Dim 13 Mai 2012, 22:38

J'ai adoré, une histoire de déchéance dominée par la performance de Toshiro Mifune que Kurosawa illustre sobrement tout en osant des incursions dans le fantastique. :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Dim 13 Mai 2012, 22:41

J'ai beaucoup aimé, et j'ai eu la chance de voir au moins un film fantastique japonais de l'époque (Onibaba), puis j'étais familiarisé avec ce style d'interprétation, car sinon je comprends qu'on puisse passer à côté.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

Messagepar Creeps » Dim 13 Mai 2012, 22:44

Je suis le seul à penser que c'est un vieil homme et non pas une sorcière ?
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