par Scalp » Mar 24 Avr 2012, 17:21
8/10
Lawman de Michael Winner - 1971
Spoiler
I'm a lawman. Do you know what a lawman is, Crowe? He's a killer of men. That's what the job calls for. There are new ways to put it, but it reads the same. That's the difference between us, and it's all the difference I need.
Un bon petit western à la trame classique et assez prévisible ( enfin sauf le final ) mais au final sans concession et au débordement de violence de l'époque ( le spaghetti et Peckinpah sont passé par là ainsi chaque impact de balles est généreux en sang ). Et c'est marrant avant de le revoir je croyais que c'était une adaptation d'un Elmore Leonard.
On suit donc Burt Lancaster ( et dès le premier plan en contre plongé on sait qu'il rigole pas le gars ), un Lawman comme il l'appelle dans le film, qui vient dans un bled pour arrêter 7 hommes qui sont à l'origine de la mort d'un habitant de sa ville, et il est intransigeant, il repartira avec eux ou il les enterrera, parce que c'est comme ça, la loi est la loi et il y a pas d'exception, ceci dit il aimerait bien régler le problème sans violence.
Les méchants de l'histoire ne nous sont pas montré comme des méchants justement, ainsi le gros propriétaire de la ville est loin des clichés du genre, tout le monde est tranquille dans sa petite ville, les gens l'aime bien ( mais ça reste quand même le boss de la ville avec notamment le shérif à sa botte, interprété par un comme toujours impeccable Robert Ryan ) et il traite bien ses hommes, mais il ne veut bien entendu pas aller en prison, il veut donc discuter avec Lancaster, mais bien entendu ça va pas se passer comme ça vu que certains sont des excités de la gâchette.
Jusqu'à 10 minutes de la fin je trouvais le film vraiment sympa et arrive le climax bien surprenant qui fait que ça passe de sympa à très bon. Lancaster décide de raccrocher, il aimerait vivre avec la petite blonde, mais un commerçant lui tire dans le dos et là c'est un déchainement de violence, il abat les 2 cow boys qui voulaient se mesurer à lui et oublie ses valeurs morales en abattant froidement en toute impunité dans le dos le mari de la femme qu'il aime, et le voilà qui quitte la ville plus seul que jamais en ayant en plus franchit la ligne qu'il s'était toujours refuser à franchir.
La réalisation de Winner est très soignée comme souvent, il y a plusieurs scènes où la caméra tourne autour d'un perso pour faire entrer dans le champs un autre personnage, c'est un truc tout simple et pas original mais ici je sais pas ça saute bien aux yeux et les mouvements sont élégants, pour ce qui est des scènes d'action c'est bien torché mais il y a pas de débordement visuel ou de plan classe de la mort qui tue ( c'est dommage car toute la partie traque de Duvall dans les rocheuses aurait mérité de meilleurs plans ), bon par contre y a quelques raccords limite et ils ont un peu abusé sur la sauce tomate.
Le climax final est bien foutu et jaime bien le zoom sur le regard déterminé de Lancaster, dès ce plan on sait que son personnage ira au bout de "sa mission".
Et puis j'aime bien que le film garde son identité ricaine et que Winner ne cède pas à la copie italienne comme pas mal de western de l'époque ( bon y a du zoom à foison quand même mais c'est plus un tic de mise en scène ).
Burt Lancaster est parfait en marshal impassible qui fera tout pour accomplir la mission ( qu'il s'est lui même confié, car tout le monde s'en fout du gars qui est mort ), charisme et prestance son bien entendu toujours au rendez vous avec Burt, sa première scène muette tu sais qu'il faut pas le faire chier et la scène où il remet en place les notables de la ville c'est ce qu'on appel LE charisme, dans sa longue liste de rôle marquant celui là trône assez haut, Robert Ryan est excellent dans un rôle sur mesure : un ancien as du gun reconverti en shérif qui veut juste vivre tranquillement sans ressortir les guns, ses séquence avec Lancaster sont des merveilles d'acting :
- I remember you, at Fort Bliss.
- That's my trouble. Everybody remembers me at Fort Bliss.
-I don't call the numbers, Ryan. I never drew first on a man in my life. That's the only way to stay clean - you play it by the rules. Without the rules, you're nothing! .
On croise aussi Robert Duvall qui est l'un des 7 hommes que Lancaster recherche ainsi que Richard Jordan ( une tronche récurrente du ciné des 70's ), Lee J Cobb est très bon dans le rôle du boss du coin et Sheree North était plutôt bien conservé.
Très bonne zic ( y a un coté Goldsmith je trouve )
Vraiment un des tous meilleurs films de Winner ( qui est un réalisateur qui n'est clairement pas reconnu à sa juste valeur, on retient souvent son Death Wish qui est loin d'être son meilleur film) et un des meilleurs western US des 70's (mais qui a pas une réputation de ouf), une oeuvre crépusculaire dont le seul tort est d'être sortie à la même époque que les films de Bloody Sam.
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