[Alegas] Mes Critiques en 2012

[Jimmy Two Times]

Insider. Dans mon top 20 perso. Je le préfère même à Heat je pense.

[elpingos]

les deux autres sont carrément des seconds rôles faisant acte de présence. Le coup du flic et sa retraite ne sert strictement à rien, gimmick ou pas. Enfin, on remarquera une sévère baisse de rythme et d'intérêt à partir du moment où le groupe d'amis quitte la ville jusqu'à leur retour, non pas que cette partie ne serve à rien sur le plan scénaristique mais elle rajoute de nombreux éléments inutiles (le gardien, l'or), quelques fautes de goûts (moins de 24 heures après la mort d'un ami on ne pense qu'à parler de seins et à se pousser dans l'herbe) ainsi que de très nombreuses incohérences (D'où viens le bateau ? Où est l'équipage ? Comment à été embarqué la tonne d'or en si peu de temps sans que l'on pose de questions ? Quelles sont les motivations du garde?), bref, ce n'est pas une partie où tout est à jeter mais c'est clairement le point faible du métrage. .... Là où certain verront un simple placement de produit, il faut plutôt y voir un moyen astucieux de ralentir le temps de façon crédible et d'offrir en un minimum de temps un massacre total. Sur la forme, Exilé est une tuerie

Je vois qu'on est d'accord sur pas mal de points négatifs, même si sur le coup de la cannette, je pense que ça aurait été tout aussi astucieux de ne pas citer de marque (ou utiliser autre chose).. C'est clair que ça reste un film avec de belles fulgurances, mais perso, je lui mets pas 7 à cause de toutes ces faiblesses, mineures pour certains, mais pour moi assez honteuses.

[Dunandan]

Un film tourné volontairement sans script solide, donc personnellement ça ne me dérange pas du tout, car l'intérêt est ailleurs, au niveau du style et de l'univers des personnages qui surgissent plus par langage corporel que par explication textuelle ou autre. Mais je comprends qu'on retienne ces éléments comme des défauts, mais le film aurait été bien différent (The Mission, son film miroir, est d'ailleurs conçu de la même manière).

[Mark Chopper]

Je ne comprendrai jamais pourquoi certains sont prêts à pardonner des lacunes dans le scénario pour certains genres et pas pour d'autres...

Pour moi, ça ne passe jamais.

[Dunandan]

Pas par genre mais plutôt en fonction du langage cinématographique adopté.

[Mark Chopper]

Mouais, non plus.

Surtout pour un cinéaste comme To capable d'écrire des scénarios solides.

[Dunandan]

Justement j'étais plus exigeant pour Election dans ce sens là. D'ailleurs tu le vois entre ma critique sur Election, et celle sur Exilé, mon attention ne se porte pas sur les mêmes ingrédients , et j'ai été du coup plus sévère concernant le scénario qui cette fois-ci prenait le pas sur le style. Je ne note pas les films en fonction des mêmes critères, et forcément la subjectivité joue aussi un grand rôle (toujours les mêmes questions qu'on se pose lorsqu'on note & juge un film ...).

EDIT : je peux aussi détester un film qui use et abuse de la stylisation en proposant un scénario creux ...

[Alegas]

Comment j'ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon de Avi Mograbi

(1996)

Dans la majorité des cas, les meilleurs documentaires sont souvent ceux dont le sujet principal se révèle être un simple tremplin pour aborder des thématiques plus profondes et généralement plus difficiles à exploiter. Encore une fois, avec ce second documentaire d'Avi Mograbi, cette tendance se révèle juste puisque l'on se retrouve devant ce qui semblerait être un moyen-métrage censé discréditer la campagne de Benjamin Netanyahou au poste de Premier Ministre d’Israël, candidat de droite soutenu directement par Ariel Sharon (le titre de film se veut d'ailleurs dans cette idée de moquerie puisqu'il fait directement allusion au sous-titre du Docteur Folamour de Stanley Kubrick). Pourtant, dès le début du film, Avi Mograbi, dans un sincérité surprenante, se livre face à sa caméra pour expliquer sa relation entre fascination et haine avec Ariel Sharon. Il explique donc être résolument de gauche, antimilitariste (il a écopé d'une peine de prison pour avoir refusé de participer à la guerre de Liban) et qu'il a toujours détesté ce que représentait Ariel Sharon, que ce soit pour ses idées politiques que pour certains de ses actes, notamment son inactivité lors du massacre de Sabra et Chatila.

Malgré cela, Mograbi a la conviction qu'il doit filmer cet homme, pour découvrir une vérité que seule l'image animée serait capable de percevoir, et c'est donc avec l'intention de rester au plus près du personnage politique que le réalisateur commence à sillonner la totalité du territoire israélien pendant plusieurs mois. Le film commence donc de façon assez convenue, on pense souvent au cinéma de Michael Moore où l'on y retrouve la même volonté de faire éclabousser la vérité pour tâcher des cibles politiques prédéfinies, et pourtant le film de Mograbi se révèle être peu à peu une œuvre atypique dans son évolution qui correspond à celle de Mograbi lui-même, car plus il passe de temps sur les nombreux meetings de Sharon, plus celui-ci le remarque et entretient un lien professionnel puis amical avec le réalisateur. C'est donc un Mograbi troublé que l'on découvre peu à peu, troublé de se rendre compte à quel point l'icône politique qu'il détestait se révèle être un homme avec qui il pourrait être facilement bon ami, un homme soucieux de son peuple, aux paroles en accord avec sa pensée et qui n'hésite pas à annuler des conventions pour s'occuper de son ranch personnel. Ainsi, l’œuvre critique se transforme en journal intime d'un réalisateur qui doute de ses convictions passés (notamment via ses rêves qu'il décrit face à sa caméra), le plaidoyer politique se métamorphose en étude des relations humaines au delà des idées politiques de chacun. Le film se révèle même parfois à la limite entre le comique assumé et l'émotion contenue, notamment dans la séquence finale où Mograbi, la veille des élections, se moque directement des pensées qui ont conduits à ce film. Documentaire atypique, direct sur sa forme et totalement sincère dans ce qu'il tente de montrer et non de démontrer, Avi Mograbi signe là une œuvre personnelle, humaniste et touchante malgré lui qui se révèle être très démonstrative de la tendance actuelle où l'on juge facilement un individu par ses opinions politiques.

NOTE : 7/10

[Alegas]

Mimic de Guillermo Del Toro

(1997)

Pour son second long-métrage, Guillermo Del Toro s'implante aux États-Unis et accepte la proposition du studio Miramax pour tourner Mimic, petit film fantastique sur lequel il participe à l'écriture. L'intention est louable, la volonté présente, mais nombre de projets cinématographiques peuvent témoigner du pouvoir destructeur des Weinstein, et Mimic fait indéniablement partie de ceux là. C'est bien simple, il n'y a presque rien à sauver de ce film pourtant ambitieux et prometteur. Passé le générique génial très probablement inspiré de celui de Se7en ainsi qu'une introduction réussissant à introduire de façon convaincante des éléments fantastiques dans un contexte réaliste, Mimic vire rapidement à la catastrophe, la faute à un script bâclé, simpliste et globalement raté. Malgré quelques idées sympathiques comme la mort de deux enfants à l'écran ou l'installation d'une ambiance survival, on s'ennuie énormément devant ce film mou et insipide où la menace n'est jamais présente à partir du moment où elle est identifiée (les effets numériques n'aident pas non plus avec des incrustations d'une laideur étonnante), où le spectateur sait déjà à l'avance qui va survivre (le happy-end est prévisible et le coup du gamin autiste relève presque du mauvais goût) et donc au final où l'on se fiche totalement de ce qui se passe à l'écran. Dommage car le lieu de l'action (les catacombes de Manhattan) avait vraiment de quoi apporter une certaine originalité mais Del Toro ne l'exploite jamais correctement. Comble de l'horreur, le casting est souvent mauvais, la musique de Beltrami est franchement oubliable et la mise en scène de Del Toro est d'une fadeur sans nom malgré une photographie plutôt jolie. Clairement un film à éviter, j'ai même beaucoup de mal à comprendre ce que certains peuvent lui trouver.

NOTE : 3/10

[Killbush]

Pas d'accord du tout, alors oui le projet est clairement bancal à cause des Weinstein, mais le film contient en filigrane énormément d'éléments et de thématiques que Del Toro développera dès qu'il aura un contrôle quasi total sur ses films. Et puis niveau mise en scène, même si c'est pas aussi transcendant que ce qu'il fera par la suite, je pense que ça enterre pas mal de films fantastiques sortis à la même période

[Mark Chopper]

Del Toro biatch.

[Killbush]

Ouais enfin je mets pas plus de 7, la note que tu devrais mettre à Millenium si t'étais pas une Fincher biatch

[Mark Chopper]

Ne compare pas Millénium à cette cochonnerie.

Il m'arrive même de la confondre avec Relic

[Scalp]

Toi tu cherches vraiment les coups.

[Mark Chopper]

C'est vraiment son pire film.

Lui mettre la moyenne, c'est comme dire que The Game est un chef-d'oeuvre avec un fin fabuleuse quand on est fan de Fincher