[francesco34] Mes critiques en 2012

[francesco34]

Oui je comprends qu'on puisse le trouver longuet, le rythme est lancinant... Moi j'ai bcp accroché à l'ambiance (d'où la note), une sorte de A.I. (que j'adore aussi) nouvelle version, et j'ai bien aimé aussi l'audace du cinéaste, qui prouve qu'on peut faire de la vraie SF en Europe, avec des effets spéciaux convainquants, sans se prostituer (cf Le 5ème élément tourné en anglais avec une "star" américaine).

[Alegas]

Par contre tu peux me dire ce que t'as apprécié dans le dernier Jacquot ? Perso je trouve le film super mal écrit et bourré de partis pris casse-gueule.

[francesco34]

Une vision vraiment inédite et intéressante de Versaille en pleine déliquescence, j'ai trouvé ça plutôt bien écrit au contraire, avec un vrai point de vue de réalisateur, et une mise en scène souvent classe (les déambulations dans les couloirs, avec tous ces gens hagards, on dirait des zombies par moment), non vraiment j'ai accroché.
D'ailleurs le film a plutôt l'air de faire l'unanimité niveau presse...

[ERNST STAVRO BLOFELD]

C'est un film d'une rare beauté, à la fois particulièrement bien joué et réalisé dont le seul défaut à mes yeux est d'avoir une fin frustrante.

[francesco34]

I wish, nos voeux secrets
de Hirokazu Kore-Eda (2012)



Après le très beau Nobody knows, Kore-Eda revient vers l'enfance en nous racontant l'histoire de 2 frères séparés, l'un vivant chez sa mère, l'autre chez son père, qui vont avec plusieurs amis, fuguer l'espace de 2 jours afin de se retrouver au point d'intersection de 2 TGV lors de leur voyage inaugural, endroit magique qui devrait réaliser leur voeu secret...
Par petites touches, Kore-Eda nous immerge une fois de plus dans l'enfance, sans sensiblerie mais avec une justesse de ton évidente. Servi par une troupe de jeunes comédiens épatants, il parvient à dresser un portrait poétique et intemporel de ces enfants au cours d'un conte initiatique chaleureux et bienveillant. Toujours optimistes malgré les menaces (le volcan qui envoie ses cendres sur la ville), malgré les coups durs, les enfants de I wish sont vraiment attachants, à l'opposé des têtes à claques.
Kore-Eda s'attache avant tout aux deux frères (les acteurs sont aussi frères en vrai), mais le reste du casting et les seconds rôles ne sont jamais en reste. Et même les personnages qui n'ont au final que peu de présence à l'écran finissent par devenir touchants. La fin est d'ailleurs très émouvante et superbement amenée. Le sentiment qui émerge est assez rare, preuve que Kore-Eda a vraiment capturé quelque chose.

8/10

[Creeps]

Il a l'air intéressant ce film, pas de lenteurs ? Parce que 2h08 j'ai peur qu'il ait le même défaut que Nobody Knows

[francesco34]

Le rythme est lancinant, moi je m'y suis pas ennuyé, mais je comprends aussi qu'on puisse trouver ça long.
Au niveau du type de réalisation par petites touches, capturer des moments de vie, ça se rapproche donc de Nobody knows, il est donc tout à fait possible qu'il te fasse le même effet. Par contre à l'inverse de Nobody knows qui était très beau mais assez déprimant (vu le sujet y'avait de quoi), celui là est beaucoup plus lumineux et radicalement optimiste.

[francesco34]

Lock Out
de J.Mather & S.St.Leger (2012)



y'a trois spoils mais on s'en fout:

Production Besson d'après une de ses histoires et un scénar coécrit par lui et 2 autres gus... Dur d'imaginer qu'ils étaient 3 pour écrire ça, tant le scénar patauge dans la semoule. Le pitch pas très original avait quand même un petit potentiel, mais le traitement par le biais d'un personnage totalement foiré (Guy Pearce qui joue les clones de Bruce Willis façon Die hard), doté de punchlines "plus ringardes tu meurs" toutes les 30 secondes, on frise l'agonie. Hélas le côté spatial et SF de l'histoire sont totalement sous-exploités, et le film aurait aussi bien pu se passer sur Terre (ah ben pardon, ça existe déjà, ça s'appelle New-York 1997, oups...). En plus je parle pas du twist final habituel vu 5 milliards de fois: le gentil copain du héros est en fait le méchant, et celui qu'on prend pour l'enfoiré au début ben il fait juste son job... euh comme d'hab quoi, vous vous êtes torturés l'esprit pour nous la sortir celle-là... Et les plans sont cachés dans le briquet? Ben après 850 gros plans sur le briquet on avait compris depuis longtemps... Bref n'attendez pas la moindre minuscule ébauche de surprise.
Par charité on ne devrait pas trop évoquer la réalisation. Je sais pas d'où sortent les 2 lascars (et oui ils s'y sont mis à deux pour ça aussi) qui ont signé la réal, mais ils auraient mieux fait d'y rester. Les scènes d'action (et y'en a quelques unes tout de même) souffrent du syndrôme classique du "je sais pas filmer alors je bouge dans tous les sens".
Les SFX sont en dent de scie, y'a des trucs sympas en cours de route, mais faut digérer la toute première course poursuite à moto absolument hideuse.
Comme je disais plus haut, Guy Pearce joue les sous Bruce Willis, il aurait pu être pas mal avec moins d'âneries à débiter. Les méchants sont comme d'hab de bonnes caricatures, et la blonde pour une fois pas trop nunuche (mais avec des répliques débiles elle-aussi): d'ailleurs elle se teint vite en brune et ressemble vachement à Anne Parillaud version Nikita (bons souvenirs Luc?).

2.5/10

[nicofromtheblock]

mais faut digérer la toute première course poursuite à moto absolument hideuse.

C'est clair ! On dirait un trailer de jeux vidéo mal fait ...

[ERNST STAVRO BLOFELD]

Merci Francesco, un film de moins sur ma liste

[francesco34]

Un des nanars de l'année à n'en point douter
C'est con, j'en attendais pas grand chose, mais à quoi bon nous balancer un truc de SF dans l'espace si c'est pour pas s'en servir...
Y'aurait pu y avoir une grande scène lors de l'intrusion de Pearce en scaphandre dans la station, mais rien du tout c'est expédié en 10 secondes... Ou jouer sur l'apesanteur à certains moments ou autre... nada. A la fin la station est bombardée par des vaisseaux, ça aurait été des avions sur Terre y'aurait eu aucune différence... Et puis les dialogues qui plombent le film, on dirait un mix de toutes les punchlines les plus débiles de ces 30 dernières années, consternant.

[Scalp]

Pas assez gogol pour que ce soit un nanard, c'est un navet.

[francesco34]

Oui un nanar a un côté sympathique, celui-là non... plutôt un navet effectivement... m'enfin on est d'accords pour dire que c'est mauvais.

[alinoe]

Vu ta note et celles des autres pour Lock Out, j'économise le prix d'une séance.

[Dunandan]

Shaolin contre ninja
de Liu Chia-Liang (1978)

Un Chinois épouse une Japonaise lors d'un mariage arrangé. Il découvre ensuite que sa femme est une pratiquante des arts martiaux japonais, karaté, judo, kendo et art du ninja... Lui-même étant brillant élève d'une école d'arts martiaux chinois, il souhaite initier son épouse à ceux-ci, mais elle semble les mépriser. Leur orgueil va vite les conduire au conflit...

Un Shaw Brothers assez mineur au final, même s'il démarrait carrément bien. Au début on avait l'impression qu'on allait se diriger vers La guerre des Roses version chinoise, et qu'on allait vers un délire de plus en plus intense. Au lieu de ça le film prend vers la moitié un sérieux virage et se termine sur une classique succession de combats entre maitres de chaque discipline japonaise et Gordon Liu. Même si ces combats sont pas mal chorégraphiés, sans atteindre des sommets néanmoins, il se dégage une réelle frustration, comme si on s'était fait dérobé la fin du film promis.
Pourtant le côté comédie de l'affrontement entre époux autout début était plutôt agréable et léger, assez réussi, et laissait présager un truc qui allait dégénérer (la femme qui commence à démolir la maison pour s'entrainer). La fin se veut bien plus sérieuse et solennelle, avec le sempiternel conflit Chine-Japon en toile de fond, réglé ici avec un brin de diplomatie et de respect mutuel.

5.5/10