Society
6/10Frère d’arme de Stuart Gordon, producteur avisé et réalisateur complètement chtarbé, Brian Yuzna pourrait être considéré comme le David Cronenberg bisseux de la profession. En effet, il partage avec le réalisateur canadien beaucoup de points communs comme le mélange très visuel entre la chair malmenée et le gore qui tache. Sauf que Yuzna, lui, le discours derrière le choc des images, il s’en fout comme de l’an quarante (enfin ici, il y a quand meme un semblant de discours à base d'aristocratie qui bouffe les pauvres, je simplifie à mort!). Il va plutôt préférer jeter de la barbaque gratos à la figure du spectateur comme le sale gosse qu’il est.
Beverly Hills. Anthropophagie, orgies sadiennes, manipulations, meurtres et inceste. Lorsque Bill découvre ce que toute sa vie sa famille adoptive lui a caché, c'est l'horreur.
Society est un vrai épisode de Beverly Hills étendu sur 90 minutes à la sauce Yuzna par contre. On y suit Billy (une sorte de Brandon du pauvre pour les midinettes qui suivent) qui va découvrir des secrets bien inavouables sur sa famille. Alors c’est vrai que le rythme n’est pas trépidant, les moyens ne sont pas au rendez-vous mais il y a un je ne sais quoi de glauque et de malsain nous poussant inexorablement à aller jusqu’au bout. Le film devient même hautement sympathique au fur et à mesure des avancées du jeune Billy. Alors, on y croise bien sur de nombreux personnages étranges et d’autres complètements WTF comme cette mère de famille gogol fétichiste des cheveux (c’est un cochon le Yuzna, j’vous dis !). Puis on découvre enfin le final, source de toutes les révélations et là autant dire que ça part complètement en cacahuètes avec ces corps mêlés, ces fist fucking extrêmes et même ces têtes dans le cul. Le maquilleur Sreaming Mad George fait des miracles avec pas grand-chose et le choc des images nous fait à la fois sourire et halluciner. C’est jamais flippant mais le coté super outrancier de la partouze se pose bien là. Toute la quintessence des 3 Re-animator ou l’ultra WTF From beyond
se retrouve dans ce feu d’artifice de latex suintant. Je mentionne ces 4 films car Yuzna y a fortement participé et a même shooté les deux derniers Re-animator.
Society, malgré ses lenteurs, garde un fort capital sympathique et puis que dire de cette conclusion démentielle dans son jusque-boutisme esthétique. Yuzna est un sacré loustic de l’horreur dont j’apprécie fortement la filmographie. Un mec qui a des couilles et qui ne s’embarrasse jamais de fioritures. Puis il a produit Crying Freeman (donc respect !) mais aussi Chérie, j’ai rétrécie les gosses mais chut…