Ho sort de taule suite à un trafic de faux billets qui avait mal tourné. Son jeune frère Kit, flic, lui en veut à mort de lui avoir cacher ses liens avec la pègre (qui cause au passage la mort de leur père) tandis que son meilleur ami Mark est devenu un simple faire valoir du nouveau caïd Shing. Quand le quatuor se déchire...
John Woo se doutait-il un instant donner naissance à un nouveau genre en réalisant ce Syndicat du Crime? 25 ans plus tard, on ne compte plus les centaines, que dis-je, les milliers de films estampillés du sceau "Polar HK". Il transcendera lui même son travail initial en réalisant deux des plus grands films d'action de tous les temps, les cultissimes The Killer et A Toute Épreuve.
Il est préférable de laisser son cynisme de côté pour profiter au mieux du premier volet de cette trilogie. Les années 80 sont vraiment une époque charnière pour le cinéma d'action. De l'actionner US au choix décérébré ou brut de décoffrage en passant par son pendant hong-kongais, survolté mais aux thématiques très développées, rien de ce que nous connaissons aujourd'hui ne se rapproche de cette décennie pas comme les autres.
Fidèle à ses principes, John Woo se veut le messager de la fraternité, du sens de l'honneur (souvent bafoué) et de l'amitié exacerbée. Les relations entre les personnages, initialement naïves et bon enfant, deviennent particulièrement émouvantes au fil d'une intrigue qui se nourrit de relations humaines particulièrement riches (l'importance de la notion de frères de sang et de frères d'armes).
Le Syndicat du Crime se distingue également par ses héros portés aux nues, icônes de la mort et de la vengeance, qui s’entre-tuent quand les paroles ne suffisent plus à régler les conflits. Chow Yun Fat, Ti Lung et Leslie Cheung, dans des styles bien distincts, participent grandement à la réussite de l'entreprise. Le premier notamment, qui atteindra des sommets de coolitude dans les futurs opus du réalisateur.
D'un point de vue action, le film délivre son quota de gunfights (la scène culte des pots de fleurs), propose une violence très graphique et se termine dans un climax explosif à souhait. Loin d'être parfait (le meilleur est à venir chez Woo), le film se veut précurseur et indispensable pour qui veut découvrir les origines du polar HK.
8/10