The unjust, Ryoo Seung-wan (2010)
Résumé : Un tueur en série est tué officieusement par la police, mais un inspecteur haut placé s'introduit dans un milieu mafieux afin de faire accuser quelqu'un d'autre et détourner l'enquête en cours.
Mis à part le début et la fin qui se font écho, il y a peu de choses à se mettre sous la dent. En résumé, il s'agit pour la police de trouver un coupable (le vrai ?) dans une histoire de viols pour la bonne image du pouvoir politique qui l'emploie. L'agent qui est en charge, tout comme le procureur, ne sont ni noirs ni blancs dans cette affaire, et se bouffent la moule car ils ne font pas que leur devoir mais sont tous les deux corrompus et se gênent l'un l'autre : nous découvrons progressivement qu'ils sont liés (surtout dans la deuxième partie) à une histoire immobilière. De petits signes indiquent leur relation à la mafia (bague, cadeaux, ...). Ainsi, les personnages principaux ne sont pas manichéens, à la fois mus par leur travail et leurs motivations égoïstes, faisant tout pour monter en haut de la hiérarchie et de la réussite sociale, mais réalisant aussi des trucs bien pour la société ou leur famille. Mais cela suffit-il à faire un bon film ? La réponse est non. C'est dommage car le début est assez réussi, insistant bien sur l'ambiguïté de l'enquête, tronquée d'emblée (par contre c'est vrai que le caractère survolté tranche avec le sérieux qui suit). Mais ensuite l'enquête patine, les personnages n'existent pas au-dehors du fil directeur qui les mènera vers la réussite ou la déchéance, et la mise en scène est plutôt pauvre (sauf les parties qui m'ont plues, le début et la fin), uniquement centrée autour de dialogues interminables et peu intéressants (si au moins il y avait des stratégies élaborées à ce niveau-là, et pas juste des dossiers litigieux dont on ne nous révèle même pas le contenu). J'aime pourtant la bouille des deux personnages principaux, l'enquêteur et le procureur, mais leur profil psychologique, au-delà de leur ambiguïté, n'est pas bien développé. Ne reste que la fin qui remonte brièvement l'intérêt du spectateur, qui conduit l'enquêteur à faire des choses abominables pour couvrir ses arrières pour survivre (alors qu'au départ l'enjeu était la promotion sociale), et la conclusion est assez bien foutue, montrant très bien les deux seuls dénouements possibles dans ce genre d'affaire. Mais qu'est-ce qu'on s'est fait chier pour en arriver là !
Le début, la fin, l'absence de manichéisme. Voilà tout ce que j'ai retenu de bon. Sinon, le milieu est tout mou.