Titanic |
Réalisé par James Cameron Avec Leonardo DiCaprio, Kate Winslet, Billy Zane romance , drame - USA - 3h14 1998 |
8.5/10 |
Southampton, 10 avril 1912. Le paquebot le plus grand et le plus moderne du monde, réputé pour son insubmersibilité, le "Titanic", appareille pour son premier voyage. Quatre jours plus tard, il heurte un iceberg. A son bord, un artiste pauvre et une grande bourgeoise tombent amoureux.
CritiqueJ'ai toujours eu un peu de mal à adhérer à 100% à Titanic surtout à sa sortie, ne comprenant absolument pas la folie furieuse autour du film, avec des amis qui allaient le voir 10 fois au ciné.
Mais le film se bonifie avec le temps.
Techniquement, l'oeuvre est maîtrisée et une réalisation quasi parfaite qui joue avec la grandeur du paquebot, avec des vues en pleine mer assez peu nombreuses globalement, ce sont plutôt les séquences intimistes aux cotés des voyageurs et du couple qui priment mettant en valeur le travail titanesque sur les décors reproduits avec une grande minutie jusque dans les moindres détails et arrive à faire revivre le navire et son luxe le temps d'un film.
Ce que je n'avais pas aimé à l'époque et ce que j'aime encore le moins, c'est le coté romantique très prépondérant.
Même si avec le recul, les deux acteurs ont démontré leurs talents respectifs - surtout Léo, je les trouve plutôt têtes à claques.
Kate Winslet alias Rose est plutôt insupportable en petite bourgeoise rebelle qui n'a vécu que dans les salons, qui garde son rouge à lèvres intact malgré le naufrage...
Di Caprio aussi est assez pénible surtout au début du film, le jeune issu d'un milieu modeste débrouillard, je sais tout.
Leur histoire d'amour impossible qui ressemble étrangement à celle de Han Solo et Leia avec un jeune effronté qui s'amourache de la princesse inaccessible et qui le rejette dans un premier temps.
Je trouve que leur histoire d'amour contrariée devient crédible qu'en toute fin de film au moment le plus tragique, sinon on ne ressent qu'une attirance légère peu crédible avec Rose qui reste hésitante et retourne sa veste à plusieurs reprises.
Leur amour ressemble au début au jeu du chat et de la souris, à des jeux enfantins dont ils ont passé l'age et qu'ils font avec une grande naïveté et spontanéité mais qui ne cadrent pas du tout avec les occupants du paquebot. Dommage que les dialogues ne soient pas plus percutants, mais qu'on reste au premier degré sans coup d'éclat.
Bref, les scènes culte avec le ciel rose orangé, c'est vraiment pas ma came, c'est vraiment too much, pas du tout subtil...(et la musique en plus, c'est pas possible !!!) le couple devient donc touchant dès lors qu'ils sont face à la mort sous la voûte étoilée et dans les eaux glaciales, qu'ils tombent les masques et livrent enfin leurs émotions sans chichi. Dommage que Cameron d'atarde inutilement sur ce coté amourette et rame énormément pour la rendre crédible en enchaînant clichés sur clichés.
Le coté catastrophe vertigineux est aussi une des grandes réussites du film, à l'aide d'effets spéciaux très performants qui rendent compte de l'ampleur de la catastrophe et le spectateur est au coeur de l'action.
Cameron aime à rendre compte de la grande injustice et de l'inégalité des chances de survie, et du grand manque d'organisation de cette tragédie qui révèle la couardise et le courage de chacun.
Ultra esthétique, une image fluide bluffante, des scènes nocturnes qui nous scotchent littéralement. Un léger abus d'effets spéciaux sur la buée de respiration qui a été oubliée dans les contre champs.
Les plans sont épurés, le cadrage brillant, et les transitions entre le présent et les souvenirs bien trouvés parfaitement exécutés. Des mouvements de caméras uniques qui traversent le bateau de part en part, pour des plans séquences magique !
Une fois passée l'histoire d'amour guimauve et quand la collision avec l'iceberg déclenche le compte à rebours tragique le rythme d'action devient effréné et l'action à couper le souffle pour un résultat vibrant et brillant.
Cameron mélange des scènes surréalistes (musiciens qui s’entêtent à jouer jusqu'au dernier moment, une messe célébrée alors que le bateau sombre, un marin qui souhaite que les dégats soient remboursés...) à des instants d'humanité pure : le couple de personnages agées attendant la mort enlacés sur leur lit, une femme qui couche ses enfants pour la dernière fois...
Une prouesse du réalisateur qui ressuscite le paquebot grâce à son gout pour l’authenticité et sa superbe réalisation.