En voilà un bon petit film qui fait plaisir. Red Hill regorge de bonnes intentions et présente tous les atouts pour passer un bon moment. Déjà, il nous vient d'Australie, pays qui, en ce moment, se réveille sérieusement sur la carte du cinéma mondial. Ensuite, il y a un mélange des genres qui ne peut que combler les amateurs du cinéma de papa. Et enfin, il y a surtout une réalisation aux petits oignons, qui fait régulièrement frissonner de bonheur.
L'histoire est très simple, la petit ville de Red Hill, bled paumé où le temps s'est arrêté à une autre époque, est en émoi suite à l'annonce de l'évasion du prisonnier Jimmy Conway (ouais comme Bob dans les Affranchis
), qui a tué sa femme quelques années plus tôt. Les forces de l'ordre locales, inquiétées par l'hypothèse d'un nouveau carnage, préparent donc un comité de réception composé de tous les hommes capables de porter une arme. En parallèle, le jeune flic Shane Cooper, qui vient de débarquer dans la petite ville avec sa femme enceinte en vue d'y trouver un lieu paisible, effectue sa première journée de boulot. Autant dire qu'elle sera très longue...
Passée une excellente introduction d'une vingtaine de minutes baignant avec joie dans le western moderne, on passe aux choses sérieuses avec le retour aux affaires du tueur tant redouté. Déjà, il a de la gueule ce boogeyman, avec son look double face aborigène/grand brûlé. Toute la partie centrale du film lui est consacré et autant dire que le bonhomme ne cause pas des masses. En revanche, il tire et ça fait souvent très mal (contrairement aux gus qui tentent de s'opposer à lui, pourtant lourdement armés, qui ne savent pas viser où sont terrorisés et deviennent des cibles de choix pour le tueur, ça m'a vraiment chagriné ce point là).
Le mélange des genres slasher/polar/western fonctionne à merveille, malgré les facilités du scénario qui servent à justifier l'expédition vengeresse du tueur, ça ne tombe jamais plus bas que les films dont ça s'inspire. Et puis il y a cette réalisation franchement enthousiasmante pour un premier long, les décors sont parfaits, les exécutions sèches et rapides et toute la dernière partie de nuit emporte le morceau et atténue la relative déception au niveau du récit. Le dernier plan avec la grange en feu et cette superbe musique, c'est tout con, mais c'est le genre de truc qui parle à tous les cinéphiles.
Le casting fait le boulot et propose une belle galerie de trognes entre flics bornés et bouseux qui n'ont rien à perdre. Ryan Kwanten, connu des amateurs de la série True Blood, correspond bien au rôle du jeune flic un peu naïf, mais qui croit encore en la justice, et s'affirme lentement mais sûrement jusqu'à l’épilogue. En même temps, les images sont tellement belles que n'importe quel clampin arriverait à se mettre en valeur.
Red Hill est donc un film de genre hautement appréciable, série B troussée avec talent, qui donne forcément envie de voir les prochains projets de son réalisateur. A découvrir!
7.5/10