[elpingos] Mes Critiques en 2012

[Logan]

Ca devient ridicule, t'es aussi cliché que la next gen à ta manière Scalp

[Alegas]

Le nouveau logo approved de Scalp :

[elpingos]

Quelle horreur

[Kakemono]

Très beau film en effet. Je te conseille du même réal Harvie Krumpet, un court métrage qui préfigure bien Mary & Max (facilement trouvable sur la toile je pense).

[elpingos]

RAISONS D’ÉTAT
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Robert De Niro (2006) | 7/10

Avec ce film historique sur la création de la CIA, De Niro nous raconte près de 30 années de contre espionnage américain vu à travers les yeux d'un de ses cadres, interprétés par Matt Damon.
On sent que De Niro a mis ses tripes dans ce projet. Le scénario est dense, documenté, avec une belle pléiade de personnages magnifiquement interprétés. On y suit l'ascension de cet étudiant de Yale qui va passer de la poésie à la confrérie des Skulls & Bones pour ensuite se voir proposer le poste d'espion pour le compte des USA. Ainsi sa carrière, de la 2nde guerre mondiale à la guerre froide lui est en quelque sorte imposée par le devoir patriotique et aussi induite par l'héritage familial (schéma qui sera répété avec son propre fils).
Et parallèlement à ses activités, ce personnage, droit comme un I, tente malgré tout de construire une vie de famille convenable, elle aussi imposée par les conventions de l'époque. Et difficile de concilier les 2, difficile de prendre du plaisir dans cette vie confisquée, phagocytée par la pression sociale de l'élite.
La réalisation de De Niro est sobre, et s'il n'y a rien d'exceptionnel à signaler, on doit reconnaître qu'elle est parfaitement adaptée à son sujet, d'une tristesse assez glaciale. De Niro soigne sa construction, il débute avec l'épisode de la baie des cochons, puis retrace par des flashbacks chronologiques le passé de cet homme, en même temps qu'une enquête sur des fuites va le conduire à suspecter son entourage. En s'attachant à ce personnage mutique, il mélange la petite et la grande histoire, avec une densité bien maîtrisée.
Si la reconstitution s'avère assez convaincante, sans pour autant chercher à impressionner, le propos du film se concentre aussi particulièrement sur le caractère des ces espions bureaucrates, des hommes pour qui la raison d'état se doit d'être au dessus des intérêts personnel et où le bonheur n'a jamais le droit de citer. Ainsi l'épilogue assez prévisible donne une teinte assez pessimiste à l'ensemble et même si au final on n'est pas pour moi devant un très grand film, la belle qualité de l'ensemble et la profondeur de l'histoire, en font tout de même un film intéressant, parfois touchant et jamais chiant.

[Eikichi Onizuka]

FARGO
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Joel & Ethan Coen (1996) | 9.5/10

Film noir, cruel, comique, Fargo est pour moi l'un des 3-4 meilleurs films des frères Coen et fait partie de ces polars qui réinventèrent le genre à son époque. En mettant en scène ce plat pays qui est le leur, les frères Coen ironisent avec tendresse sur l'aphasie caractérisée de leurs congénères et signent une descente aux enfers dramatique sous couvert d'une bonhommie ambiante.
Nulle question d'action musclée, et encore moins de course poursuite spectaculaire. Comme à l'accoutumée dans le cinéma des frangins, il s'agit plus ici d'un sombre plan foireux bourré d'aléas (la trame ressemble un peu à une version hivernale du Big Lebowski), engrenage aussi burlesque que pitoyable. Tout se passe à la hauteur de ces hommes et cette femme, placides, benêts et donc tragiquement humains, voire même comiques d'un point de vue sociologique. Les frères Coen semblent avoir puisé leur inspiration dans les faits divers glauques de leur campagne natale et ont choisi des gueules pas possible pour incarner ces personnages. William H. Macy, Frances McDormand, Steve Buscemi, Peter Stormare. Autant d'acteurs connus d'habitude pour des 2nds rôles et intelligemment choisis ici pour donner un cachet véridique à l'ensemble, presque social, des performances d'acteurs magnifiques. Et comme toute histoire vraie (qui n'en est pourtant pas une...), le plan fomenté par le mari va partir en vrille, les truands sont avant tout des sales cons patibulaires et les flics ne sont pas les super cops espérés. Pour autant la cruauté ne restera pas impunie et la vie de ces gens simples prendra ici, le temps d'un film, une dimension de conte cynique : le format scénaristique traditionnel made in Coen.
Mais leur réal, en abandonnant certaines de leurs figures de style habituelles, habille cette histoire de brume et de glace. Et tout est ici d'une froide et implacable simplicité (ce qui rappelle No Country). Et c'est tant mieux, car l'horreur des situations, la violence froide et sourde ainsi que l'aspect comique des rapports humains, y gagnent en intensité et en fulgurances. Et c'est cette puissance dans la banalité qui confère à ce polar son originalité et sa force. Ajoutés à cela des performances d'acteur phénoménales, un rythme parfait, des dialogues et des situations décalées, un score génial de Carter Burwell et une très belle photo de de Roger Deakins qui magnifie les paysages neigeux, Fargo est le prototype parfait des films des frères terribles; à savoir un talent de cinéaste énorme, une intelligence et une subtilité artistique dans leur traitement, le tout au service d'un humour ludique et d'une noirceur irrésistible.
Puissant, grandiose, génial.

[Jimmy Two Times]

Je te rejoins complètement. La dernière fois que je l'ai vu (en janvier), j'ai vu sous un nouvel angle la vie de Marge et de son mari. On dirait presque les Simpson! Putain de film!

[elpingos]

Ben comme quasiment tous les films des Coens, c'est un film qui à chaque vision s'étoffe dans mon ressenti. Je redécouvre une profondeur dans l'apparente simplicité et tout un tas de nouvelles choses. C'est un film que j'ai pas autant aimé la 1ère fois, j'avais trouvé ça super glauque (trop), mais une fois que je connaissais l'histoire, j'ai pu mieux apprécié l'humour et le talent de cinéaste... Et ça m'a fait exactement la même pour No country, Barton Fink et Burn After Reading. J'adore franchement ces différents niveaux de lecture...

[Dunandan]

FANTASTIC MR FOX
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Wes Anderson (2009) | 9/10

On aime ou on déteste les comédies décalées de Wes Anderson qui mélangent digressions philosophiques et nonsense grotesque.
Mais après les très délirants Vie Aquatique et Darjelling limited, difficile de ne pas être dithyrambique concernant ce Fantastic Mr Fox, fantastique comédie d'animation Roald Dahlienne aux accents Orwelliens. Adapté d'un livre pour enfants, le scénario est un savoureux mélange de comédie et d'action animalière avec pour héros un drôle de renard, papa voleur ô combien sympathique. Sur les bases de cette histoire enfantine (à la suite des bêtises de Mr Fox, les animaux vont se retrouver en guerre avec des méchants fermiers) Anderson livre un film trépidant, original et extrêmement rafraichissant dans la forme et le ton. Avec une stop motion assez naïve, l'esthétique du film avait de quoi surprendre mais s'avère finalement tout à fait convaincante. C'est fluide, inventif, ludique, beau et tant pis si à de rares moments ça fait un peu cheap. Car finalement on se projette très facilement dans ce monde animalier. Et on s'identifie très bien à ces personnages, figurines au charme révolu, à qui Anderson a gracieusement redonné vie, bien aidé par un casting de voix all star (Clooney, Murray, Wilson, Brody...). Et si Anderson abandonne sa nonchalance nostalgique habituelle, c'est au profit d'une aventure menée tambour battant, bourrée d'humour, extravagante et même franchement spectaculaire par moment. Un film tout public (mais aussi adulte) magnifique et intelligent. Une réussite totale et euphorisante.

[Dunandan]

ça n'a rien à voir avec le jeu-vidéo ?

[elpingos]

C'est bien plus joli que Starfox (si c'est ça à quoi tu penses..). Je te rassure.

[Dunandan]

Oui c'est ça, ta capture me fait énormément penser au jeu-vidéo

[zack_]

Ah oui c'est vrai en plus!

[elpingos]

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Pedro Almodovar (2005) | 8/10

Fantastique petit film d'Almodovar qui propose ici une réjouissante incursion dans le secret parfois glauque des cuisines familiales. Avec le récit de ces mères courages, il livre une histoire de famille qu'on imagine en partie autobiographique et qui compte ce qu'il faut de drame enfoui et de mystère inter-génération. Il filme encore plus amoureusement que d'habitude son casting parfait de femmes espagnoles, fières, fortes et indépendantes. Penelope Cruz livre notamment une performance exceptionnelle en incarnant avec conviction ce personnage de femme multiforme, énergique, et qui va devoir prendre à bras le corps les événements tragiques de cette histoire. Si le récit possède un fil rouge assez mortifère, il n'en est par autant dénué de vigueur, ponctué çà et là des petits bonheurs simples qui respirent l'humour et la joie de vivre : des scènes colorées et des dialogues riches et vivants dont Almodovar a le secret. D'une construction assez magistrale, le film dénoue avec rythme et adresse les fils entremêlés de son intrigue et aboutit dans un final de vérité à une conclusion apaisée extrêmement touchante.

[zack_]